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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 23:15
Monsieur ESTROSI Christian, ancien ministre de l'Outremer déclarait sur le média public que la zone franche globale d'activité est un engagement de Nicolas SARKOZY et qu'elle est une priorité. Il précisait qu'il s'agit d'un "outil qui doit permettre dans les départements d'Outremer, la relance de l'activité économique,  la croissance et  l'emploi".

Comme on peut le constater, il suffit que ce soit un engagement de campagne pour que cela fasse notre bonheur. Peu importe les caractéristiques des pays d'Outremer. Pourtant, elles sont tellement différentes les unes par rapport aux autres qu'on a du mal à comprendre cette obstination à parler au singulier de l'Outremer malgré la précaution prise pour casser toute velléité de contestation sur l'uniformité de cet Outremer puisqu'il est précisé timidement "La ZFGA sera adaptée au contexte de chaque territoire ce qui sous entend une concertation locale". En fait, l'on devrait se demander si pour ne rien faire, il ne faut pas faire justement cela.

Pour autant, Il serait judicieux pour les citoyens que les élus des principales Collectivités fassent savoir la nature de leurs contributions à cette loi programme.

Nous sommes nombreux à penser que notre destin ne nous est pas extérieur. Nous devons avoir prise sur lui. Son orientation doit relever des forces vives du pays. Ainsi, il est indispensable de mettre un terme à notre inclination au système, à nos pleurs face aux dégâts causés par celui-ci.

Il est évident qu'il n'y a pas de projet de société pour la Guyane tant de la part des élus que de celle de l'Etat. Les mesures fiscales ne peuvent pas être le moteur du développement économique. Elles apparaissent davantage comme un dispositif de répartition des richesses. Or, les quelques indicateurs que nous disposons montrent bien que c'est d'un vrai projet économique cohérent dont la Guyane à besoin. Jugez-en plutôt ...

  •     - Taux de chômage "BIT" tend vers  +30%
  •     - Taux de couverture des importations par les exportations un peu plus de 16% . Les importations représentent 6 fois les exportations, soit une vraie dépendance par rapport à l'extérieur.
  •     - En ce qui concerne la croissance, le taux serait de 6,4% avec l'activité spatiale qui n'est qu'un leurre.
  •     - L'activité minière qui n'est qu'extractive et non industrielle comme on tente de nous le faire croire n'est pas à la hauteur de son potentiel. L'Etat a le contrôle de cette ressource. Il est en même temps juge et partie.
  •     - En matière de finances publiques, le coefficient est identique au rapport importation/exportation. En effet, les dépenses de l'Etat sont plus de six fois supérieures aux recettes.

Par rapport au potentiel de la Guyane, les indicateurs de finances publiques et de commerce extérieure sont une humiliation pour ce territoire. Ils laissent croire à la fainéantise de sa population active et à un degré inadmissible d'assistanat. Pourtant, d'autres paramètres tant qualitatifs que quantitatifs  en faveur de l'Hexagone doivent être pris en compte ainsi que la volonté de ne pas développer ce territoire grand comme celui du Portugal et plus de 33 fois moins peuplé.

Encore une fois, la Guyane subit les élucubrations de quelques uns pour faire croire à son existence et la nouvelle trouvaille qu'est la zone franche globale d'activité n'est qu'un autre gadget comme l'est la ZFU dont on est dans l'incapacité de fournir les éléments qui justifieraient son efficacité.
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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 02:43
Au moment où l'on reparle de loi programme pour l'Outremer avec la volonté paraît-il de développer l'activité économique des territoires dits Départements Outremer, il serait intéressant de voir le Gouvernement de la France prendre la mesure simple qui consiste à annuler les deux cotisations que sont le RDS et la CSG.

En effet, les contribuables sont assujettis à ces deux cotisations assises sur les revenus. La première, RDS qui signifie Remboursement de la Dette Sociale est assez énigmatique. Je ne suis pas sûr que les contribuables connaissent le montant de cette dette et le calendrier de son extinction. Elle ressemble à une dette sans montant ce qui défie l'entendement et de surcroît infinie ce qui paraît éprouvant. Plus le revenu augmente et plus le remboursement est important. Plus longtemps on perçoit des revenus plus longtemps on rembourse la dette. Quel cauchemar!!! La CSG signifie la Contribution Sociale Généralisée. Cet effort de solidarité ne s'appréhende pas dans la vie sociale. En tout état de cause en Guyane. On voit de plus en plus de SDF. Le service public de santé est de plus en plus défaillant, les hôpitaux sont de moins en moins performants. Il est de plus en plus difficile de trouver des lits disponibles à l'hôpital, etc. etc.

Annuler ces deux cotisations consisterait à donner plus de pouvoir d'achat aux contribuables et par voie de conséquence contribuerait à relancer l'activité économique qui conduirait à la création d'emplois. Cette mesure serait certainement plus efficace que les zones franches.

Tous les contribuables apprécieraient.
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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 01:15
La Guyane par le biais de ses deux principales Collectivités est en pleine effervescence, comme pour exister, avec la énième loi programme pour l'Outremer (LOPOM). Avant de m'exprimer sur celle-ci qui fait débats, je propose une halte sur la précédente. Les ministres de l'Outre mer passent et les difficultés perdurent.

Dans son introduction, la LOPOM du 21 juillet 2003 prenait acte de la situation dégradée des Départements d'Outremer et de leurs difficultés d'investissements privés par l'entremise des entreprises.

Ces deux éléments de la problématique du développement des DOM et particulièrement de la Guyane trouvent leur origine, selon les experts du document, dans leur environnement régional où les coûts de production sont très faibles et défient toute concurrence. Pour ne rien changer et comme à l'accoutumé, c'est la faute des autres. A force de méthode COUE, on finira bien par admettre qu'il s'agit certainement de la vraie vérité...

 Il n'en reste pas moins que cette loi programme devait encourager la création d'emplois dans les DOM et favoriser la relance de l'investissement privé par un dispositif fiscal aménagé. Qu'en est-il de ces deux dispositifs? Qui s'en préoccupe?

L'on peut aisément comprendre que cette effervescence est un pur théâtre de marionnettes. Il serait temps de radicaliser la lutte car, il s'agit de la vie d'humains et d'espoir d'hommes et de femmes que l'on détruit.

Nous aimerions savoir ce qu'est devenu le CEROM (Comptes Economiques Rapides pour l'Outremer) qui a été mis en place en 2004 par l'AFD, l'IEDOM et l'INSEE. A chaque consultation de documents économiques nous trouvons comme informations "NC ou ND" (Non Communiqué ; Non Déterminé). Les élus ont-ils interrogé cette nouvelle structure sur les indicateurs synthétiques de conjoncture? Il s'agit d'une question importante et de méthode.

J'aurais préféré un établissement indépendant pour une évaluation objective de la situation, une vraie évaluation des politiques économiques menées. Quelle crédibilité doit -on accorder aux critères d'évaluation sur place. Surtout, lorsque l'on nous annonce que tous les voyants sont aux verts... Nous sommes de moins en moins dupes. Tout spécialiste sait que les critères d'évaluation doivent être définis a priori. Or, personne ne peut dire sur le plan local ce que sont ces critères.

Il serait temps que l'on comprenne la nécessité de faire le bilan des dispositifs qui sont censés améliorer la situation économique et sociale de notre territoire. Cela est plus qu'indispensable notamment pour cette loi programme de 2003 qui s'étend à la période 2004 - 2009.  Débattre et vouloir faire de nouvelles propositions sans maîtriser la situation est un leurre.
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 00:53
Le sort présent et futur de la Guyane est une préoccupation digne pour tous les guyanais qui ont conscience de leur existence en tant qu'humain complètement achevé dans l'état actuel des choses. Comment pourrait-il en être autrement lorsque la France Equinoxiale qui n'est rien d'autre que le nom de la Guyane durant la période coloniale (1604 à 1945) représentait la négation de l'Homme? Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'avec les bobards de ceux qui représentent la République l'on est contraint de constater le niveau de sous-développement de ce pays depuis 1946 date où elle obtint le statut de Département d'Outremer...

Alors, cette provocation plus que quadri séculaire invite, à cause de la souffrance nauséabonde, à demander le changement de statut de la Guyane. C'est d'abord un cri du coeur, un coeur qui pleure, un coeur déchiré. L'hostilité va vers cette patrie qui a vomi sur une de ses filles qu'elle a toujours considéré entièrement à part. Quelques guyanais s'inscrivent dans cette mouvance. Cette réalité émotionnelle explique l'absence de ligne théorique du projet institutionnel et permet de comprendre que la base de l'union recherchée est assise sur la lutte anticolonialiste. Cette mouvance a tendance à marginaliser le problème du Pouvoir Exécutif d'Etat, celui du Pouvoir Exécutif Local et du Pouvoir Législatif ou de son insignifiance. Le nouveau système proposé tend à se situer en dehors de tout esprit doctrinaire pour tenter de faire croire à un pragmatisme qui ne serait en fait que suspendu dans la nature. En conséquence le débat politique n'est centré sur rien du tout.

Il y a d'autres guyanais suffisamment nombreux qui prennent acte de cette provocation et qui admettent que la colonisation a ses conséquences et que le sous-développement est un de ses effets. Ils en déduisent avec lucidité qu'il y a une domination psychologique d'un groupe humain sur un autre. Ils sont par ailleurs, conscients que la départementalisation n'a quasiment rien changé philosophiquement à la situation coloniale. Il en résulte donc pour eux que la gouvernance de ce pays est exécrable et qu'un terme doit y être mis le plus rapidement possible.

Ces guyanais pensent que la lutte anticolonialiste ne garantit pas que la nouvelle vie institutionnelle serait à même d'harmoniser les rapports entre le pouvoir politique et la base sociale. Cette affirmation s'appuie sur les rapports existant dans le schema actuel de la division des pouvoirs en relativisant bien sûr la puissance du pouvoir exécutif local.

Ils en déduisent que le schema constitutionnel n'est pas prioritaire, que la production de lois, la soumission aux règles ne résolvent  pas les problèmes de la bonne gouvernance d'un pays. Il vient après avoir élaboré un réel projet de société. De facto, une ligne théorique politique mettant en exergue les valeurs qui constitueront la base de la construction sociale est indispensable.

Ces mêmes guyanais restent persuadés que face à ce système qui fait penser que la vie est absurde, il faut une prise de conscience collective qui va conduire à ne pas se poser de question par rapport au système mais bien par rapport à soi. Faut-il que ce soit les autres qui construisent la propre destination des guyanais? est-ce que comme le fait remarquer Hegel, l'Humanité s'inscrit dans un temps de création continue, les guyanais s'inscrivent dans cette Humanité? Sont-ils à même de dire non à ce système et donc de générer une négativité créatrice... Le doute n'est pas permis (réf.1er alinéa). Toute conscience est dabord un refus, une révolte au pouvoir qui oppresse. Si une telle conscience n'existe pas aucune liberté ne peut se dessiner

Le guyanais va émerger de sa société s'il se rend maître de son Histoire en se donnant les moyens de s'approprier son espace ainsi que le pouvoir politique et économique qui permettront la transformation sociétale.
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 01:47
Je suis dans l'incapacité de vous dire comment s'est déroulé ce conseil municipal. En effet, pour la première fois je n'ai pu honorer mon engagement envers vous et cela malgré moi. J'ai trouvé dans mon casier à la Mairie de Cayenne le dossier qui m'était destiné ainsi que ma convocation quatre jours après la date du conseil dans la mesure où je ne suis pas censé passer tous les jours . Je dois vous dire que c'est la première fois que cela arrive. J'ai fait part de mon mécontentement au personnel responsable de la distribution des convocations et j'ai insisté pour que cela n'arrive plus jamais. Depuis l'installation jusqu'à cet incident grave, j'ai toujours reçu chez moi ma convocation ainsi que les documents inhérents. J'ai de surcroît une boîte aux lettres qui est suffisamment grande pour déposer tous les documents d'un conseil municipal. L'ordre du jour était pourtant important à savoir entre autres :

    Demande de garantie d'emprunt complémentaire sollicitée par la SIGUY
    Fixation du taux de la taxe d'Enlèvement des ordures Ménagères
    Présentation du Compte Administratif 2007
    Affectation du résultat du Compte Administratif 2007

Comme vous l'aviez sûrement constaté, lors de mon article intitulé "Les apories du budget primitif" je n'ai traité que le budget de fonctionnement. Volontairement j'avais laissé de côté le budget d'investissement parce que stratégiquement j'attendais d'avoir le Compte Administratif pour mieux appréhender les écarts phénoménaux qu'il y a entre les sommes du budget primitif 2007et celles de 2008. Ces écarts sont si importants que j'ai vite compris qu'il s'agit d'une nouvelle orientation des dépenses de la collectivité. Toute la question est de savoir quel mobile justifie cette orientation.

De la lecture rapide que j'ai pu faire du document relatif au Compte Administratif 2007, il en ressort pour ce qui est de la comparaison avec le Compte de Gestion que l'exercice se solde par un excédent de 2 667 872,42 €. Le déficit dont le Conseil Municipal par l'intermédiaire de sa majorité fait état repose sur les "restes à réaliser" qui sont évalués selon le document à 21 757 392,29 € ce qui donne le déficit de 19 089 519,87 €. Pour votre information, seule la Mairie peut disposer de telles données. Le rapprochement avec le détenteur du compte de gestion est impossible. Cela montre la nature des dysfonctionnements au sein de la Collectivité et surtout la méthode des engagements des dépenses. Le doute est permis sur tous les documents fournis par les Institutions. Les citoyens sont-ils les dindons de la farce?

Le problème qui est posé est celui du contrôle à posteriori. A l'heure où je rédige cet article, je n'ai pas trouvé dans le document remis aux conseillers municipaux, les informations intelligibles relatives à ces "restes à réaliser" Est-ce des dépenses générées durant l'exercice 2007 ou des exercices antérieurs, est -ce des charges programmées et non réalisées ou est-ce tout simplement des charges consommées et non payées... Doit -on entendre par "restes à réaliser" des fournisseurs non payés? Dans ces conditions sur quoi peut reposer la confiance des conseillers municipaux par rapport à l'exécutif ? Comment une telle situation peut-elle arrivée sans que les Adjoints au Maire ne soient au courant? A quoi sert la commission des marchés? Cette situation est-elle possible actuellement? et pourquoi pas si les membres de la majorité n'ont pas leur autonomie...

Faute d'avoir été présent, ces questions que j'aurai posées n'ont pas de réponse. Chers internautes, je vous ferai part de la suite de mon analyse prochainement. Pour l'instant il nous faut bien nous interroger sur le mobile qui conduit à mettre en avant ce déficit et à vouloir faire un emprunt sur 20 ans pour sa couverture. Au risque de me répéter il se pose le problème du contrôle à posteriori et ce que va devenir la pression fiscale pour les citoyens. Par ailleurs, le problème de la responsabilité est posé tant pour le maire sortant que pour son équipe municipale.

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 15:01
La démocratie occidentale est plurielle. Cet aspect permet de surfer selon l'angle dans lequel on se place et d'avoir le sentiment de toujours détenir la vérité. Avant le référendum irlandais, nombre de journalistes, en fonction de leur sensibilité, se donnaient à coeur joie dans leurs commentaires sur la démocratie européenne à partir des sondages qui prévoyaient la victoire du  "Non" à ce référendum. J'ai retenu, pour ma part, un commentaire réactionnaire selon lequel, le journaliste s'interroge ainsi : "comment un pays de trois millions d'habitants pourrait faire échec à une construction européenne qui compte plus de 400 millions d'habitants". N'est-ce pas une drôle de façon de concevoir la démocratie? On pourrait s'interroger sur la question de savoir est-ce que la volonté des Technocrates de Bruxelles à imposer une forme de construction européenne est plus démocratique que l'expression du peuple par la voie référendaire? Est-ce que la consultation des institutions parlementaires pour une question aussi fondamentale est plus démocratique que l'avis du peuple par voie référendaire?

En ce qui concerne la France, on est en droit de penser légitimement que la voie choisie pour ratifier le traité de Lisbone a défié la définition de la démocratie à la française sur le plan constitutionnel, dans la mesure où elle est définie comme étant le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple. La voie parlementaire est une voie par défaut et ne doit pas se substituer à l'expression directe du peuple sur des questions aussi cruciales. La démocratie y gagnerait davantage sur la base d'une ratification du traité à la majorité absolue plutôt qu'à l'unanimité, mais par voie référendaire.

Grâce à l'Irlande, l'Europe apparaît être un vraie démocratie. Il faudrait que les plus hauts dirigeants de l'Union Européenne cessent de stigmatiser le choix des peuples lorsqu'il n'est pas dans le sens qu'ils le souhaitent. La vision des Technocrates de Bruxelles, relayée par certains Chefs d'Etat, n'est pas absolue et ne doit pas s'imposer à la perception que les peuples ont de leur destin. Autrement, il s'agit d'un totalitarisme déguisé en démocratie.
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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 13:11

D'aucuns ont longtemps pensé que la ville, avec le consentement implicite ou explicite de ses membres, impose ses règles à tous sans tenir compte du rang social, de l'origine et de la couleur de peau. Ainsi, au-delà de 22 heures le bruit est considéré comme du tapage nocturne qui est sanctionné, peu importe que l'on soit médecin ou ouvrier spécialisé, noir ou blanc. Les règles d'hygiène sont les mêmes pour tous les administrés indépendamment de leur croyance. L'enlèvement des ordures ménagères n'est rendu possible que grâce à l'effort collectif. Catholique ou Protestant, Musulman ou Indouiste, Athée ou non, le service est le même pour tous. Le niveau de liberté est également partagé, qu'importe la représentation du sujet. Il est rendu possible par ce que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. C'est une liberté constitutionnelle. Les règles de circulation sont identiques pour tous les usagers de la voie publique. Tout manquement à ces règles induit une sanction. Dans ces conditions, on doit admettre que la ville n'est pas la jungle, elle n'est pas le lieu du règne du plus fort, ni l'endroit où c'est la loi de celui qui crie le plus fort. La ville est un espace ordonné où l'effort de chacun débouche sur une liberté collective plus grande. Elle est un système qui est censé permettre à chacun d'avoir la chance de s'en sortir en fonction de ses moyens. Pour garantir cette sérénité, il y a une organisation composée d'un Etat avec son arsenal destiné à protéger les citoyens, et un Maire qui est le premier magistrat de la ville. Il ne doit rien ignorer de ce qui se passe sur son territoire communal. Cela paraît si simple, si beau. C'était un rêve qui était devenu réalité.

La nouvelle réalité de la ville est devenue un cauchemar. A quoi sert la ville? L'impuissance de l'Etat conjuguée à l'absence de vision politique de certains maires entraînent certaines villes de Guyane vers le déclin. Celui-ci commence avec une sorte de permissivité et se termine dans le précipice de l'horreur. Ce sont des gens qui ne respectent pas le voisinage et qui hurlent comme des limbiques. D'autres qui prennent possession de l'espace public et qui se mettent autour d'une table pour jouer aux cartes, aux dominos etc. à n'importe quelle heure de la nuit. Des véhicules qui circulent en ville avec des décibels à vous crever les tympans. Des ghettos sans sanitaire qui posent le problème de santé publique et qui servent, par ailleurs, à toute sorte de trafics; drogue, prostitution. Ce laisser-faire crée chaque jour de nouveaux adeptes à l'incivisme, à la délinquance car, la voie est de plus en plus libre et le sentiment d'impunité de plus en plus grand. Personne n'ose dire quoi que ce soit. La peur envahit les citoyens, ils se taisent. Ils préfèrent déménager et laisser la place aux bandits, aux trafiquants. Ils n'osent même plus appeler les agents de police. Ils sont devenus sourds et muets à force de voir l'irrespect à l'encontre des forces de l'ordre. Visitez Cayenne et vous trouverez la folie humaine. Rendez-vous à Copaya II à Matoury et vous trouverez la zone de non-droit.

Dîtes-nous Messieurs les représentants de l'Etat, dîtes-nous Messieurs les Maires, dîtes-nous vite si vous êtes capable de mettre un terme à cette situation. Laissez tomber les viaducs, abandonnez vos projets démesurés et dîtes-nous si la ville est devenue une jungle pour que nous puissions vous ôter des mains notre destin. Dîtes le nous vite pour que nous fassions comme eux. Ce sont les règles que nous respectons qui nous mettent en situation d'infériorité. Elles font notre malheur. Si la ville est synonyme de jungle alors, libérez-nous des chaînes du civisme et nous trouverons notre bonheur.

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7 juin 2008 6 07 /06 /juin /2008 20:42

Le système éducatif en Guyane est depuis bien longtemps en crise avec la non scolarisation des enfants, leur déscolarisation, le manque d'enseignants, le manque de moyens pédagogiques, l'absence chronique de certains professeurs pour X raisons.

Cette semaine, pour se faire entendre certains enseignants se sont rendus dans la zone artisanale GALMOT (nom de l'ancien aventurier). Le coup a réussi puisque les forces de l'ordre sont intervenues, l'une des représentantes du patronat s'est exprimée avec véhémence contre les "perturbateurs". Il faut croire que ces deux entités physiques ont eu de très mauvaises relations avec l'enseignement dans leur jeunesse. Elles n'auraient pas d'enfants scolarisés pour le moins en Guyane. Il est peut-être important de leur signifier que l'enseignement a pour signification la transmission des savoirs, le développement de la personnalité et la confiance en soi. Si le cerveau n'est pas trop étroit, il a de fortes chances de comprendre qu'il s'agit de la futur sérénité du Pays. Plus on est instruit et moins on devient délinquant, plus on est instruit et plus on a de chance de participer à la création de richesses par l'entremise, entre autres, de l'économie.

Si le recteur d'académie, chancelier des universités dirige la politique éducative tant au niveau du primaire, que du secondaire et du supérieur, il n'y a pas l'ombre du moindre doute que le rectorat est responsable de l'échec scolaire car, diriger c'est administrer, gérer et prévoir.

Si on méconnaît les missions du recteur et  la relation qu'il entretient avec le ministre de l'Education Nationale, il est plus que probable de voir la situation s'enliser.  C'est bien le recteur qui renseigne le ministre! Il semble à eux deux représenter le fameux "Juge et Parties". Les chances de succès d'une vraie politique de l'enseignement dans la République repose sur une prise de conscience politique, sur une perception claire de l'existence et de l'avenir.

Mais au fond, pourquoi l'enseignement en Guyane ne serait pas à l'image de tous les autres secteurs de l'activité sociétale? C'est le problème de la gouvernance de ce territoire qui est en cause depuis des lustres...

Toute sorte de rumeurs circulent durant cette mobilisation de Parents, Enseignants, Enseignés. Il y aurait manipulation des ethnies. Si cela s'avère être vrai, en quoi se serait une nouveauté? Sait-on qui est le manipulateur? Nul n'ignore que l'anesthésie de la Guyane qui permet tant de dérives et tant de laxisme, repose sur le principe de  la division au plus haut niveau de la société et de la création de niches identitaires qui favorisent la "ghettoïsation" et la désunion des peuples.

Personne ne pourra se dédouaner de la nécessité  d'un enseignement de qualité en Guyane, Nul ne pourra se soustraire à l'exigence des moyens indispensables à la réussite scolaire. Ce qui se prépare est une vraie révolte. La problématique de l'enseignement est la poudrière, gare au feu......

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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 21:59
D'abord, je dois vous décliner l'approche que je me fais du rôle de l'opposition dans cette respectable assemblée. Je considère qu'elle doit se montrer intelligente pour savoir distinguer le bon grain de l'ivraie. Elle a une obligation de présence par respect pour ses électeurs. Elle ne doit pas ignorer les tentatives de déstabilisation qui relèvent de stratégie simple. A force de croire que l'opposition ne doit que s'opposer, on est vite poussé dans le précipice de l'erreur. Si on considère que l'objectif d'une société est d'aider ses administrés, on doit favoriser toute action susceptible d'améliorer leur cadre de vie. Il me paraît judicieux de contraindre subrepticement, par le débat, la majorité à réaliser l'ensemble de son programme de campagne. Ainsi, de deux choses l'une, soit elle se discrédite si elle fait marche arrière au prétexte que son projet était trop ambitieux, soit elle se qualifie au prix d'un gros effort et, elle n'a plus trop envie de continuer en raison du stress que génère la responsabilité politique mais, également de la concurrence qui va se développer entre gens ambitieux du même groupe. Je me permets un parallèle en assimilant la campagne électorale, en terme de position, à un budget et l'exercice de la fonction, au compte administratif. Les écarts constatés entre les propositions de campagne et les réalisations de l'exercice doivent être sévèrement sanctionnés afin que les futurs candidats cessent de faire de la surenchère en période électorale.

J'apporterai ma contribution pour que le Conseil Municipal soit un vrai lieu de débats, dans l'intérêt de la population, avant l'adoption des décisions. Cela sous-entend une tactique non agressive, particulièrement en début de mandat puisque les bonnes intentions de la majorité s'expriment en cette période d'état de grâce. Par suite, il suffit de rendre perenne cette nouvelle posture. Ceci étant dit, vous êtes en mesure d'apprehender mes prises de position.

*******

Lors de ce Conseil Municipal, la contradiction n'était pas indispensable en raison des dossiers proposés. En effet, 80% du temps a été consacré à l'attribution de subventions dans le cadre de l'OPAH, à l'aliénation de terrains communaux à des occupants légaux, à l'aide d'urgence attribuée aux victimes des innondations du 2 décembre 2007 et à la désignation de représentants du Conseil Municipal dans certaines instances.

Les trois rapports qui justifiaient à mon sens un débat contradictoire étaient les suivants :
    * La demande de garantie d'emprunt sollicitée par la SIGUY
    * La fixation des indemnités de fonction du Maire et ses Adjoints
    * L'aménagement de l'Avenue d'Estrée

J'ai voté contre la demande de garantie d'emprunt sans justifier mon vote pour des raisons tactiques. J'ai voté pour la fixation des indemnités en ayant fait une intervention explicative qui n'était que partielle et qui concernait l'intérêt d'une telle proposition sur l'économie budgétaire.  Enfin, je me suis abstenu sur l'aménagement de l'Avenue d'Estrée. Un collègue (PSG) de l'opposition est intervenue à-propos. Cette intervention n'a pas modifié la position du Maire qui tient envers et contre tout à son engagement de campagne.

******
Explications hors Conseil Municipal :

Comme je l'ai indiqué, les raisons tactiques me conduisent à ne pas exciter les membres de la majorité pour être plus efficace par la suite. Ainsi, pour l'aménagement de l'Avenue d'Estrée, indépendamment du fait qu'il s'agit d'une voie départementale donc qui ne relève pas de la compétence de la commune, il y a le coût de l'opération qui s'élève à 800 000 € alors que dans le budget primitif il est prévu la somme de 400 000 €.  Lorsque je fais allusion à l'économie insignifiante réalisée sur les indemnités du Maire et de ses adjoints je pense bien évidemment à cette opération qui constitue une charge inutile pour la collectivité. Par ailleurs, comme on peut le constater, le plan de financement n'est pas bouclé.

Ma position sur la demande de garantie d'emprunt pour la SIGUY est politique et je l'ai expliqué à un collègue de l'opposition. La CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) est un groupe public au service de l'intérêt général et du développement économique, la SIGUY est une société d'économie mixte avec une participation importante de l'Etat. Lors de la grève de 1992, la fin de grève était conditionnée à une relance de l'activité économique par, notamment la relance de la construction de logements sociaux. Cela a été un marché de dupe. Je ne conçois pas que l'Etat qui est fortement impliqué dans la pénurie de logements demande aux Collectivités Locales de garantir les emprunts que fait la CDC. Politiquement l'Etat doit prendre ce risque intégralement. Contrairement à ce que pensent les exécutifs de ces Collectivités il s'agit d'un engagement grave qui pénalise la capacité d'endettement des Collectivités en cas de sollicitation d'emprunts pour des investissements plus productifs. Il s'agit d'engagements hors bilan. Quoique, les nouvelles directives de la M14, pour les communes de plus de 3500 habitants, stipulent qu'une provison pour risques doit être constituée sur la base des garanties. Maintenant, si une société immobilière veut s'investir sur la demande de logements sociaux (+ de 17000 demandes non satisfaites s/ l'ile de Cayenne) et qu'elle peut être accompagnée par un pool bancaire privé, que de surcroît, il s'agit d'un programme de milliers de logements, par ailleurs, en tenant compte des recettes prévisionnelles relatives à la taxe d'habitation, à la taxe sur les ordures ménagères, il est envisageable d'apporter sa garantie sur l'emprunt sollicité. 
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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 19:57
Comment sortir la Guyane de son non développement avec un engagement philosophico politique qui tend de plus en plus à devenir désuet. Est-il présomptueux d'avancer que c'est le coeur de l'existence qui est battu en brèche? En tous les cas, au sein d'une société qui se construit au nord de l'Amérique du Sud et qui est inscrite dans le giron d'une République laïque qui se trouve en Europe occidentale. Si l'Homme est capable de grandes oeuvres, il lui arrive d'être dans l'infiniment petit par son insignifiance et ce n'est pas peu de dire que ces deux espaces ne sont pas identiques. C'est un problème d'Histoire qui ne s'efface pas.

L'engagement philosophico politique est fort tant sur le plan de la logique que sur celui de l'émotion. Il correspond au sacrifice du présent pour construire un lendemain rassurant. Il impose de voir l'organisation de la vie collective sous la perspective sociétaire avec des allégories mobilisatrices plutôt que sous la perspectives "ghettoiste". Il donne du sens au lien social c'est à dire qu'il le rend intelligible. Il crée une façon d'être qui permet à chacun de se sentir partie prenante de la société en cassant la distance entre le moi et l'objet de son engagement. En effet, il faut bien se demander comment l'engagement se met en oeuvre et pour quelles raisons les individus se mobilisent. Ainsi, la multiplicité d'individus est conçue comme un atout et sa positivité repose sur l'interaction qui s'oppose à l'isolement. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, dans cette perception, la société n'écrase pas l'individu, le collectif ne l'étouffe pas. L'individu est au service du collectif et en même temps à son propre service. Il y a bien un chemin entre la société qui fait fi de ses membres pris individuellement et celle qui génère l'individualisme. Prendre conscience de son moi ne doit pas engendrer de facto l'égocentrisme. L'excès en tout nuit.

Sous l'empire de l'engagement philosophico politique, la représentation de l'ensemble des individus par un des leurs est moins problématique parce que la conception du vivre ensemble est partagée. Les contradictions et les confrontations générées par la société sont moins violentes et plus maîtrisées. Nous pouvons admettre ensemble que si l'engagement philosophico politique est anéanti, ses effets suivent le même itinéraire et nul ne doit s'étonner des conséquences, entre autres, la crise de représentation.

Le chemin emprunté par bon nombre de nos concitoyens candidats aux différentes élections locales est tortueux et laisse augurer un avenir des plus violents. Pratiquement, tout le monde s'accorde à dire que le nombre de candidats "sans étiquette" aux dernières élections est scandaleux. Néanmoins, peu de critiques ont voulu s'interroger sur les origines de cette vraie catastrophe. Certains qui se prétendent journalistes se contentent d'analyses "simplississimus" en rapportant les résultats sur la personnalité des candidats sans s'apercevoir qu'une culture de l'individualisme se développe de manière vertigineuse dans la société, que les citoyens sentent de moins en moins leur filiation à la société et que leur engagement est basé sur l'éfficacité de l'immédiateté. L'avenir importe peu. Comble d'ironie, les élus qui les fustigent sont l'image exacte de l'individualisme qui tend vers le narcissisme.

La Guyane en tant qu'entité collective ne prendra son essor que lorsqu'elle aura réellement pris conscience de l'importance de sa force collective sans nier la réalité de l'individuation. Cette force collective assise sur l'engagement philosophico politique doit lui permettre de se penser par elle-même et de se concevoir dans le mouvement.
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