Les propos que je tiens ici n’engagent que moi. Ils ne sont pas l’expression du Parti politique dont j’assure la responsabilité en tant que Secrétaire Général. Je déteste l’hypocrisie, la lâcheté, la fourberie, l’opportunisme et le silence assourdissant. Je dis ce que je suis certain de ne jamais faire. Pour moi, l’élection présidentielle a pris fin le 10 avril avec l’élection dès le premier tour de Jean-Luc Mélenchon avec plus de 50 % des voix en Outremer. Il se trouve que la France hexagonale où vivent les 62 millions de citoyens a décidé de le placer en troisième position. Par suite, il nous faut retourner aux urnes pour nous prononcer pour un des deux candidats restés en lice ou pour aucun des deux. En fait, Le destin de l’Outremer est irrémédiablement subordonné à celui de l’Hexagone.
Il y a bien longtemps déjà que les idées d’extrême droite ont envahi le sommet de la nation française. Les débats par ceux que l’on a désigné de spécialistes sur les principaux media quant au conflit ukrainien nous donnent une photographie du monde et la conception régressive de l’être humain qui est véhiculée. Je me classe parmi les hommes qui veulent nourrir le milieu où s’expriment les hommes afin qu’ils deviennent davantage des hommes de culture que des hommes de pure nature. Les altérations à la tradition ne peuvent provenir que de l’action culturelle dans son sens le plus large or, l’extrême droite est un retour au fascisme, au royalisme. Ces philosophies de l’existence qui font de la différence apparente entre les hommes un handicap. Ce n’est pas pour rien que la Présidente du RN au sortir du premier tour a dit que dans son gouvernement elle accepterait des personnalités de la gauche souverainiste.
L’humanisme est pour moi un mouvement de libération grâce aux valeurs laïques et aux réflexions intellectuelles qui nous élèvent, nous transforment et nous conduisent à plus d’humanité. Les décisions politiques les plus justes sont celles qui sont générées par cet environnement culturel, intellectuel et social. Autrement, elles sont partiales et assises sur des préjugés ce que propose l’extrême droite. Elles maintiennent le peuple dans l’angoisse permanente et dans la prédestination.
Pour autant, suis-je obligé de voter pour l’autre candidat ? La vie n’est pas binaire. Elle est plus complexe que ça. Le quinquennat qui est entrain de s’achever a été celui d’une droite radicale qui a humilié le peuple au profit des premiers de cordée, qui n’a jamais entendu le peuple dans sa souffrance. Il s'agit d'une politique qui n’admet pas la contradiction, l’autonomie de penser. La seule réponse à l’insoumission est la répression. Cette politique qui n’a rien apporté au peuple tant sur le plan matériel que sur le plan spirituel a nourri l’extrême droite, a nourri son côté populiste. Contrairement à ce que laissent entendre certains élus locaux pour des raisons qui leur sont propres, les conditions d’existence sur le territoire guyanais se sont sensiblement dégradées. Une mère, sa fille et son fils ont été expulsés de leur logement et sont à la rue avec les conséquences sur la poursuite de leurs études, les camps pour immigrés continuent de voir arriver des êtres humains sans que l’on cherche de vraies solutions à dimension humaine pour répondre à ce qu’ils nomment « un appel d’air ». Le développement économique, social, culturel n’a pas ouvert de perspectives sérieuses pour l’avenir des citoyens et particulièrement pour la jeunesse.
S’il est vrai que la politique du Candidat Emmanuel Macron n’est pas la même que celle de la candidate Marine Le Pen, il s’agit néanmoins d’une politique hyper violente qui n’avait aucune considération pour le peuple. Il suffisait de traverser la rue pour trouver un emploi. Certains citoyens ont été exclus de leur travail pour un vaccin qui est toujours en phase clinique selon les informations dont nous disposons, d'autres ont préféré se soumettre pour un peu de liberté. Ces salariés ont des familles, des amis et surtout sont des électeurs….Comment les regarder décemment et leur dire de voter pour celui qui représente le grand capital, l’aristocratie, la grande bourgeoisie, en tout état de cause, ne représente pas le peuple et n'est surtout pas fier de le représenter.
La France est face à son destin. Le peuple fera ce que bon lui semble. La constitution lui garantit la discrétion de son vote. Pour ce qui me concerne je souhaite que ceux qui n’ont voté ni pour le candidat Macron, ni pour la candidate Le Pen au premier tour maintiennent leur conviction. Ainsi, rationnellement, celui qui est arrivé en tête au premier tour arrivera en tête au deuxième avec des votes de conviction et non des votes par défaut. Nul n'a le droit, surtout dans une telle configuration, de dire aux électeurs pour qui voter sinon à écouter leur propre conscience construite à partir de leur niveau de culture. On aura une vraie photographie de la victoire du Président et ceux qu’il représente. Pendant ce nouveau quinquennat nul ne pourra culpabiliser les électeurs pour suffrage par défaut. Les partisans de la Présidence de la République ne pourront pas clamer le score avec lequel le Président a été élu.
En cet instant le corps électoral prend conscience de son importance. Il se rend compte de ce qu’il représente, de sa force. Le peuple a toujours été incontournable. C’est lui qui fait fonctionner les systèmes soit par soumission, soit par révolte. Sous la monarchie il était considéré comme sang impur par rapport au sang divin des monarques et sans ce sang impur la France n’existerait pas car, le sang divin n’était pas en mesure de la défendre.