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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 14:04
Il y a des moments où on a l'impression que le temps passe bien plus vite qu'à l'accoutumé. Cela me semble être le cas face à cet enjeu qui concerne notre destin, cet enjeu que certains veulent banaliser. Pour la première fois, au sommet de l'Etat, à partir des revendications significatives exprimées par les citoyens de Guyane, la décision de nous consulter sur notre avenir est prise. Un avenir qui reste encadré dans la République. Vraiment pas de quoi nourrir l'angoisse.

Le 10 janvier c'est déjà demain. Pour une telle question le délai est court, très court pour contrecarrer ceux qui sont davantage préoccupés par l'accession au pouvoir, ceux qui jouent leur carte personnelle, ceux qui pensent surtout à détrôner les califes en place, ceux qui se soucient peu de l'efficacité du système qui doit commander notre destin. Trop court à cause de l'absence de pluralité des média. Trop court, par manque de temps, pour expliquer que le principal média RFO est concerné par cette évolution statutaire et qu'il peut donner le sentiment d'être partial dans le choix des personnes appelées à débattre sur la question relative à la consultation populaire.

C'est notre première consultation et c'est donc notre premier acte de responsabilité. Il s'agit pour nous d'exprimer notre volonté de mettre un terme à ce chômage endémique, de mettre un terme à cette pénurie de logement, de mettre un terme à cette dépendance par rapport à l'extérieur, 90% des produits que nous consommons n'est pas fabriqué dans notre économie. D'en finir avec les décisions qui ont un effet considérable sur notre existence sans que l'on soit tenu informé. Je pense à la construction du pont de l'Oyapock, je pense aux accords internationaux relatifs au pillage de nos ressources naturelles dont on n'a légalement aucune information (Or, Pharmacopée entre autres). De réduire sensiblement l'insécurité par la mise en place d'une économie dynamique. De favoriser l'unité du territoire en mettant un terme à sa fragmentation qui nourrit la xénophobie, le racisme et l'intolérance.

D'emblée, l'article 73 n'est pas celui qui correspond à la réponse à ces aspirations, il est à l'origine des difficultés. En raison de tout ce que j'ai déjà écrit sur le sujet, je me contente de rajouter qu'il est impossible en restant dans l'article 73 de garantir le développement graduel et rationnel de notre société. Le concept même est de nature à générer des ruptures dans l'administration du territoire. En effet, c'est l'Etat qui détient les compétences essentielles qui permettent de créer de la richesse or, celui qui représente l'Etat est le Préfet. Malgré les pouvoirs supplémentaires qu'il a par rapport à ces homologues de l'Hexagone, il ne peut pas garantir la pérennité du développement. Ses compétences personnelles ne sont pas en cause. Il s'agit seulement d'observer que les hauts fonctionnaires du territoire sont nommés pour trois ans. Comment peut-on garantir le développement avec un tel turn-over? Les hommes ne sont pas uniformes. Les successeurs n'ont pas forcément la même posture, le même caractère, la même perception de l'engagement, la même détermination face à l'existence humaine que leurs prédécesseurs. Du coup, les compétences essentielles sont prisonnières de cette logique qui débouche sur l'immobilisme.

D'autre part, opter pour l'article 73 c'est admettre que nous manquons de maturité, de sens des responsabilités. Sans la moindre honte, ceux qui défendent l'article 73 expriment cette idée. En fait, ils disent implicitement que nous ne sommes pas en mesure d'assumer les fonctions de directeur d'entreprises, d'avocat, de médecin, d'architecte, d'expert comptable, d'économiste, de sociologue, de psychologue, d'ingénieur, de psychanalyste, de philosophe, de géologue, de géographe, d'enseignant etc. Si "exceptionnellement" il y en a qui assument ces fonctions, forcément, ils sont invités à relativiser leur posture car, ils seraient surtout dans la logique du : "Au pays des aveugles les borgnes sont rois". Leur parole n'aurait pas le même crédit que celle de leurs homologues de l'Hexagone. A moins que, s'ils occupent  eux mêmes cette fonction, leur ego si prononcé les exclut de cette logique et qu'après eux le déluge.

Le bon sens conduit à comprendre que l'avenir c'est la responsabilité et que l'article 74 étant plus de responsabilité, il s'ensuit que l'avenir c'est l'article 74. Le bon sens conduit à comprendre que l'avenir c'est la liberté d'entreprendre et que l'article 74 c'est plus de compétences pour entreprendre, par voie de conséquence, l'avenir c'est l'article 74.



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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 02:42
Depuis le mois d'octobre semble t-il, le mauvais état du pont était connu. Pourtant, c'est durant la dernière décade de novembre que la population est informée de sa fermeture. Les plongeurs de la DDE auraient  constaté "un tassement de la pile n°13 d'environ 20 cm".

Le pont du Larivot est un ouvrage de 1,3 km qui traverse la rivière de Cayenne pour désservir toute la partie ouest du littoral de la Guyane. Il a été inauguré en 1976 durant la première décennie de l'ère spatiale. Il était à cette époque une infrastructure essentielle de l'activité spatiale. Pour avoir une idée de ce qu'il représente aujourd'hui, pour l'activité sociale locale il suffit de prendre connaissance de son traffic journalier. En effet, environ dix mille voitures l'empruntent par jour.

Dans un premier temps , malgré l'importance de l'événement et de sa gravité, chacun pensait à l'autre itinéraire, quand bien même il est plus long d'environ 60 kms,  à savoir, le CD5. Patatras ... le pont des Cascades est également en piteux état. Le Conseil Général a la responsabilité du CD5 mais, l'entretien est dévolu à des entreprises extérieures. En effet, contrairement à la Martinique, les deux grandes collectivités (Conseil Régional - Conseil Général) n'ont pas créé leur service technique de manière ad hoc et elles ont continué, comme sous la départementalisation centralisée à faire confiance pour certaines opérations aux services de l'Etat par l'entremise de la Direction Départementale de l'Equipement et à solliciter des services exogènes.

Qu'on ne s'y méprenne, sur les deux événements, la responsabilité de l'Etat est effective. Le CD5 est une route secondaire. A cause de la défaillance  du pont du Larivot, sa fréquentation s'est considérablement accrue au point d'être considéré momentanément, certes, comme une route principale. Au regard d'une telle situation, certains jouent la peur de l'article 74. C'est à n'y rien comprendre.

L'enjeu relatif au choix du système institutionnel est tellement important que c'est avec regret que je tente de répondre aux pro 73 excessifs pour leur demander un peu de décence. Le débat doit se faire sur la base d'argumentaires et non d'arguties. Je me vois contraint  de leur rappeler que nous avons tous la légitimité pour débattre sur l'un ou  l'autre des articles. Conservateurs que vous êtes, le Président de la République disait : "Je ne laisserai pas caricaturer l'article 74 ..."

Tout ce qui arrive actuellement est plutôt de nature à éveiller les consciences et à  interroger notre capacité à nous responsabiliser. Face à cette situation, ceux qui parlent des pro 74 comme étant irresponsables oublient certainement que cette catastrophe intervient sous l'empire de l'article 73 dont les compétences essentielles sont l'apanage de l'Etat. Observez de peu : Aménagement du territoire, urbanisation, ruralité, développement économique par la compétence minière, environnementale, industrielle, agricole etc.

S'il y a une personne morale qui ne crache pas sur son autonomie, c'est bien le CNES avec son port à Pariacabo à Kourou. Les partisans de l'article 74 sont bien conscients que le pont du Larivot n'est plus d'une grande utilité pour cette entité. Si le contraire était vrai, l'inspection du pont aurait fait l'objet d'une plus grande attention.  Actuellement, le CNES pourrait même se passer du port du Degras des cannes. Il apparaît ainsi évident que les préoccupations de la population n'ont pas la même résonnance au sein de la structure d'Etat. Elles ne font pas partie de ses intérêts discrétionnaires. Si l'on proposait au CNES l'indépendance de son territoire cela ne ferait certainement pas scandale.

On finira bien par comprendre un jour qu'il ne faut compter que sur soi. C'est bien le premier geste de la responsabilité. On finira bien par comprendre que la maturité s'inscrit dans l'expérience, dans la pratique des choses. Si vous n'osez pas, vous ne saurez jamais et vous vieillirez en étant toujours des majeurs incapables. C'est donc par conséquent la négation de l'être humain.
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 13:30
Le système dans lequel nous évoluons actuellement (art.73) est bien connu pour avoir été construit sur le principe de la main tendue et plus schématiquement présenté comme de l’assistanat. Cela fait 63 ans que ça dure… avec deux intermèdes relativement significatifs, la Région administrative de 1972 et la décentralisation de 1982 de Gaston Deferre sous le premier Gouvernement de la gauche de Pierre Mauroy.

Parmi ceux qui veulent nous maintenir dans ce système, il y a des élus qui passent leur temps à courir vers l’hexagone pour quémander auprès des ministères de l’argent toujours de l’argent pour construire des ouvrages relevant du secteur public. Il y a aussi quelques titrés, docteur de leur état en tout dont on ne trouve point d’ouvrages singuliers sur la sociologie des pays d’outremer, sur un modèle économique des sociétés d’outremer, sur la psychologie des peuples d’outremer. Ce qu’ils nous disent c’est ce que nous savons sans que nous soyons des spécialistes.

Les arguments avancés pour se maintenir dans l’article 73 sont en tout point identiques à savoir : mendicité, mendicité, mendicité, quand bien même les formulations sont différentes. Selon eux, il y a un risque budgétaire, toujours dans le sens de la main tendue. On veut créer une forme d’intercommunalité, on court vers l’hexagone pour voir ce que l’on peut récupérer comme subventions, comme dotations d’élus.

Il n’y a pas de honte à regarder les travailleurs et les travailleuses tant intellectuels que manuels de l’hexagone créer  de la richesse sur leur territoire et d’aller le leur piquer. Il n’y a pas de honte à bâtir un budget avec une majorité de fonds provenant de la sueur des autres. Ils tentent de se faire passer pour de grands constructeurs sur la peine, la souffrance des autres comme le font les parasites.

Ils n’entendent pas le Président de la République dire que le statut quo n’est plus possible, il faut en finir avec l’assistanat. Il n’y a pas de honte pour eux à entendre cela. Ils ne se rendent pas compte que ce qui se disait tout bas jusqu’alors, est dit officiellement aujourd'hui.

L’article 74 est celui de la responsabilité et de la liberté. Tout étant relatif par ailleurs. Levez-vous et ne rampez plus. Hâtez-vous de le saisir pour créer à votre tour de la richesse, pour montrer votre dignité et prouver que vous êtes capables de prendre des risques car, « qui ne risque rien n’a rien » et qui a peur des risques meurt dans l’ignorance. Dépêchez-vous de démontrer que vous n’avez pas choisi l’assistanat, on vous l’a imposé. Faîtes savoir que vous êtes heureux de franchir ce petit pas qui prouve que vous êtes des humains comme tout ceux qui sont sur le reste du globe terrestre avec vos forces et vos faiblesses sans que cela nuise à votre capacité d’entreprendre efficacement. Prouvez que vous êtes des humains complètement achevés.

Si vous doutez de vous, si vous doutez de nous parce que, qui se ressemble s’assemble, songez qu’avec la départementalisation centralisée, il n’y avait qu’un lycée en Guyane (Félix Eboué) et juste les ponts du Larivot et de Kourou pour les besoins du spatial. Avec les lois de décentralisation, alors que ce n’était pas une revendication locale, nous avons assumé les compétences qui l’accompagnaient. Nous avons réalisé des lycées, des collèges, des routes (Matourienne, Entrée Sud etc.), des ponts (Mahury, Mana, Sinnamary), des ouvrages complexes, médiathèques etc. Aujourd’hui, nous devons passer à une autre étape, celle du développement économique et social. Or, les compétences nouvelles qu’il nous faut ne peuvent être transférées que dans l’article 74 à savoir, la compétence foncière, la compétence agricole et forestière, la compétence touristique, urbaniste, minière, environnementale pour l’essentielle. Ce sont ces compétences qui nous font défaut dans l’article 73 et qui nous maintiennent dans le sous développement.

Enfin, lorsqu’on choisi un système, ce n’est pas uniquement pour l’immédiateté. C’est parce qu’on croît en nous et que l’on croît surtout en l’avenir et donc par implication on croît et on fait confiance à la jeunesse du pays car, la jeunesse d’aujourd’hui est les adultes de demain. Cessez donc, pour alibi, d'adjoindre au système, les élus en place. LEVEZ-VOUS ET NE RAMPEZ PLUS.

P.S: Pour être objectif je dois préciser que j'ai oublié de mentionner le Lycée de Kourou avant la décentralisation (modification du 20/11/2009)
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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 09:54
Chers blogueurs,

Je souhaite vous faire partager ma profonde conviction en ce moment où le Président de la République Française a fixé le référendum sur l'avenir de la Guyane au 17 janvier 2010. Ainsi, je vous invite à prendre connaissance de mon discours soit sur mon blog de médiapart, soit soit sur le site de notre parti.
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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 19:01
L'avenir de la Guyane va connaître une nouvelle trajectoire. En effet, le Président de la République qui avait déjà fait savoir, lors de son passage aux Antilles, que le statut quo n'était plus possible, vient de fixer au 17 janvier 2010 le référendum relatif à l'article 74 de la Constitution. En cas de réponse négative, il a fixé au 24 janvier le référendum sur la question de l'Assemblée unique dans le cadre de l'article 73. En tout état de cause, les guyanais auront à se prononcer sur leur avenir.

Les conservateurs sont dans la situation du verre à moitié vide et à moitié plein car, le principe de l'assimilation avec l'article 73 risque de se maintenir même à travers l'Assemblée unique, à moins qu'ils invitent les électeurs à refuser l'une et l'autre des propositions et du même coup à désavouer le Président de la République. Ceux qui ont déjà été récompensés par l'Etat et ceux qui l'espèrent l'être, qui de surcroît, ne se sont jamais souciés des conditions d'existence de la population vont se battre farouchement.

Les progressistes espèrent un vrai changement mais savent ô combien l'éventail de la peur sera brandi pour anesthésier la volonté de chacun dans l'effort nécessaire à la transformation de la société guyanaise.

Il est important que l'avenir de la population ne soit pas oublié dans cette lutte qui s'annonce et que les média ne se transforment pas en courroie de transmission de l'une ou l'autre partie mais, en support d'informations.

Il est encore plus important que chacun s'interroge sur son destin, sur ce qui relève de la dignité ou de la bassesse, sur ce qui relève de la réussite ou de l'échec, sur ce qui relève de la richesse ou de la pauvreté. Il est un moment dans la vie où c'est individuellement que l'on réfléchit sur son avenir qui apparaît comme son destin. C'est à ce moment qu'il est opportun de s'associer avec ceux qui portent le même projet de société.

Nous nous interrogeons tous de savoir pourquoi et comment certaines personnes malgré leur insincérité, leur malhonnêteté, prospèrent-elles? Comment parviennent-elles à gouverner? Nous finissons par croire que c'est leur destin, elles finissent également par nous le faire croire. Par implication, nous admettons même implicitement que notre destin est la subordination, la soumission, la culture de l'échec. De tout temps, ce système a existé chez les humains. Le plus bel exemple est celui de la monarchie absolue jusqu'au jour où les sujets ont décidé de changer le cours de leur destin. Que s'est-il passé? Rien d'autre que la manifestation de la volonté qui a conduit cette génération d'hommes et de femmes à modifier la trajectoire de leur destin.

Par suite, il nous faut admettre que la volonté précède le destin. Elle est le carburant qui va donner naissance à l'action. En ce qui me concerne, il n'y a rien d'écrit à l'avance quant à notre destin et surtout pas l'échec, le malheur, l'humiliation par la soumission. Lorsque nous avons à satisfaire des besoins, il vaut mieux apprendre à le faire soi-même que de l'accepter des autres. Ainsi, nous sommes sûrs de ne pas être comme les poules qu'on nourrit, comme les chiens, les chevaux tous ces animaux domestiqués qu'on assiste. Nous pouvons donc comprendre que c'est lorsque l'on subit que l'on met entre les mains des autres notre destin.

Penser individuellement son destin c'est tracer sa trajectoire, mesurer ses moyens, fixer ses objectifs et s'associer à d'autres pour modifier le chemin que nous imposent certaines décisions collectives, certaines orientations gouvernementales.

Lorsque ceux qui dirigent les gens intelligents, les gens capables, les personnes correctes, courageuses, cultivent la manipulation, l'insincérité, c'est que quelque part, ceux qui les ont mis là étaient ignorants, irresponsables, naïfs, complices, incapables.
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 16:56
Je suis une parcelle de la planète Terre. Située entre le Brésil et le Suriname, j'ai été identifiée par un nom au féminin et je m'appelle donc Guyane. D'origine amérindienne mon nom signifie " la terre qu'on n'ose nommer" autrement dit, la terre sans nom, "la terre sacrée". Je dois ce patronyme à ceux qui avaient déjà compris que j'étais dans mon essence un paradis, un Eden terrestre. Tout en moi est en excès. Je regorge d'eau avec la mer, les fleuves, les ruisseaux. Je suis à la fois forêt primaire et secondaire, savanes et marécages. Mes ressources naturelles maritimes et terrestres suscitent toutes les convoitises. Ma situation géographique au niveau de l'équateur génère l'envie.

On dit que je suis une terre hostile. Comprenez qu'avec de tels atouts, je dois me préserver. Ceux qui restent sont ceux qui sont les plus résistants et ceux qui sont les moins violents avec moi. Vous êtes tous venus d'ailleurs, qu'il y ait des millénaires, des siècles, des années, des jours. Vous avez tous votre histoire douloureuse. Je vous ai offert mon hospitalité, je vous ai nourri de tout ce que je possède. Vous avez survécu, vécu grâce à la nourriture que je porte dans mes entrailles.

Je vous porte. j'accepte d'être votre matrice. Je suis votre mère à tous. Vous êtes par implication mes enfants. Par logique mathématique, vous êtes tous frères et soeurs. Je fonde donc la société où par essence, il n'y a ni père, ni mère. Il n'y a pas de cousins, de cousines, de tantes, d'oncles etc. C'est exceptionnel.

Vous le savez tous et vous m'aimez pour ce que vous êtes devenus, vous m'aimez pour ce que vous m'avez pris, vous m'aimez pour ce qui brille en moi. Votre amour est égoïste. Aujourd'hui, faîtes donc une halte et aimez-moi pour moi aussi. Aimez-moi pour le respect que je mérite. Aimez-moi pour ce que je voudrais que vous soyez, une société de partage, une société de sérénité, une société de paix. Cessez de m'éventrer bêtement. Arrêtez de me déboiser atrocement. Stoppez votre violence absurde. Interrompez vos calomnies, vos médisances, vos mensonges et vos hypocrisies. Finissez donc avec la jalousie, avec la subordination ainsi qu'avec la niaiserie. Aimez-moi pour moi, je suis une parcelle de la planète Terre, je suis fière et j'aimerais que ceux qui se réclament de mes entrailles soient courageux, intelligents, travailleurs, altruistes enfin qu'ils soient pleins de vertus et qu'ils aient le moins de vices possibles.

Aimez-moi pour moi aussi, pour que le souffle de ma colère ne fasse pas de moi un désert où vous regretterez l'abondance de la richesse psychologique et matérielle que je vous procurais.
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 22:22
Le Congrès de Guyane s’est réuni le mercredi 2 courant pour donner quitus au projet de société Guyane dans le cadre de l’article 74 de la Constitution française. La force essentielle du Congrès devait résider dans un fort désir de territoire et dans la conquête de la liberté d’entreprendre grâce aux transferts de compétences indispensables au développement , à l’épanouissement de la population et à une meilleure rationalité et efficacité des outils institutionnels. L'exercice a été pénible.

Nombre d'élus qui participaient à ce Congrès étaient quasiment plus préoccupés par leur avenir personnel que par celui de la société. Leur irritabilité était perceptible à leur moindre geste, leur souci, grâce à la présence des média, était de trouver les excitants qui pourraient faire basculer les téléspectateurs et les auditeurs de leur côté.

Ainsi, contrairement à ce qu’ont voulu faire croire certains d'entre eux, non dans un souci d’éveiller la conscience collective mais, d’avantage dans une optique de politique politicienne en vue des prochaines élections régionales, le préambule du projet de société tel qu’il a été rédigé ne pouvait susciter une telle violence au point de générer le doute sur l’intégralité du document.

Toutefois, force est de reconnaître que la Présidence du Congrès ne s’est pas montrée à son avantage tant sur le plan de la transparence que sur celui de la rigueur. Il est important de ne pas confondre permissivité et démocratie. A vouloir être en permanence, devant les média, dans une posture de compromis, on finit par se compromettre et plus grave, on jette le discrédit sur le travail de quelques dizaines de personnes honnêtes et compétentes. Si nous nous battons contre l’aliénation du système, ce n’est pas pour sombrer sous une autre forme d’aliénation qui s’exprimerait par le diktat d’un parti, d’une personne ou d’une poignée d’élus.

D’abord, passer de l’article 73 à l’article 74, ce n’est pas l’indépendance. Il s’agit d’une posture statutaire légale inscrite dans la Constitution française. Ce n’est pas une dévolution politique. Il s’agit uniquement d’une autonomie de gestion. Le préambule avait pour but de tenter de motiver l’ensemble de la population à partir d'un compromis objectif. Si les travaux qui ont précédé la rédaction du préambule s’étaient fait dans la sincérité et l'honnêteté, on  aurait pu suspendre la logique identitaire car, elle n’était pas indispensable dans ce cadre là et faire un préambule qui ait trait uniquement à l’autonomie de gestion.

Par ailleurs, la commission ad doc du Congrès avait demandé à tous les partis politiques sans exception de se réunir pour rédiger le préambule. Des salles de travail ont été mises à leur disposition. Aucun parti de droite et du Centre n’a participé à ces travaux. Cinq partis dits de gauche (PPG, AGEG, PSG, MDES, WALWARI) ont participé aux débats. Les quatre premiers ont remis une contribution écrite dont celle du PPG qui se trouve sur son site www.partiprogressisteguyanais.net en date du 24/08/2009. Il aurait fallu, pour la transparence, le rappeler avec conviction lors du Congrès. Cette démarche aurait permis à la population d’appréhender certaines méthodes utilisées jusqu’alors qui ont certainement favorisé le dégoût des citoyens pour la politique.

Ainsi, vont les humains….

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 04:19
Le rapport général des états généraux ne cesse d'alimenter mon imaginaire et confirme la perception que j'aie de la société qui m'a vu naître et que certains hommes ont profondément changée. Je ne le pense pas seulement mais, je le crois profondément, il y  a une inadéquation entre la réalité sociale de notre société et la représentation de l'Etat tel qu'on nous l'a enseigné et tel qu'il apparaît dans la réalité.

Lorsque j'observe l'Etat, je me rends compte qu'il fait de la Guyane un élément destiné à servir ses objectifs discrétionnaires (activité spatiale européenne, activité spatiale russe, Parc du sud, Pont de l'Oyapock etc.) sans prendre en considération les objectifs, les désirs, les aspirations de la population. Il y a donc une incompatibilité entre les objectifs de l'Etat et le développement dont rêve la population. L'Etat finit par nier le potentiel de la société guyanaise. A mon sens, l'Etat en Guyane n'est pas libéral, il n'est pas socialiste. Il apparaît comme bureaucratique et autocratique. Le caractère débridé de l'organisation sociétale entrevu dans le rapport général est la preuve de l'absence d'orientation, la preuve de l'absence d'un dessein collectif.

Chacun a le droit de penser ce qu'il veut en fonction de son degré de conscience. Humboldt écrivait entre 1780 et 1790 :"le développement de l'entendement, comme toute faculté de l'homme, est en général le fruit de sa propre activité, de sa propre ingéniosité; de sa manière propre d'utiliser les découvertes des autres".  Si je ne partage pas toute sa pensée politique qui a donné naissance au libéralisme classique qu'on connaît sans qu'il l'ait lui même perçu comme tel, dans la configuration dans laquelle se trouve la Guyane, je suis... mais... je suis profondément d'accord avec lui sur ce point. Je crois que le système départemental hors de l'hexagone est une torture de l'esprit. Je crois que c'est l'aliénation qui conduit certains hommes de lettres et de sciences issus de notre société à se prosterner devant ce système pour ramasser les quelques miettes que les puissants n'ont pas envie de s'attarder à récupérer.

L'organisation de la société a isolé les individus et elle a brisé les liens qui pouvaient créer la cohésion sociale. L'isolement ne pouvant induire le développement, la société guyanaise s'est délitée au point de ressembler à une non société. Il faut créer de nouveaux liens sociaux qui sous-tendent la confiance. Celle-ci ne sera possible que dans un cadre plus émancipateur que l'organisation institutionnelle actuelle.
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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 01:50
Le rapport général des états généraux pour la Guyane est disponible. Il y a bien évidemment plusieurs lectures possibles. Mais, la première réflexion qui vient à l'esprit puisque le Président de la République a voulu des états généraux de l'Outremer, est celle de savoir où en est celui de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion. S'agissant de l'avenir des peuples il paraît important de problématiser la sortie du rapport. Avons-nous été plus performants que les autres compatriotes des autres DROM? Qui a décidé que les contributions étaient suffisantes pour passer au rapport général?

Malgré tout, l'intérêt du document au-delà des axes bien entendu, est sa déclinaison en objectifs. Autrement dit, les choses qui sont à faire. Un petit bémol, dans ce document, on ne distingue pas le possible du souhaitable , de même, on n'appréhende pas le court terme, le moyen terme et le long terme.

Si on part du principe que ce n'est pas à la suite d'une satisfaction de la situation qu'on a envisagé une nouvelle perspective pour la Guyane mais, bien à la suite d'une succession de crises, on est en droit d'admettre que le mal est très profond et que les objectifs sont en fait un constat de défaillance. Par suite, contrairement à tout ce que l'on a souvent voulu nier, même honnêtement, le principe de l'assimilation par l'article 73 est fondamentalement à l'origine du non développement de la société guyanaise.

Cette affirmation sera certainement vérifiée lors du rapport général des autres DROM. Autrement, ce document apparaît comme un ensemble de propositions qui exprime une volonté de mieux vivre. Il me semble, dans l'état actuel des choses que le rapport devrait être d'avantage un support sous la forme de revendications avec un schéma précis allant d'un point connu à un autre point connu plutôt que d'être cette force de propositions. L'autre information que donne le rapport, dans cette logique revendicative est la frilosité des rapporteurs, sans que cela soit une insulte, à ne pas préciser l'urgente nécessité de la transformation institutionnelle.

Je note par ailleurs, que toute la publicité est faite autour du rapport général. Je crois qu'il est important de préciser qu'il y a des annexes de 161 pages qui permettent de déceler certaines intentions non dépourvues d'intérêts particuliers. Un exemple. Dans le rapport général il est stipulé dans la partie "Booster l'économie" en objectif 12, la proposition suivante : "2-Mise en route immédiate d'un grand projet minier...." Dans les annexes, on s'aperçoit qu'il est précisé le projet Harmonie qui si je ne m'abuse est celui de Cambior la multinationale. De surcroît la durée d'activité minière oscille entre 100 et 150 ans. Je trouve la méthode scandaleuse et cela n'implique que moi et je trouve cette proposition honteuse parce qu'elle ne s'inscrit dans aucune logique cohérente de développement mais bien dans une politique de pillage des ressources naturelles.

Je voudrais m'attarder un tant soit peu sur le problème du logement. Le rapport propose de créer deux villes nouvelles sur l'île de Cayenne c'est à dire Matoury, Rémire-Montjoly Cayenne pour absorber le déficit de 14000 logements. Dans un premier temps on pourrait s'interroger de savoir si notre société est condamnée à vivre que sur le littoral...! Dans un deuxième temps à quoi correspond cette logique de création de villes nouvelles pour absorber le déficit de logements. Y-a-t-il une logique féodale du territoire? Les seigneurs de ces municipalités(quel exploit) ont-il eu le privilège du souverain pour interdire la construction de logements sur leur pré-carré au point que l'on doive créer 2 villes nouvelles?

En tout état de cause, il est indispensable que tous ceux qui ont un intérêt profond pour la Guyane se donnent les moyens d'analyser tant le rapport général que les annexes. Le faire, c'est comprendre qu'entre l'alpha et l'oméga il y a la vie, l'existence et la politique...

(Vous pouvez vous rendre sur notre site : www.partiprogressisteguyanais.net)
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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 01:21
La visite du Président de la République du 25 et 26 juin en Martinique et en Guadeloupe n'a certainement pas laissé les guyanais indifférents quand bien même par dignité ils se taisent. Ils savent que la crise les frappe autant qu'aux Antilles. Ils savent qu'ils vivent autant d'injustices que le peuple martiniquais et le peuple guadeloupéen. Ils savent que leur économie est aussi sinistrée que celle des Antilles. Ils savent que leur cohésion sociale est beaucoup plus problématique que celle des Antilles.

Mais, ils savent, par dessus tout, que leur avenir ne tient qu'à un fil. Ils savent qu'ils auront à subir un destin qu'ils n'ont pas choisi. La construction du pont entre le Brésil (NPI) et la Guyane n'a fait l'objet d'aucune concertation avec le peuple. Poutant, la France parle de démocratie, elle pointe du doigt la Chine. Nul ne peut penser que ce pont est le produit d'une petite réflexion pour quelques trois cent milles habitants... Les guyanais savent, par dessus tout, que leur volonté de développer une économie locale forte est quasiment vouée à l'échec  car, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'économie brésilienne va écraser cet embryon de développement. Ils savent, pour les plus avertis, que ce pont est une stratégie pour l'activité spatiale russe et européenne en Guyane.

Les guyanais savent que leur territoire se trouve sur un continent et qu'il n'a pas le handicap d'une île. Ils savent stratégiquement et tactiquement que les enjeux ne sont pas les mêmes. Alors, ils comprennent pourquoi, ils sont tant humiliés par le pouvoir central et pourquoi, le Président de la République les a snobé et que le Premier Ministre s'est rendu à la Réunion, alors qu'il y a aussi les états généraux en Guyane.

On peut difficilement faire mieux. Les élections européennes viennent d'avoir lieu. La modernisation du scrutin voulait répondre à une représentativité moins légitime certes, mais plus objective pour tenir compte des Régions géographiques sur la base des océans (Atlantique, Pacifique, Indien). Quelques semaines après, la Guyane apparaît comme exclue de cette logique, elle n'est plus dans l'océan atlantique. Elle n'a pas de "dissidents" à décorer car, notre histoire n'est semble t-il pas mêlée à celle de la France. Il y a des blessures qui guérissent mal, il y a même celles qui ne guerissent jamais. Il y a eu "Indigène" et s'il ne reste plus rien eh bien... ce sera nous.

Sur la question de l'autonomie, le Président de la République s'est dit ouvert. En tout cas dit-il :"Je suis persuadé que le statut quo n'est pas possible". Puisque nous avons les mêmes revendications et que nous sommes les précurseurs dans ce domaine, le Président de la République nous a-t-il intégré dans sa logique? Comment pouvoir répondre puisqu'il nous a ignoré. Ce n'est pas une vue de l'esprit... La consultation populaire sur l'évolution institutionnelle s'est faîte aux Antilles et pas en Guyane.  Est-ce que cela signifierait que nous soyons considérés comme des individus non parfaits et non achevés...

Alors, les guyanais disent qu'ils sont conscients des enjeux, qu'ils comprennent que l'Europe doit exister et que Kourou ne peut devenir Hammaguir d'Algérie. Oui, avec la base spatiale l'Europe doit s'enrichir. Oui, avec l'activité spatiale l'Europe doit avoir la sérénité. Les guyanais disent oui, la base spatiale Russe doit s'enrichir, oui, elle doit nourrir ses membres, oui, elle doit avoir sa sérénité.

De grâce comprenez que les guyanais, avec tout le respect qu'ils ont pour les Tibétains, tout le respect qu'ils ont pour les Palestiniens, disent qu'ils n'envient pas leur sort, qu'ils ont le droit d'exister, oui, ils revendiquent leurs ressources naturelles, leur territoire pour leur développement, oui, ils ont besoin de sérénité, oui, ils veulent croire en l'avenir, oui, ils veulent être maître de leur destin.

Il s'agit, Messieurs, d'une revendication humaine, d'une revendication de dignité, ils sont comme vous Parfaits et achevés. Comme vous, ils rêvent de liberté....
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