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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 01:29

 Nul n’a le droit de mort sur l’Homme même pas les Etats voire les individus. Les Etats qui ont légalisé cet acte ou qui l’ont légitimé par tradition sont des Etats criminels car, l’acte lui-même est un crime. Quel que soit l’endroit où il a lieu, le crime bouleverse le commun des mortels. La nature du crime encore davantage défie l’entendement humain. On s’interroge toujours pour savoir comment peut-on arriver à un tel acte de barbarie. Le premier réflexe de n’importe quel homme normalement constitué est de se dire qu’il ne souhaite pas mourir de la sorte. En disant cela, il fait un choix dans la relation de cause à effet. En effet, il choisit l’effet au détriment de la relation de causalité. Dans tout événement il importe de se pencher sur les causes pour rendre plus intelligibles les effets. Par suite, la conclusion peut être salutaire. Dire que je ne veux pas mourir de la sorte suppose autre chose…

 

 Que peut-on attendre des média sur un événement qui frappe la conscience collective ? C’est sûrement un minimum d’authenticité qui prend le crime, sujet de l’événement, dans sa totalité. On ne peut pas s'attendre qu’ils choisissent l’angle qui leur semble moins troublant pour satisfaire l’information. Il y a forcément un aspect incomplet du traitement de l’événement. Et, rationnellement, cette information n’a aucun intérêt collectif car elle n’apprend rien au commun des mortels et, elle crée une manière de penser qui relève de la fourberie. Il vaut mieux ne pas traiter l’information que de le faire incorrectement.

 

 La Guyane vient de connaître un crime horrible avec l’assassinat de Monsieur METHON. Ma retenue se justifie par le fait que c’est une affaire qui est entre les mains de la justice. Par contre, je veux prendre pour exemple ce cas afin de démontrer comment à partir d’un événement on peut transformer les comportements humains. Je conteste l’amalgame qu’il y a eu entre l’insécurité et ce crime. Je ne dirai pas davantage sinon que depuis l’annonce du kidnapping jusqu’à la communication du crime, on a eu une photographie de la société guyanaise non pas à travers ce que pense le peuple, mais par le biais de représentants de corporations et de certaines personnalités. Au-delà du crime qui est odieux, l’hypocrisie était frappante et elle flashait comme une vertu.

 

 Pour que vous puissiez appréhender l’angle dans lequel je me place, je choisis deux socles qui vont asseoir ma réflexion. Le premier est que « vivre » et « conscience de vivre » ne sont pas identiques.  Les larves vivent, les têtards vivent mais je ne suis pas convaincu qu’ils existent. L’Homme vit mais il peut exister s’il développe la conscience de son moi, la conscience de sa relation sociale et spirituelle, la conscience de sa relation avec son environnement. Cette conscience de vivre est équivalente à l’existence qui dépasse l’idée de vie. Le deuxième est que l’homme est complexe. De ma culture relative, j’en déduis que la triple composition du cerveau humain (reptilien, limbique, cortex) offre des combinaisons multiples dont les effets peuvent être surprenants. Tant que le cortex, élément de la logique, du rationnel, a la maîtrise du reptilien l’individu contrôle sa sociabilité. Lorsqu’on le met dans des conditions d’existence exécrable, à un certain niveau insupportable, il doit certainement perdre sa sociabilité. C’est certainement pour cela que l’on dit, en parlant d’un crime, que l’acte est inhumain. Cela démontre aussi que l’homme n’est pas systématiquement un être humain.

 

 Il importe donc de savoir comment vivait la victime d’un crime odieux avec ses semblables si on veut comprendre les événements. Il y a des humiliations qui sont l’équivalent de crimes odieux. Lorsqu’un homme est humilié nul que lui ne sait mesurer ce qu’il ressent. En fonction de ce que représente l’existence pour lui, il pourrait considérer que l’humiliation qu’il a vécue est le pendant  d’un crime odieux. L'humiliation n’est pas perçue de la même manière par tous. Elle est fonction du niveau de conscience de chacun. Par suite, on peut considérer que ce n’est plus le cortex qui maîtrise le reptilien mais bien ce dernier qui prend le dessus sur le cortex pour faire émerger sa bestialité. Pour favoriser l’objectivité de l’analyse, Il apparaît donc important de savoir combien de victimes psychologiques aurait fait la victime d’un crime odieux quand bien même rien ne peut justifier celui-ci.

 

 D’un tel événement, l’on devrait tirer de grandes leçons pour l’avenir et non camoufler les faits et les laisser interpréter comme des rumeurs. A ceux qui ont un peu de pouvoir, tout est relatif, et qui croient que tout leur est permis, qu’ils sont au-dessus de tout, ils devraient comprendre que tout à un prix dans ce bas monde. Ces chefs d’entreprises qui regardent leurs salariés comme des objets, ces politiques qui se permettent de mettre au placard des agents pour avoir commis la seule faute de ne pas être leur larbin, ces parents qui regardent leurs enfants comme leur souffre douleur, ces Etats qui rabaissent des peuples devraient comprendre que l’humiliation peut générer une réponse fatale. Ils devraient commencer leur rééducation pour apprendre à cultiver le respect. Ce dont l’humanité a hautement besoin est du R E S P E C T.

 

  Enfin, chacun écrit son destin. Si je ne veux pas d'une telle mort alors, je ne fais pas de tort aux autres. J’apprends à cultiver l’humilité et le respect d’autrui, riche ou pauvre . Ainsi, d’un crime odieux je saurai identifier s’il s’agit d’insécurité, d’un « contrat » ou d’une vengeance animalesque.

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