18 janvier 2010
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Le débat concernant l’article 74, en pour ou contre, avait du sens. Il avait de la substance. Au centre du débat il y avait un creuset dans lequel se trouvaient des compétences transférables appartenant à l’Etat telles que les affaires maritimes, l’agriculture, l’urbanisme, l’aménagement rural, le tourisme, les mines, l’environnement, le foncier etc. Des compétences qui sont primordiales pour tout développement d’un territoire.
Pour pouvoir bénéficier de ces compétences, il fallait être sûr d’avoir le sens des responsabilités, d’avoir la conviction de pouvoir mieux les utiliser que l’Etat, de pouvoir faire preuve de plus d’efficacité dans leur gestion, enfin d’avoir du discernement dans la manière de conduire les affaires publiques.
Cette posture se justifiait par les propos de plusieurs ministres de passage (Mmes Fadela Amara, Marie Luce Penchard entre autres) qui avaient signifié que la Guyane ne pouvait continuer à être gérée à huit mille kilomètres. Mais, également par le mea culpa d’anciens Premiers ministres plus particulièrement Monsieur Michel Rocard qui disait, de mémoire je cite : « il n’y a jamais eu de plan de développement pour la Guyane ». En fait, cela signifiait : vous pouvez certainement mieux faire sur place.
Cette logique est celle de la trilogie républicaine Liberté, Egalité, Fraternité. Elle sous-tend qu’en tant qu’être humain complètement achevé on le peut puisque l'on n’est pas censé être différent des autres fils et filles de la nation. Donc, cette lutte entre les « pour » et les « contre » était excitante, exaltante, enrichissante, prenante pour tous ceux qui essayaient de se dépasser dans la réflexion, dans les argumentaires tant philosophiques que politiques. On en sort forcément grandi.
La consultation du 24 courant n’apparaît pas, à mes yeux, stimulante, jouissive. Elle me donne l’impression d’un agencement du statut quo. Il n’y a pas de transferts de compétences sinon cela mettra en porte à faux le principe de l’assimilation.
En conséquence le débat pour ou contre l’Assemblée unique m’apparaît comme anachronique. Où se situe l’homme dans tout cela ? Quelle est sa relation avec l’innovation ? Où est l’audace ? A quand l’expérience de la vraie décision ? A quand l’expérience de l’initiative ?
Je me souviens, à travers mes lectures, lorsque la France décida de créer le CNES en Algérie à Hammaguir, elle n’avait pas d’expérience. Elle avait de l’audace. En raison des circonstances douloureuses, elle a atterri au niveau de l’équateur à Kourou. Elle a acquis son expérience et ses lettres de noblesses en passant par le lancement des fusées sondes. C’était hier. L'audace donc précède l'expérience.
Pour le 24 je suivrai la consigne du partiprogressisteguyanais.net