17 août 2008
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Nous avons tous eu notre jeunesse. Cette simple phrase montre que le terme exprime une tranche d'âge qui est relativement immuable dans l'état actuel des connaissances. Pourtant, la société est en permanence en conflit avec sa jeunesse. L'histoire des sociétés humaines confirme cette observation.
Il apparaît donc indispensable d'être conscient que cette parcelle de vie interpelle davantage que celle qui représente l'âge adulte et la vieillesse. Il en est ainsi parce que cet intervalle de temps de l'espèce humaine est associé à l'impulsion, à la dynamique, à l'explosion de l'instruction et de l'intelligence qui caractérisent le jeunesse. Ce magma de qualité est volcanique et fait peur si cette jeunesse trouve sa cohésion.
Chaque génération a ses préoccupations, chaque génération génère sa révolte, chaque génération manifeste de manière singulière son mal-être dans la société. Il apparaît donc évident qu'il y a un lien entre le mode de fonctionnement de la société qui est confié aux adultes et les attentes de la jeunesse. Il semble incontestable que les adultes qui gouvernent la société la construisent avec la préoccupation de leur tranche d'âge. Par voie de conséquence la problématique sociétale par rapport à la jeunesse trouve sa source chez les adultes par leur manière d'observer la vie, leur absolutisme sur l'existence, leurs certitudes sur le fonctionnement de la société.
Il doit être très rare de trouver une société qui ne perçoit pas sa jeunesse uniquement comme un récepteur. Par suite, la société a toujours la jeunesse qu'elle mérite puisqu'elle n'est jamais entendue du seul fait de n'être jamais perçue comme un émetteur. Les caractéristiques de cette jeunesse ne font qu'exprimer le résultat de la gouvernance des adultes. Lorsque les gouvernants s'en prennent à la jeunesse, ils portent un jugement sur la qualité de leur travail autrement dit sur la qualité de leur gouvernance. On pourrait admettre que la gouvernance est bonne lorsqu'à plus de 60% la jeunesse s'épanouit dans la société et que son sentiment de mal-être est largement minoritaire. Dans le cas contraire, la gouvernance est mauvaise.
Alors, que dire à cette jeunesse perpétuelle? Comment changer le cours des choses surtout, pour la jeunesse guyanaise, quand bien même, elle est fortement imprégnée de la culture occidentale avec sa perception du monde qu'elle impose par deux choix , le déterminisme ou le finalisme.
J'aimerais lui dire : Même si à l'évidence la mort met un terme à la vie, il s'agit là de la seule fatalité humaine. Autrement, l'avenir se construit, le destin se bâti et le seul moment où le rêve peut se confondre à la réalité c'est justement au moment de la jeunesse. Dans cette tranche d'âge, Il ne doit pas y avoir de fatalité à l'échec, il ne doit pas y avoir de fatalité à la misère, il ne doit pas y avoir de fatalité au malheur, il ne doit pas y avoir de fatalité à l'indignité. Rien ne justifie que l'on se détruise par l'alcool, par la drogue, tout doit permettre d'éviter le suicide, de résister à la dépression. Le bonheur se gagne grâce au projet que chacun peut porter en lui. Un projet de vie. Cette jeunesse doit produire une pluie de projets et leur interaction doit influencer le projet macroscopique de la société. C'est dans cette tranche d'âge que l'on peut croire plus farouchement que l'on a la maîtrise de son destin, que rien n'est écrit à l'avance, tout s'écrit par soi.
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28 juillet 2008
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Monsieur ESTROSI Christian, ancien ministre de l'Outremer déclarait sur le média public que la zone franche globale d'activité est un engagement de Nicolas SARKOZY et qu'elle est une priorité. Il précisait qu'il s'agit d'un "outil qui doit permettre dans les départements d'Outremer, la relance de l'activité économique, la croissance et l'emploi".
Comme on peut le constater, il suffit que ce soit un engagement de campagne pour que cela fasse notre bonheur. Peu importe les caractéristiques des pays d'Outremer. Pourtant, elles sont tellement différentes les unes par rapport aux autres qu'on a du mal à comprendre cette obstination à parler au singulier de l'Outremer malgré la précaution prise pour casser toute velléité de contestation sur l'uniformité de cet Outremer puisqu'il est précisé timidement "La ZFGA sera adaptée au contexte de chaque territoire ce qui sous entend une concertation locale". En fait, l'on devrait se demander si pour ne rien faire, il ne faut pas faire justement cela.
Pour autant, Il serait judicieux pour les citoyens que les élus des principales Collectivités fassent savoir la nature de leurs contributions à cette loi programme.
Nous sommes nombreux à penser que notre destin ne nous est pas extérieur. Nous devons avoir prise sur lui. Son orientation doit relever des forces vives du pays. Ainsi, il est indispensable de mettre un terme à notre inclination au système, à nos pleurs face aux dégâts causés par celui-ci.
Il est évident qu'il n'y a pas de projet de société pour la Guyane tant de la part des élus que de celle de l'Etat. Les mesures fiscales ne peuvent pas être le moteur du développement économique. Elles apparaissent davantage comme un dispositif de répartition des richesses. Or, les quelques indicateurs que nous disposons montrent bien que c'est d'un vrai projet économique cohérent dont la Guyane à besoin. Jugez-en plutôt ...
- - Taux de chômage "BIT" tend vers +30%
- - Taux de couverture des importations par les exportations un peu plus de 16% . Les importations représentent 6 fois les exportations, soit une vraie dépendance par rapport à l'extérieur.
- - En ce qui concerne la croissance, le taux serait de 6,4% avec l'activité spatiale qui n'est qu'un leurre.
- - L'activité minière qui n'est qu'extractive et non industrielle comme on tente de nous le faire croire n'est pas à la hauteur de son potentiel. L'Etat a le contrôle de cette ressource. Il est en même temps juge et partie.
- - En matière de finances publiques, le coefficient est identique au rapport importation/exportation. En effet, les dépenses de l'Etat sont plus de six fois supérieures aux recettes.
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Par rapport au potentiel de la Guyane, les indicateurs de finances publiques et de commerce extérieure sont une humiliation pour ce territoire. Ils laissent croire à la fainéantise de sa population active et à un degré inadmissible d'assistanat. Pourtant, d'autres paramètres tant qualitatifs que quantitatifs en faveur de l'Hexagone doivent être pris en compte ainsi que la volonté de ne pas développer ce territoire grand comme celui du Portugal et plus de 33 fois moins peuplé.
Encore une fois, la Guyane subit les élucubrations de quelques uns pour faire croire à son existence et la nouvelle trouvaille qu'est la zone franche globale d'activité n'est qu'un autre gadget comme l'est la ZFU dont on est dans l'incapacité de fournir les éléments qui justifieraient son efficacité.
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27 juillet 2008
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Au moment où l'on reparle de loi programme pour l'Outremer avec la volonté paraît-il de développer l'activité économique des territoires dits Départements Outremer, il serait intéressant de voir le Gouvernement de la France prendre la mesure simple qui consiste à annuler les deux cotisations que sont le RDS et la CSG.
En effet, les contribuables sont assujettis à ces deux cotisations assises sur les revenus. La première, RDS qui signifie Remboursement de la Dette Sociale est assez énigmatique. Je ne suis pas sûr que les contribuables connaissent le montant de cette dette et le calendrier de son extinction. Elle ressemble à une dette sans montant ce qui défie l'entendement et de surcroît infinie ce qui paraît éprouvant. Plus le revenu augmente et plus le remboursement est important. Plus longtemps on perçoit des revenus plus longtemps on rembourse la dette. Quel cauchemar!!! La CSG signifie la Contribution Sociale Généralisée. Cet effort de solidarité ne s'appréhende pas dans la vie sociale. En tout état de cause en Guyane. On voit de plus en plus de SDF. Le service public de santé est de plus en plus défaillant, les hôpitaux sont de moins en moins performants. Il est de plus en plus difficile de trouver des lits disponibles à l'hôpital, etc. etc.
Annuler ces deux cotisations consisterait à donner plus de pouvoir d'achat aux contribuables et par voie de conséquence contribuerait à relancer l'activité économique qui conduirait à la création d'emplois. Cette mesure serait certainement plus efficace que les zones franches.
Tous les contribuables apprécieraient.
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27 juillet 2008
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La Guyane par le biais de ses deux principales Collectivités est en pleine effervescence, comme pour exister, avec la énième loi programme pour l'Outremer (LOPOM). Avant de m'exprimer sur celle-ci qui fait débats, je propose une halte sur la précédente. Les ministres de l'Outre mer passent et les difficultés perdurent.
Dans son introduction, la LOPOM du 21 juillet 2003 prenait acte de la situation dégradée des Départements d'Outremer et de leurs difficultés d'investissements privés par l'entremise des entreprises.
Ces deux éléments de la problématique du développement des DOM et particulièrement de la Guyane trouvent leur origine, selon les experts du document, dans leur environnement régional où les coûts de production sont très faibles et défient toute concurrence. Pour ne rien changer et comme à l'accoutumé, c'est la faute des autres. A force de méthode COUE, on finira bien par admettre qu'il s'agit certainement de la vraie vérité...
Il n'en reste pas moins que cette loi programme devait encourager la création d'emplois dans les DOM et favoriser la relance de l'investissement privé par un dispositif fiscal aménagé. Qu'en est-il de ces deux dispositifs? Qui s'en préoccupe?
L'on peut aisément comprendre que cette effervescence est un pur théâtre de marionnettes. Il serait temps de radicaliser la lutte car, il s'agit de la vie d'humains et d'espoir d'hommes et de femmes que l'on détruit.
Nous aimerions savoir ce qu'est devenu le CEROM (Comptes Economiques Rapides pour l'Outremer) qui a été mis en place en 2004 par l'AFD, l'IEDOM et l'INSEE. A chaque consultation de documents économiques nous trouvons comme informations "NC ou ND" (Non Communiqué ; Non Déterminé). Les élus ont-ils interrogé cette nouvelle structure sur les indicateurs synthétiques de conjoncture? Il s'agit d'une question importante et de méthode.
J'aurais préféré un établissement indépendant pour une évaluation objective de la situation, une vraie évaluation des politiques économiques menées. Quelle crédibilité doit -on accorder aux critères d'évaluation sur place. Surtout, lorsque l'on nous annonce que tous les voyants sont aux verts... Nous sommes de moins en moins dupes. Tout spécialiste sait que les critères d'évaluation doivent être définis a priori. Or, personne ne peut dire sur le plan local ce que sont ces critères.
Il serait temps que l'on comprenne la nécessité de faire le bilan des dispositifs qui sont censés améliorer la situation économique et sociale de notre territoire. Cela est plus qu'indispensable notamment pour cette loi programme de 2003 qui s'étend à la période 2004 - 2009. Débattre et vouloir faire de nouvelles propositions sans maîtriser la situation est un leurre.
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14 juillet 2008
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Le sort présent et futur de la Guyane est une préoccupation digne pour tous les guyanais qui ont conscience de leur existence en tant qu'humain complètement achevé dans l'état actuel des choses. Comment pourrait-il en être autrement lorsque la France Equinoxiale qui n'est rien d'autre que le nom de la Guyane durant la période coloniale (1604 à 1945) représentait la négation de l'Homme? Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'avec les bobards de ceux qui représentent la République l'on est contraint de constater le niveau de sous-développement de ce pays depuis 1946 date où elle obtint le statut de Département d'Outremer...
Alors, cette provocation plus que quadri séculaire invite, à cause de la souffrance nauséabonde, à demander le changement de statut de la Guyane. C'est d'abord un cri du coeur, un coeur qui pleure, un coeur déchiré. L'hostilité va vers cette patrie qui a vomi sur une de ses filles qu'elle a toujours considéré entièrement à part. Quelques guyanais s'inscrivent dans cette mouvance. Cette réalité émotionnelle explique l'absence de ligne théorique du projet institutionnel et permet de comprendre que la base de l'union recherchée est assise sur la lutte anticolonialiste. Cette mouvance a tendance à marginaliser le problème du Pouvoir Exécutif d'Etat, celui du Pouvoir Exécutif Local et du Pouvoir Législatif ou de son insignifiance. Le nouveau système proposé tend à se situer en dehors de tout esprit doctrinaire pour tenter de faire croire à un pragmatisme qui ne serait en fait que suspendu dans la nature. En conséquence le débat politique n'est centré sur rien du tout.
Il y a d'autres guyanais suffisamment nombreux qui prennent acte de cette provocation et qui admettent que la colonisation a ses conséquences et que le sous-développement est un de ses effets. Ils en déduisent avec lucidité qu'il y a une domination psychologique d'un groupe humain sur un autre. Ils sont par ailleurs, conscients que la départementalisation n'a quasiment rien changé philosophiquement à la situation coloniale. Il en résulte donc pour eux que la gouvernance de ce pays est exécrable et qu'un terme doit y être mis le plus rapidement possible.
Ces guyanais pensent que la lutte anticolonialiste ne garantit pas que la nouvelle vie institutionnelle serait à même d'harmoniser les rapports entre le pouvoir politique et la base sociale. Cette affirmation s'appuie sur les rapports existant dans le schema actuel de la division des pouvoirs en relativisant bien sûr la puissance du pouvoir exécutif local.
Ils en déduisent que le schema constitutionnel n'est pas prioritaire, que la production de lois, la soumission aux règles ne résolvent pas les problèmes de la bonne gouvernance d'un pays. Il vient après avoir élaboré un réel projet de société. De facto, une ligne théorique politique mettant en exergue les valeurs qui constitueront la base de la construction sociale est indispensable.
Ces mêmes guyanais restent persuadés que face à ce système qui fait penser que la vie est absurde, il faut une prise de conscience collective qui va conduire à ne pas se poser de question par rapport au système mais bien par rapport à soi. Faut-il que ce soit les autres qui construisent la propre destination des guyanais? est-ce que comme le fait remarquer Hegel, l'Humanité s'inscrit dans un temps de création continue, les guyanais s'inscrivent dans cette Humanité? Sont-ils à même de dire non à ce système et donc de générer une négativité créatrice... Le doute n'est pas permis (réf.1er alinéa). Toute conscience est dabord un refus, une révolte au pouvoir qui oppresse. Si une telle conscience n'existe pas aucune liberté ne peut se dessiner
Le guyanais va émerger de sa société s'il se rend maître de son Histoire en se donnant les moyens de s'approprier son espace ainsi que le pouvoir politique et économique qui permettront la transformation sociétale.
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30 juin 2008
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Le titre est plus une forme d'insistance qu'un pléonasme.
Deux événements apparemment anecdotiques ont émaillé le déroulement du double Conseil Municipal du 27 juin 2008. L'un durant la première séance, l'autre au cours de la deuxième réunion.
Un conseiller municipal de la majorité s'est pris à demander la parole pour recommander d'une façon générale que des détails plus clairs soient fournis dans les dossiers qui sont adressés aux élus. Il s'agissait entre autres des dossiers relatifs au contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). La réplique du Maire qui n'a pas apprécié a été immédiate et sans embages.
Ce Conseiller pourra toujours se plaindre aux prochaines élections municipales s'il a l'ambition d'occuper le premier fauteuil, surtout s'il y a un déficit provenant des "restes à réaliser"
L'autre événement est le fait d'une Conseillère municipale de la majorité qui répondait à une question du Maire à savoir : "Tous les conseillers ont -ils toutes les listes" Il s'agit bien évidemment des listes relatives à l'élection des délégués et suppléants pour le vote des sénateurs qui aura lieu le 21 septembre 2008.
Elle n'avait peut être pas compris que la question implicitement n'était pas destinée aux membres de la majorité. Elle s'écrie :"Je n'ai pas la liste de ........" Le Maire tout aussi spontané se retourne vers elle et lui dit :" Ma cocotte tu ne vas tout de même pas voter pour la liste de ......"
Vous ne le savez peut être pas, il s'agissait d'un vote à bulletin secret. Je crois que le représentant de la liste en question n'était pas choqué par le peu de respect qui se manifestait à son encontre mais, davantage sur l'apparente absence d'autonomie des membres de la majorité. Par ailleurs, il y a manifestement,à ce moment, un défi au vote à bulletin secret.
L'autonomie de penser, la liberté de choix sont-elles aussi incompatibles à la notion de groupe? Attention : "Godillot" est toujours là, toujours prêt à combattre, à agresser l'émancipation!!! Ces deux événements sont moins anecdotiques qu'on pourrait le penser.
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30 juin 2008
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Vous ne pourrez bien appréhender cette polémique dans son sens étymologique si vous ne prenez pas connaissance de l'article sur "le Conseil Municipal du 27juin 2008". Cette polémique va porter sur un seul fait à savoir:
Le préfinancement de l'opération Avenue d'Estrées
La société qui a obtenu le marché de l'avenue d'Estrée va préfinancer l'opération. Cela signifie que les travaux pourront commencer sans que la Collectivité Municipale ait à débourser le moindre euro. Une telle possibilité à tout de même un coût. En ma qualité de Conseiller Municipal j'ai bien entendu parler de différents partenaires pour le financement de cette opération mais hormis la rumeur, je n'ai point de support officiel qui matérialise ces partenaires. Je ne suis peut-être pas dans les secrets des dieux. Les Conseillers de la majorité sont certainement plus informés que moi. Il s'agit pourtant d'une somme non négligeable 3 125 692 €.
Cette société, dynamique sur le marché de la construction immobilière a sollicité auprès de la ville de Cayenne, une garantie de 52000 € pour un prêt qu'elle va contracter auprès de la CDC. Doit-on penser que ladite société, compte tenu de l'importance de la somme, tout est relatif mais, par rapport à 52000 € .... va solliciter un emprunt auprès de la CDC et va demander à la Collectivité Municipale de se porter caution à hauteur de 40% de la moitié de l'emprunt ?
Je trouve cela tellement cohérent et clair ...
Published by Jean-Marie Taubira
30 juin 2008
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Nous avons été convié à un double Conseil Municipal ce vendredi à partir de 10 heures. Le premier était relatif à une réunion ordinaire du 2ème trimestre 2008 et le deuxième se faisait dans le cadre des élections sénatoriales qui auront lieu le 21septembre de cette année.
L'ordre du jour de la première séance était comme à l'accoutumé dense. Il y avait l'adoption de 21 dossiers relatifs au Contrat Urbain de Cohésion Sociale. Parmi les autres dossiers, il y avait le "Mandat de la maîtrise d'ouvrage pour la requalification de l'avenue d'Estrées", la "Convention relative au reversement de la taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères" (TEOM).
L'ordre du jour de la deuxième séance appelait l'élection des délégués et des suppléants pour les prochaines élections sénatoriales.
Ceci étant dit, volontairement je ne traiterai ci-dessous que deux points de l'ordre du jour.
Lors de l'ouverture de la séance le Maire a proposé aux conseillers municipaux une modification de l'ordre du jour pour permettre d'entendre le Directeur de la SIGUY et le Responsable de l'entreprise PRADIE sur la requalification de l'Avenue d'Estrées. A l'unanimité, les conseillers ont accepté la proposition du Maire.
Le Directeur de la SIGUY qui a obtenu le marché de l'aménagement de l'avenue d'Estrées prend la parole et nous explique en quoi va consister cet aménagement. Sur le plan financier il nous informe que sa société va faire le préfinancement. Durant son exposé, s'il donne quelques chiffres, je ne l'entend pas dire le montant global des travaux. Dès la fin de son exposé, le Maire propose de passer au vote s'il n'y a pas de question.
Je demande la parole et je pose la question au Directeur de la SIGUY à savoir si le montant qui figure sur le document est bien le prix des travaux. Il me répond positivement. Je répète pour que tous les Conseillers l'entendent, le montant est bien de 3 125 692 €. J'ajoute : la dernière évaluation était de l'ordre de 800 000 €. Il me rétorque qu'il a entendu çà et qu'il s'agit certainement d'un enrobé de surface et il répète qu'il a entendu que c'est cette somme qui a été budgétisée. Je reprend la parole pour lui dire qu'au budget il a été inscrit la somme de 400 000 € et quelques jours après nous avions eu la proposition de 800 K€ pour entendre aujourd'hui que le coût de l'opération s'élève à 3 125 K€. Je termine mon intervention en lui demandant si un calendrier de paiement avait été mis en place dans la mesure où sa société assurerait le préfinancement et qu'à un moment il faudrait bien que la Collectivité le paie... Le Maire prend la parole en se substituant au Directeur pour confirmer que le calendrier a bien été mis en place.
Le Maire demande qu'on passe au vote et bien entendu, je suis le seul à ne pas avoir voté la mission de mandat.
Le deuxième point de l'ordre du jour est la convention concernant la TEOM. Je vous renvoie à l'article que j'ai écrit sous le titre : "Les apories du Budget Primitif" et des commentaires qui ont suivi. Dans cette réunion je demande la parole pour signaler la nuance qu'il y a entre la convention qui est un accord qui sera signé entre les deux entités que sont la CCCL et la Mairie de Cayenne et le fait que la totalité de la recette fiscale est reversée à la CCCL (Dans ma tête, je ne perd pas de vue que le Maire et le Président de la CCCL sont la même personne). J'argumente ma position en tenant les mêmes propos que sur l'article ci-dessus désigné. Je le fais volontairement pour que l'ensemble des Conseillers l'entendent.
Le Maire me répond avec ses arguments et porte à ma connaissance des propos que je n'avais jamais entendus jusque là. Cette opération était déficitaire, que les Collectivités ont réalisé une économie de 30% et il cite le cas de la Mairie de Matoury, que la CCCL reverserait à la Mairie de Cayenne une indemnité correspondant à l'emploi de sept personnes. Sauf que, cette intéprétation n'est pas matérialisée dans le Budget primitif que les Conseillers Municipaux ont voté.
De tout ce qui est dit je considère qu'aucun Conseiller Municipal présent n'ignore le contenu de mes interventions.
Published by Jean-Marie Taubira
30 juin 2008
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Je suis dans l'incapacité de vous dire comment s'est déroulé ce conseil municipal. En effet, pour la première fois je n'ai pu honorer mon engagement envers vous et cela malgré moi. J'ai trouvé dans mon casier à la Mairie de Cayenne le dossier qui m'était destiné ainsi que ma convocation quatre jours après la date du conseil dans la mesure où je ne suis pas censé passer tous les jours . Je dois vous dire que c'est la première fois que cela arrive. J'ai fait part de mon mécontentement au personnel responsable de la distribution des convocations et j'ai insisté pour que cela n'arrive plus jamais. Depuis l'installation jusqu'à cet incident grave, j'ai toujours reçu chez moi ma convocation ainsi que les documents inhérents. J'ai de surcroît une boîte aux lettres qui est suffisamment grande pour déposer tous les documents d'un conseil municipal. L'ordre du jour était pourtant important à savoir entre autres :
Demande de garantie d'emprunt complémentaire sollicitée par la SIGUY
Fixation du taux de la taxe d'Enlèvement des ordures Ménagères
Présentation du Compte Administratif 2007
Affectation du résultat du Compte Administratif 2007
Comme vous l'aviez sûrement constaté, lors de mon article intitulé "Les apories du budget primitif" je n'ai traité que le budget de fonctionnement. Volontairement j'avais laissé de côté le budget d'investissement parce que stratégiquement j'attendais d'avoir le Compte Administratif pour mieux appréhender les écarts phénoménaux qu'il y a entre les sommes du budget primitif 2007et celles de 2008. Ces écarts sont si importants que j'ai vite compris qu'il s'agit d'une nouvelle orientation des dépenses de la collectivité. Toute la question est de savoir quel mobile justifie cette orientation.
De la lecture rapide que j'ai pu faire du document relatif au Compte Administratif 2007, il en ressort pour ce qui est de la comparaison avec le Compte de Gestion que l'exercice se solde par un excédent de 2 667 872,42 €. Le déficit dont le Conseil Municipal par l'intermédiaire de sa majorité fait état repose sur les "restes à réaliser" qui sont évalués selon le document à 21 757 392,29 € ce qui donne le déficit de 19 089 519,87 €. Pour votre information, seule la Mairie peut disposer de telles données. Le rapprochement avec le détenteur du compte de gestion est impossible. Cela montre la nature des dysfonctionnements au sein de la Collectivité et surtout la méthode des engagements des dépenses. Le doute est permis sur tous les documents fournis par les Institutions. Les citoyens sont-ils les dindons de la farce?
Le problème qui est posé est celui du contrôle à posteriori. A l'heure où je rédige cet article, je n'ai pas trouvé dans le document remis aux conseillers municipaux, les informations intelligibles relatives à ces "restes à réaliser" Est-ce des dépenses générées durant l'exercice 2007 ou des exercices antérieurs, est -ce des charges programmées et non réalisées ou est-ce tout simplement des charges consommées et non payées... Doit -on entendre par "restes à réaliser" des fournisseurs non payés? Dans ces conditions sur quoi peut reposer la confiance des conseillers municipaux par rapport à l'exécutif ? Comment une telle situation peut-elle arrivée sans que les Adjoints au Maire ne soient au courant? A quoi sert la commission des marchés? Cette situation est-elle possible actuellement? et pourquoi pas si les membres de la majorité n'ont pas leur autonomie...
Faute d'avoir été présent, ces questions que j'aurai posées n'ont pas de réponse. Chers internautes, je vous ferai part de la suite de mon analyse prochainement. Pour l'instant il nous faut bien nous interroger sur le mobile qui conduit à mettre en avant ce déficit et à vouloir faire un emprunt sur 20 ans pour sa couverture. Au risque de me répéter il se pose le problème du contrôle à posteriori et ce que va devenir la pression fiscale pour les citoyens. Par ailleurs, le problème de la responsabilité est posé tant pour le maire sortant que pour son équipe municipale.
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14 juin 2008
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La démocratie occidentale est plurielle. Cet aspect permet de surfer selon l'angle dans lequel on se place et d'avoir le sentiment de toujours détenir la vérité. Avant le référendum irlandais, nombre de journalistes, en fonction de leur sensibilité, se donnaient à coeur joie dans leurs commentaires sur la démocratie européenne à partir des sondages qui prévoyaient la victoire du "Non" à ce référendum. J'ai retenu, pour ma part, un commentaire réactionnaire selon lequel, le journaliste s'interroge ainsi : "comment un pays de trois millions d'habitants pourrait faire échec à une construction européenne qui compte plus de 400 millions d'habitants". N'est-ce pas une drôle de façon de concevoir la démocratie? On pourrait s'interroger sur la question de savoir est-ce que la volonté des Technocrates de Bruxelles à imposer une forme de construction européenne est plus démocratique que l'expression du peuple par la voie référendaire? Est-ce que la consultation des institutions parlementaires pour une question aussi fondamentale est plus démocratique que l'avis du peuple par voie référendaire?
En ce qui concerne la France, on est en droit de penser légitimement que la voie choisie pour ratifier le traité de Lisbone a défié la définition de la démocratie à la française sur le plan constitutionnel, dans la mesure où elle est définie comme étant le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple. La voie parlementaire est une voie par défaut et ne doit pas se substituer à l'expression directe du peuple sur des questions aussi cruciales. La démocratie y gagnerait davantage sur la base d'une ratification du traité à la majorité absolue plutôt qu'à l'unanimité, mais par voie référendaire.
Grâce à l'Irlande, l'Europe apparaît être un vraie démocratie. Il faudrait que les plus hauts dirigeants de l'Union Européenne cessent de stigmatiser le choix des peuples lorsqu'il n'est pas dans le sens qu'ils le souhaitent. La vision des Technocrates de Bruxelles, relayée par certains Chefs d'Etat, n'est pas absolue et ne doit pas s'imposer à la perception que les peuples ont de leur destin. Autrement, il s'agit d'un totalitarisme déguisé en démocratie.
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