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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 17:01

 La période des primaires socialistes a permis dans un premier temps de découvrir le candidat Hollande à l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012. Les différents débats qu’il a eu avec les ténors politiques qui lui sont opposés depuis ces primaires ont permis de constater que ce candidat avait l’envergure d’un chef d’Etat. Puis, dans un deuxième temps, survient le débat du 2éme tour des élections avec le Président sortant. Là encore le Candidat Hollande surpasse son vis-à-vis. Il n’y a donc plus de doute sur la capacité du candidat à accéder au poste suprême de Président de la République Française. Quel enseignement peut-on tirer de cette période ? Le candidat a apporté la preuve qu’il est instruit, qu’il a une intelligence très subtile, qu’il cultive un sens pratique qui le conduit à ignorer les futilités et à faire peu de cas des événements d’une grande pauvreté sociale, économique, culturelle et intellectuelle. Alors, pourquoi est-il aussi bas dans les sondages et, ceux-ci sont-ils l’expression d’une réalité ou, sont-ils le résultat d’une manipulation de la conscience individuelle qui par interférence génère une influence sur la conscience collective… Si cette interrogation est recevable, quel en serait l’objectif ? Enfin, pourquoi le Parti Socialiste est-il aussi timoré alors, qu’il devrait se mettre en ordre de bataille pour contrecarrer tous les plans fallacieux qui se présentent au-devant de lui. La politique est avant tout l’existence humaine qui nécessite que les représentants du peuple soient au combat pour lui garantir les moyens de son existence paisible.

On ne rompt pas facilement avec les habitudes. La morphologie du Président Hollande apparaît comme anachronique par rapport à celle de son prédécesseur. Sa posture que l'on pourrait qualifier de classique renoue avec l'esprit de la fonction présidentielle dont l'axe central est avant tout la sérénité, l'assurance et le souci d'éviter la concentration des pouvoirs conformément à la constitution. Cela contraste avec la posture précédente que l'on pourrait qualifier de novatrice mais qui est contraire aux dispositions constitutionnelles qui prévoient dans son article 20 le partage des tâches de cet exécutif bicéphale. Souvenons-nous du Premier ministre qui était considéré comme le collaborateur du Président de la République... Nous voyons bien qu'il s'agit de deux cultures différentes de deux personnalités appartenant à la même génération. Le précédent Président a imprimé son style dans la conscience collective par sa volonté d'avoir la maîtrise des véhicules de communication. En conséquence, il y a une confusion des genres et les analyses portent sur le fonds pour l'un, le Président actuel et, sur la forme pour l'autre, le précédent Président. Un peu comme si l'on opposait le travail en profondeur de l'un à l'activisme de l'autre, un peu aussi comme la comparaison entre l'insécurite et le sentiment d'insécurité.

Entre le Président et le Peuple il y a les communicants. Ceux-ci n’ont pas la même vocation que l’Etat c'est-à-dire le souci de l’existence humaine, le bonheur des êtres et la garantie d’une vie décente pour le plus grand nombre. Les communicants sont libres et choisissent leur camp. Ils peuvent faire, à leur risque et péril, soit de l’information soit de la désinformation. Le groupe qui aura pris l’ascendant aura le contrôle de la conscience collective. Tout l’enjeu est ici. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de dirigeants sans le peuple. Le peuple est celui que l’on veut travailler à sa guise, il est conditionné par la puissance des moyens de communications. Les sujets qui ont un intérêt pour les communicants sont lancés dans la société pour occuper l’esprit des citoyens. Bien entendu, ces sujets sont orientés. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les groupes de pression particulièrement financiers ont pris la mesure de cette situation et donc ont cherché à prendre le contrôle de ces moyens de communication. Par suite, nous arrivons à la création et à la configuration des réseaux.

Du fait même que le Président avait fait savoir durant sa campagne que son ennemi était invisible et que c’était la finance, on peut légitimement penser que le profil qu’il présente à savoir l’honnêteté dans la mesure où il n’a fait l’objet d’aucune saisine judiciaire durant tout son temps politique, qu’il ne s’est jamais exprimé comme quelqu’un qui aime l’argent et qui veut devenir riche, qu’il a clairement fait savoir qu’il est social-démocrate, le conduit à être la principale cible du réseau de la finance qui détient des moyens de communications en conséquence. Cette hypothèse est plausible. Par suite, si on considère toutes les affaires en cours qui secouent le monde politico-financier, on peut admettre que l’une des hypothèses est d’affaiblir le Président de la République afin qu’il n’ait pas d’ancrage dans la population et que son discours n’ait aucune efficacité sur le comportement des citoyens. En effet, les affaires en cours si elles devaient déboucher sur des condamnations seraient un véritable séisme. En conséquence, il apparait que certains communicants ont pour vocation de rendre sensible la situation en fragilisant l’opinion publique. Ainsi, la démocratie aura à choisir entre le désordre et la justice. Ce postulat repose sur le fait que quoi que fasse le Président de la République, quoi qu’il dise, rien n’est analysé positivement, c’est du jamais vu, la mauvaise foi est patente. Nombre de média ne sont jamais allés aussi loin à l’égard d’un Président de la République ou pour le moins leurs invités.

Que fait le Parti Socialiste. Il a l’air aussi anesthésié que le peuple. Pourtant il devrait pouvoir réagir efficacement sur la communication. Un exemple, au sortir des élections européennes, l’une des informations la plus sensationnelle a été de dire que le PS a été balayé lors de cette consultation. Or, que démontrent les statistiques, que le PS se maintient dans son segment électoral dans ce type d’élection entre 13 et 14 sièges. Par contre, l’UMP a perdu près d’un tiers de ses sièges soit 20 en 2014 contre 29 en 2009, que les verts ont perdu 8 sièges en 2014. Par ailleurs, il est fait allusion à la situation selon laquelle les électeurs qui ont voté pour le Front National sont ceux du PS qui en sont déçus. C’est contraire aux statistiques que je viens d’évoquer. Il importe de rappeler que la liste du Front National conduite par Marine Le Pen a obtenu plus de 4,7 millions de voix lors des dernières élections Présidentielles, que son parti a toujours obtenu plus de 3 millions de voix aux élections européennes. En conséquence, il n’est pas illégitime de penser que toute une stratégie est mise en œuvre pour court-circuiter l’idée d’assainissement de la vie politique française.

Il est surprenant que le PS soit si fragilisé qu’il n’arrive pas à endiguer cette vague anti socialiste opportuniste. Le peuple souffre et dans sa souffrance, il assimile plus facilement ce qui lui permet de survivre. Il est donc de la responsabilité de ce parti de maintenir la lucidité du peuple par sa propre détermination, sa propre conviction qu’il va réussir à améliorer ses conditions d’existence. En deux ans de mandat la gauche ne peut pas être responsable des dégâts causés par la crise et la gestion postérieure au regard des affaires judiciaires en cours. La résistance du peuple à la démagogie et à la désinformation passe par l’information économique, sociale et financière avant la prise de pouvoir de l’actuelle majorité et l’espoir qu’en faisant des efforts le proche avenir sera meilleur.

Pour arriver au sommet de l’Etat, il faut un égo très prononcé compte tenu de la nature du combat. Cela exige un dévouement sans faille. En contrepartie, l’échec peut être très mal vécu. Si la stratégie mise en place pour déstabiliser le Président de la République atteint son objectif, il est à penser que le Président risque de sombrer, de s’isoler et, l’explosion sociale devient inévitable. Mais, il peut aussi être motivé par ces circonstances et radicaliser son comportement alors, « advienne que pourra »

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