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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 00:53
Le sort présent et futur de la Guyane est une préoccupation digne pour tous les guyanais qui ont conscience de leur existence en tant qu'humain complètement achevé dans l'état actuel des choses. Comment pourrait-il en être autrement lorsque la France Equinoxiale qui n'est rien d'autre que le nom de la Guyane durant la période coloniale (1604 à 1945) représentait la négation de l'Homme? Comment pourrait-il en être autrement lorsqu'avec les bobards de ceux qui représentent la République l'on est contraint de constater le niveau de sous-développement de ce pays depuis 1946 date où elle obtint le statut de Département d'Outremer...

Alors, cette provocation plus que quadri séculaire invite, à cause de la souffrance nauséabonde, à demander le changement de statut de la Guyane. C'est d'abord un cri du coeur, un coeur qui pleure, un coeur déchiré. L'hostilité va vers cette patrie qui a vomi sur une de ses filles qu'elle a toujours considéré entièrement à part. Quelques guyanais s'inscrivent dans cette mouvance. Cette réalité émotionnelle explique l'absence de ligne théorique du projet institutionnel et permet de comprendre que la base de l'union recherchée est assise sur la lutte anticolonialiste. Cette mouvance a tendance à marginaliser le problème du Pouvoir Exécutif d'Etat, celui du Pouvoir Exécutif Local et du Pouvoir Législatif ou de son insignifiance. Le nouveau système proposé tend à se situer en dehors de tout esprit doctrinaire pour tenter de faire croire à un pragmatisme qui ne serait en fait que suspendu dans la nature. En conséquence le débat politique n'est centré sur rien du tout.

Il y a d'autres guyanais suffisamment nombreux qui prennent acte de cette provocation et qui admettent que la colonisation a ses conséquences et que le sous-développement est un de ses effets. Ils en déduisent avec lucidité qu'il y a une domination psychologique d'un groupe humain sur un autre. Ils sont par ailleurs, conscients que la départementalisation n'a quasiment rien changé philosophiquement à la situation coloniale. Il en résulte donc pour eux que la gouvernance de ce pays est exécrable et qu'un terme doit y être mis le plus rapidement possible.

Ces guyanais pensent que la lutte anticolonialiste ne garantit pas que la nouvelle vie institutionnelle serait à même d'harmoniser les rapports entre le pouvoir politique et la base sociale. Cette affirmation s'appuie sur les rapports existant dans le schema actuel de la division des pouvoirs en relativisant bien sûr la puissance du pouvoir exécutif local.

Ils en déduisent que le schema constitutionnel n'est pas prioritaire, que la production de lois, la soumission aux règles ne résolvent  pas les problèmes de la bonne gouvernance d'un pays. Il vient après avoir élaboré un réel projet de société. De facto, une ligne théorique politique mettant en exergue les valeurs qui constitueront la base de la construction sociale est indispensable.

Ces mêmes guyanais restent persuadés que face à ce système qui fait penser que la vie est absurde, il faut une prise de conscience collective qui va conduire à ne pas se poser de question par rapport au système mais bien par rapport à soi. Faut-il que ce soit les autres qui construisent la propre destination des guyanais? est-ce que comme le fait remarquer Hegel, l'Humanité s'inscrit dans un temps de création continue, les guyanais s'inscrivent dans cette Humanité? Sont-ils à même de dire non à ce système et donc de générer une négativité créatrice... Le doute n'est pas permis (réf.1er alinéa). Toute conscience est dabord un refus, une révolte au pouvoir qui oppresse. Si une telle conscience n'existe pas aucune liberté ne peut se dessiner

Le guyanais va émerger de sa société s'il se rend maître de son Histoire en se donnant les moyens de s'approprier son espace ainsi que le pouvoir politique et économique qui permettront la transformation sociétale.
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