Cette question est-elle légitime ? Si on pose le postulat que le monde est épars et que les sociétés qui le composent ne sont pas identiques même lorsqu’elles ont un lien très étroit entre elles, alors, oui et au-delà de sa légitimité elle est essentielle. Il s’agit d’un sujet important qui semble être au-dessus de nos forces, au-dessus de notre capacité de réflexion et d’analyse, au-dessus de notre entendement tant les constats d’existence sont affligeants, tant l’hypocrisie sur la réalité des idéologies est détestable. Pour autant, rien ne doit nous empêcher de nous interroger sur notre présence sur terre car, n’étant pas immortel l’expérience de la vie nous montre la nuance quant aux différentes richesses des sociétés humaines.
A cette question, une autre me vient immédiatement à l’esprit, est-ce que le monde tel qu’il est s’impose naturellement à notre conscience ? Le peuple d’une façon générale a-t-il reçu les informations objectives lui permettant de comprendre les sociétés qui composent ce monde ? Aujourd’hui, avec la multitude de supports de communication l’état du monde est plus connu du commun des mortels qu’au 19ème siècle. Par contre, la communication n’étant pas l’information, il est donc connu sous des aspects différents autrement dit, en tant qu’illusion du bonheur et de bien-être collectif et également en tant que réussite individuelle sur un plan purement matériel. Il est important de noter que la révolution de la communication qui prend naissance au 20ème siècle surtout par ses supports qui se démultiplient de façon exponentielle se substitue à la rhétorique et à l’argumentation qui elles mêmes ne sont accessibles que par le savoir et la connaissance.
Cette observation est fondamentale pour le fond du sujet que je tente de traiter et, elle est valable pour toutes les grandes disciplines telles la sociologie, la psychologie, la philosophie, les sciences et particulièrement pour l’essence même de nos sociétés humaines. Ainsi, je pars du principe qu’on arrive au monde par la volonté de nos parents. Une fois cette évidence admise, il est de notre responsabilité de définir notre raison d’être dans ce monde et de prendre conscience de ce qui s’y passe. Après avoir vu Colin Powell montrer à l’ONU la pseudo preuve que l’Irak possédait les armes de destruction massive et que la conséquence a été la mort de milliers de personnes, militaires et surtout civiles dans une guerre disproportionnée et dite chirurgicale, on ne peut en tant qu’être humain doté d’intelligence, de raison, d’émotion et possédant le verbe rester inactif et se considérer comme impuissant. Après avoir appris la mort d’Augusto Pinochet resté impuni de ses crimes et protégé par de grandes puissances, on ne peut ne pas s’interroger sur notre présence sur terre sinon, on est rien. Des exemples de la sorte, il y en a pléthores. Au-delà des mensonges d’État, il y a par ailleurs les petites ambitions individuelles qui font autant de mal à la cohésion des sociétés humaines. La représentation du monde est forcément en cause, la culture dite universelle et dominante est le fruit de la raison du plus fort.
Il y a des raisons multiples d’être au monde et c’est une évidence puisqu’on s’accommode de tout, de l’individualisme, de l’égoïsme, du cynisme, de l’utilitarisme. Je ne suis pas sûr qu’un exposé sur les motivations de chacun soit excitant pour tous ceux qui s’investissent dans la recherche de la vérité, dans la compréhension du sens de l’existence et de l’intérêt de vivre en société.
L’état du monde nous montre que vivre en société ne garantit pas une existence paisible à tous, en tout cas pour les organisations sociales dont nous avons l’expérience et qui sont identifiées comme démocratiques. Il y a des démocraties de 60 millions d’habitants qui ont en leur sein 10 millions de pauvres et 20 familles les plus riches. N’est-ce pas suffisant pour s’interroger...
Alors qu’est-on venu faire sur terre ? Continuer le désastre, transmettre aux générations futures et à naître le flambeau du désastre ou nous transformer en actifs capables de créer une éthique en mesure d’interroger les différentes morales et constructions intellectuelles qui nous précèdent et de rendre l’existence à tous plus supportable...
Cette éthique est comme un rêve à réaliser. Il y a des rêves pour les individus, il y des rêves pour les peuples, il y a des rêves pour les nations, il y a des rêves pour les Etats. Les rêves de plus de justice pour les individus sont les plus importants car, ils deviennent la source de tous les autres rêves. Martin Luther King avait un rêve, entre autres, celui dans une Amérique raciste, ségrégationniste de voir un jour un petit garçon blanc et un petit garçon noir se donnant la main, en d’autres termes une coexistence plus juste des noirs et des blancs. Victor Hugo rêvait d’une Europe où la France en serait le cœur et où la société n’en exclurait personne. Il fait même un appel à l’intégration des « misérables » et demande l’amnistie totale pour les « communards ». Le rêve d’aujourd’hui est que l’humanité soit UNE comme la planète est UNE.
Cette philosophie de l’éthique a un objectif. Celui de la transformation de l’être humain par un accroissement des vertus inversement proportionnel à la décroissance des vices. Ce rêve fait appel à la volonté et nécessite un engagement de tous les humains pour arriver au perfectionnement intellectuel, social et solidaire de l’humanité. Pour atteindre cet objectif, cette étique est forcément au-dessus de toutes les morales et elle les interroge dans chaque espace-temps. Elle devient l’ADN de chaque humain, elle inclut le discernement et ce qu’elle veut combattre c’est à dire les références sociales voire sociétales. Cette philosophie de l’éthique devient la vraie culture universelle. Elle devient l’esprit qui se situe au-dessus des déontologies et des morales de toute nature. Elle libère les individus et par voie de conséquence les peuples où qu’ils se trouvent puisqu’ils deviennent avant toute identité territoriale des terriens.
Cette culture ne peut et ne doit pas appartenir à une famille humaine mais, à tous les humains. Elle a pour visée, dans un premier temps, de nous permettre de trouver l’interaction entre l’éthique, la déontologie et la morale. Par exemple, en toute chose il faut soutenir la justice à l’injustice, la vérité au mensonge. Dans un deuxième temps, elle redéfinit les rapports humains pour que chacun s’administre librement dans le respect de l’autre avec fraternité. Ainsi, les sujets qui s’offrent à notre clairvoyance sont mieux cernés et nous permettent de nous orienter vers ce qu’il est bien de faire. Autrement dit, nous n’avons aucune limite à notre liberté de conscience et de pensée pour réunir ce qui est épars donc, ce monde.
Cette philosophie de l’éthique qui devient la base de l’existence de tout être humain doit regrouper des hommes et des femmes éclairés capables de transmettre afin de lui permettre d’atteindre son objectif pour tous les humains de la planète.
On peut en déduire que notre présence sur terre est en priorité de combattre les préjugés, de réunir les humains au-delà de leur morphologie apparente et de bannir l’invention de la guerre, les termes inventés par une catégorie d’humains tels l’immigré, l’identité, le territoire, le nationalisme. Elle doit faire en sorte que l’argent n’est qu’un intermédiaire facilitateur d’échanges et non un indicateur de richesse.
La philosophie de l’éthique peut nous offrir cette méthode comportementale pour la recherche de la vérité. Si cette idée apparaît comme utopique, il suffit de commencer à la mettre en pratique dans nos propres relations interindividuelles puis de l’étendre progressivement dans les structures institutionnelles de notre espace géographique. Si chacun de nous convient de stimuler dans les sociétés humaines la joie de la lecture, de l’expérience, de la connaissance, du savoir laquelle débouche sur la fraternité, la solidarité, la liberté enfin l’égalité, notre présence dans l’intervalle de temps qui fonde notre existence sur terre aura du sens.