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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 13:33

Rien ne sera plus pareil. Le temps n’est pas aux polémiques pour savoir si la République fait tout, ou a tout fait pour que la laïcité remplisse sa mission de liberté absolue de conscience, pour que par le biais de l’école de la République, elle forme des citoyens, des êtres humains dotés d’intelligence et de savoir, pour qu’elle puisse marginaliser l’obscurantisme.

 

En pensant au drame et à l’avant drame, on a la nausée, on ne peut pas ne pas se sentir mal de savoir comment on a laissé galvauder la laïcité, comment on a laissé fouler aux pieds cette valeur humaniste, cette valeur qui doit être au centre de l’Humanité. Même certains qui se prétendaient défenseur de la laïcité manquaient de courage pour la porter. Rien n’est simple. Tout se construit, tout se bâtit. Pour réaliser tout œuvre il faut du courage, de la volonté, de l’intelligence et du savoir. Oui, rien n’est simple. Il y a des moments où l’envie nous prend de nommer des hommes qui ont marqué l’esprit humain et je m’autorise à citer Galilée : « Mesure ce qui est mesurable et rends mesurable ce qui ne l’est pas ».

 

« Charlie Hebdo » a, contre vents et marées, tel un compas, rendu extensible le champ de la liberté de pensée, le champ de la liberté de conscience, le champ de la liberté tout court. Il a rendu mesurable ce qui ne l’était pas.

 

Souvent, seul contre tous, il a fait coïncider la théorie de la tolérance à sa pratique. Il animait l’esprit critique des hommes et des femmes épris de justice. Il faisait plus que toutes les institutions dont la mission est de former des êtres humains éclairés. Ce journal satirique était philanthropique, philosophique et progressif. Il n’allait jamais trop loin. Il permettait de mesurer la capacité d’assimilation de l’intellect humain. Les plus connus d’entre eux sont morts, abattus lâchement, comme le font les mafieux. Ils n’ont pas été brulés vifs mais c’est tout comme. Comme l’équerre, il y avait de la rectitude dans leur mode de pensée. Il leur fallait résister à l’obscurantisme de tous ceux qui voulaient leur trouver de l’excès dans leur provocation. Ils étaient tout simplement d’une intelligence rare et, les crétins n’aiment pas çà.

 

« Charlie Hebdo » était en difficulté financière, on n’a pas cessé de le répéter depuis l’assassinat.. Il était en difficulté et pour cause… Il ne tirait qu’à 60 000 exemplaires dans un pays qui compte plus de 65 millions d’habitants.

 

Pleurez, pleurez, pleurez nos chers disparus. Ils ne reviendront plus et c’est l’humanité qui est la grande perdante. Pleurez, pleurez, pleurez nos chers disparus car, « être Charlie sous l’émotion n’est pas suffisant », à 60 000 c’est toujours ça mais, on est loin du compte….
 

Etre Chzrlie

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 14:29

Les vœux du nouvel an doivent cesser d’être une rengaine, un rituel malsain durant lequel on se croît tenu de souhaiter ce qu’il y a de meilleurs aux autres. Ils doivent cesser d’être un théâtre où l’illusion apparaît comme une réalité, où le mensonge se substitue à la vérité, où la laideur veut se confondre à la beauté.

 

Les vœux du nouvel an se doivent d’être sincères. Ils doivent correspondre à une prise de conscience selon laquelle chacun sait ce qu’il est et ce qu’il veut devenir en fonction de l’opinion qu’il a de lui-même. Il a le droit de choisir d’être un piètre individu ou d’être un homme  digne mais, il prend la résolution de l’assumer. Ainsi, la vérité est perçue telle qu’elle est et sans aucune allégorie. Nous avons la vie que nous méritons car, l’Homme est capable du pire comme du meilleur. Il nous importe de choisir entre le pire et le meilleur. Les deux sont des déterminismes. Nous devons donc assumer ce que nous choisissons.

 

Le nouvel an est la prise de conscience que la terre vient de terminer sa rotation autour du soleil en côtoyant des astres qui sont quasiment tous en mouvement et qui ont une influence sur nous en tant qu’êtres vivants. Alors, on se dit que si l’on fait l’effort de se transcender, de travailler sur nous-mêmes peut-être que le mouvement des astres sera dans le sens auquel nous aspirons et nous accompagnera dans la voie que nous traçons. Par implication, nous admettons que collectivement nous pouvons exercer une influence sur cet Univers à travers les astres. C’est également la preuve que nous avons pris conscience de ce que représentent 365 jours ¼ dans notre vie et que nous ne voulons plus subir notre destin mais que nous voulons le construire.

 

En conséquence, nos vœux n'ont du sens que parce que la pensée qui les génère est saine et sincère, parce qu’elle nous anime et qu’elle est notre moi profond. Il s’ensuit que cet égrégore que nous créons est la force qui fait tomber le mal lorsque nous choisissons le bien et la force qui annihile le bien lorsque nous faisons référence au mal.

 

Les vœux que je formule donc sont ceux qui permettent à ceux qui se ressemblent de s’assembler afin que la force collective que nous créons nous permette d’atteindre nos objectifs je choisis donc, la dignité, le respect des autres et de soi-même, la liberté de conscience, la liberté de pensée, la santé, la paix sur notre territoire et dans le monde, la possibilité pour chacun de pouvoir s’épanouir matériellement et spirituellement en fonction des richesses que nous aurons collectivement produites.

 

Que ce nouveau cycle que commence la terre en compagnie des astres qui l’entourent soit favorable aux peuples de la terre pour que prennent fin la misère, la pauvreté, l’humiliation, la déraison et que commence la destitution de ceux qui ont choisi de le tromper et de l'humilier. Bonne et heureuse année 2015
 

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 23:10

L’année 2014 se meurt. Plus que 14 jours et s’en est fini d’elle. En fait, ce n’est que le cycle de 365 jours ¼ durant lequel la terre tourne autour du soleil qui se termine et un autre cycle commence immédiatement car, il est sans fin. Ce sera pour la même durée et ce cycle sera dénommé l’an 2015. Si l’existence se résumait à cela la vie serait un long fleuve tranquille… Mais il y a l’Homme… Qui l’a créé celui-là… pourquoi est-il si différent selon qu’il est riche ou pauvre, fort ou faible, grand ou petit… Plus le temps passe et plus le doute s’amenuise sur son origine. N’ayons pas trop de certitudes au cas où il changerait… les éléments d’aujourd’hui nous incitent à penser qu’il s’est auto- engendré et il a inventé un système qui l’a métamorphosé et qui le conduit vers son autodestruction. Les événements meurent-ils avec l’année qui les a engendrés ? Les hommes s’améliorent-ils avec le nouvel an ?

 

Ceux qui nous dirigent, ceux qui dirigent le monde ont-ils fait l’effort de cultiver l’humilité particulièrement ceux qui ont eu accès au pouvoir par la voie dite démocratique. Ces dirigeants… Ces dirigeants… ils oublient tout, ils ne tirent aucune leçon du passé, ils continuent comme des automates à marcher sur eux-mêmes car, quand ils marchent sur leurs semblables, ils se piétinent. Tous ceux qui ont le même calendrier viendront vous souhaiter une bonne année, ils inventeront de nouveaux mots pour faire semblant de vous dire qu’ils souhaitent votre bonheur, votre épanouissement alors qu’ils organisent votre soumission, votre aliénation, votre assimilation.

 

A quoi aspirez-vous, A quoi aspirons-nous ? Nous aspirons à la paix dans le monde, à la fin de toutes les guerres où seuls les enfants des autres sont au front et ceux des dirigeants dans leur cocon. Nous aspirons à la liberté absolue de conscience car les dieux anthropomorphiques prônent la décapitation, la guerre de religions, le bombardement de peuples désarmés, l’annexion de territoire d’autrui, le pillage des ressources naturelles de peuples pacifiques. Nous aspirons à une réelle quadrilogie « Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité » pour tordre le cou à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme, au colonialisme, à l’esclavage. Nous aspirons à la fin des fanatismes de toutes les religions monothéistes. Nous aspirons à la liberté de pensée.

 

Vous vous rendez compte qu’à Ferguson un jeune noir est tué d’une balle par un policier, il était désarmé. Il aurait paraît-il volé. Si c’est le sort réservé à tous les voleurs, surtout dans un système qui se veut démocratique, il ne resterait plus beaucoup de Monarques, de Présidents, de Dictateurs, de Premiers-Ministres, de chanceliers, de ministres et de dirigeants en étroite relation avec les pouvoirs. Les dernières statistiques aux Etats-Unis stipulent, pour la seule année 2013, 461 « meurtres justifiés » autrement dit, des gens abattus par une personne détentrice de la force publique. Imaginez les scenari. L’année prend fin avec un carnage au Pakistan, République religieuse. Au-delà de la croyance à un Dieu fût-il, musulman, chrétien, juif etc. il doit bien y avoir d’autres motifs à ce type d’actes barbares, il doit bien y avoir des raisons matérielles à ces agissements, il doit bien y avoir des frustrations accumulées depuis des décennies voire des siècles à ces comportements. 

 

Peuples du monde entier, la fraternité doit être votre œuvre. Elle n’implique pas l’uniformité, elle oblige à la tolérance qui induit une grande capacité à reconnaître l’autre comme son égal parce que justement il est différent de soi. Elle conduit à l’altérité. Peuples du monde entier, sommes-nous si ignorants pour accepter cette voie sans issue que nous proposent nos dirigeants. Si votre dignité d’humain vous pousse à refuser cette voie qui est celle de l’inhumain, celle de la misère et de la pauvreté alors, réveillez-vous et d’un sursaut universel, bouleversons ces systèmes qui nous humilient, qui ne nous honorent pas.

 

A quoi aspirons-nous ? A la paix, à l’amour, à la fraternité, à l’altérité, à l’épanouissement, à l’émancipation, à la solidarité alors, alors, alors, appelons ces sentiments des vertus et mettons hors-jeu tous les éléments qui font obstacles à leur effectivité
 

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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 18:34

Dans le cadre officiel de la journée nationale de la laïcité du 9 novembre 2014 en référence à la loi adoptée le 9 décembre 1905, les ateliers du GODF de Guyane ont organisé par anticipation les 2 et 3 décembre 2014 un événement proposant la plantation d’un arbre de la laïcité au jardin botanique et deux conférences sur le sujet  dont l’une au sein d’un des amphithéâtres de l’Université de Guyane, lieu symbolique du savoir.

Les organisateurs de la manifestation se sont rapprochés des principaux media qui ne sont pas nombreux sur le territoire dont la structure publique "RFO – Guyane Première", afin de faire circuler au mieux l’information républicaine. Après avoir dit oui, puis non, puis oui puis non, la station audiovisuelle a décidé de ne pas couvrir l’événement. Pourtant, il s’agit d’une structure publique qui reçoit des fonds publics c'est-à-dire les deniers du contribuable sans distinction, d’origine, de religion, de «race». Elle omet que la République respecte toutes les croyances.

La méthode utilisée interpelle car, sans avoir couvert la manifestation, dans son journal télévisé elle annonce l’événement en précisant que le Président du Conseil Général était présent. Cette annonce laisse place à nombre d’interprétations dont l’une laisserait croire que la laïcité est synonyme d’anticléricalisme en raison du litige qui oppose la structure départementale au ministre du culte catholique sur le problème de la rémunération des  prêtres. Bien entendu, il est signalé par implication que le Président du Conseil Régional a brillé par son absence. Il s’agit bien évidemment d’un raccourci qui n’est pas à l’avantage de l’intelligence humaine et qui occulte délibérément la responsabilité du clergé sous l’Ancien Régime.

Par récurrence, la structure médiatique "RFO-Guyane Première", par son attitude, permet de croire que ses choix n’ont rien à voir avec une ligne éditoriale objective et qu’elle serait fondamentalement anti-laïque induisant par voie de conséquence une contradiction avec les principes fondamentaux de la République. Les éléments d’initialisation et d’hérédité sont vérifiés par cette attitude et l’hypothèse de récurrence est démontrée. On constate par ailleurs, tout en boycottant la laïcité, obligation républicaine, la station publique couvre un événement organisé entre autres par "l’alliance des religions" sur le thème de la violence, sujet éminemment politique et relevant de la compétence de l’Etat…

Il apparaît important de rappeler que la République française est indivisible, laïque, démocratique et sociale.

« Une société en perte de repères »

Les actes de violence, de fanatisme, tant verbaux que physiques rendent nos sociétés dites démocratiques de plus en plus bestiales. Loin de traiter collectivement cette dérive par les principes qui fondent l’Ethique dont la responsabilité et l’altérité, on tente de traiter chaque acte ignoble en dehors des fondements de la République et on priorise l’exploitation de l’émotionnel sur la raison. Le temps de la réflexion semble banni et la construction de la personnalité citoyenne en pâtit. Le modèle occidental court vers sa propre destruction car, il est animé par le mensonge, l’hypocrisie, la médisance, la calomnie. De surcroît, l’exploitation de la peur apparaît comme le moteur de la société. A la connaissance, on choisit les vérités dites révélées qui sont sans fondement. Résultat, nous n’arrivons plus collectivement à nous projeter et à concevoir notre avenir. La partition de toutes  ces sociétés qui nous sont communes débouche sur le communautarisme exécrable, les nationalismes exacerbées et sur l’emprise du fanatisme religieux sur un pan non négligeable de la conscience collective.

Dans un espace vraiment laïque à l’instar du territoire hexagonal, il est possible d’envisager un sursaut citoyen car, les principes sont là, endormis, mais là. Par contre, dans les espaces où la loi constitutionnelle est mise à défaut à l’instar de la Guyane, il est clair que l’on s’oriente vers la victoire totale de l’ignorance et de ses conséquences en termes de violence. La manipulation de celle-ci à des fins électorales en est une preuve si besoin est. Il est clair que sur le territoire guyanais un des fondements de la République est mis à mal sans que les meilleurs intellectuels du territoire et de l’hexagone s’en soucient avec conviction et détermination, sans que les parlementaires intellectuellement honnêtes ne se penchent sur cette altération indigne d’une république.

« La Guyane exclue de la République »

Ce titre n’est pas provocateur, il exprime une réalité. La Guyane qui est censée appartenir à la République française se voit reconnaître une spécificité en matière de congrégation religieuse alors que la colonisation a marché de concert avec l’évangélisation sur toute l’Amérique du Sud en général et en particulier sur cette terre de Guyane. Il est difficile de faire admettre à d’honnêtes gens que l’un des principes fondamentaux de la République soit foulé aux pieds depuis tant de temps. La France est une République indivisible qui signifie qu’elle garantit une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire national. Comment admettre qu’une ordonnance royale du 27 août 1828 puisse s’imposer à une telle République. Le fait de dire que  le régime relève des décrets « Mandel » de 1939 par rapport au régime de la séparation des églises et de l’Etat est une manipulation car, il est un déguisement de l’ordonnance royale. En fait, ce sont ces décrets dits Mandel qui rendent l’ordonnance royale vivante et active.

Par cette manipulation la Guyane devient une victime du désordre juridique. Celui-ci induit dans les circuits mentaux de nombre de citoyens l’idée que la République n’est pas « une et indivisible » mais sur certains territoires, elle est tantôt laïque, tantôt religieuse. En conséquence, la journée nationale de la laïcité ne s’applique pas en Guyane. On peut en déduire que le comportement de "RFO-Guyane Première" est légale et légitime au même titre que les propos de Dupont-Aignan quant aux Djiadistes français. Il ne reste plus qu’à trouver un équilibre dans ce désordre juridique en sachant que tout a un prix et que celui de la stupidité est souvent exceptionnel. La cohésion sociale exige une certaine intelligence capable d’éviter les attitudes stupides, les raisonnements alambiqués.

Enfin, la raison d’être de la religion catholique n’est pas en cause. Elle doit uniquement être traitée dans le cadre de la séparation des Eglises et de l’Etat. Il y va du principe d'égalité entre les croyances. Il s’agit simplement de respecter la devise républicaine : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Pour l’heure, la religion catholique à un statut privilégié au sein de la République ce qui constitue une inégalité à l’égard des autres cultes et fait d’elle une religion d’Etat. Nul ne pourrait s’émouvoir si d’aventure la compréhension politique conduisait des hommes et des femmes de bonnes mœurs à considérer qu’ils sont victimes de discriminations constitutionnelles sur d’autres pans de la société guyanaise. Cette situation « Mandéliste » interpelle le droit social et particulièrement le droit du travail sur la nature de cette rémunération.

 

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 02:28

« Debout la République » laquelle ?  La 3ème ? Le patron de ce groupuscule à l’échelle de la France hexagonale propose de « rouvrir Cayenne pour les djiadistes français » Pour lui, déjà, Cayenne est synonyme de bagne. Loin de marginaliser de tels propos car, ils n’ont pas été prononcés en privé, il est nécessaire d’y prêter une attention particulière. Ils sont la preuve de la résurgence d’un fascisme en pleine République. Il importe de se méfier car, l’histoire nous enseigne que les petits partis avec des idées soi-disant grotesques finissent par arriver au pouvoir sans majorité en période de crise et mettent en application leurs mauvaises réponses aux difficultés que traversent les sociétés humaines. Le cas du groupuscule nazi ne date que de la moitié du XXème siècle et, on a vu les dégâts.

Ce Dupont-Aignan est le digne fils spirituel de ceux qui ont eu l’idée de créer le bagne pour y mettre tous ceux qui ne partageaient pas leur point de vue notamment. Il croît que la Guyane sociologiquement est une colonie parce qu’il a certainement constaté que son non-développement économique laisserait à y penser. Il ignore que les filles et les fils de ceux qui ont souffert directement ou indirectement de leur ignominie n’ont pas l’intention de se soumettre, quand bien même, on pourrait trouver ici et là de très rares supplétifs. Entendre ça de sa bouche n’est pas surprenant, il nous rappelle les réactionnaires, les fascistes, ce sont les mêmes procédés. Il serait à coup sûr du côté de ceux qui ont comploté contre Dreyfus.

Il ferait mieux de voir comment il pourrait ouvrir un bagne sur le territoire hexagonal pour qu’il puisse faire un séjour en raison des propos qu’il tient. Par ceux-ci, il est aussi djiadiste des mots que les djiadistes des armes. Il apprendra à nous respecter. L’histoire ne se répète pas deux fois de la même manière. Le bagne n’est pas l’histoire des guyanais. Il est celle de la France qui se déshumanisait au point de porter vers la lumière Albert LONDRES, c’est l’histoire de la France qui montrait le niveau de sa civilisation en étant en contradiction avec sa trilogie : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il me fait penser à tous ces racistes qui ignorent leur propre histoire.

Pour les humanistes, il est la définition de l’intolérance, il est en même temps la définition de la honte, enfin, il exploite comme le dirait Aristote, "les sentiments de la terreur et de la pitié", maux sous-jacents de la masse populaire lorsqu'on la prive de culture. Il nous permet de prendre conscience que sur notre territoire, il n’y a pas que des progressistes qui viennent de l’Hexagone mais aussi des gens de sa trempe, baignés par le complexe de supériorité, avec l’idée d’un pays conquis, d’un territoire sans peuple. Ils ne sont pas nombreux mais peuvent être très nuisibles et influents négativement sur le désir de faire de cette terre un espace dont le développement par une économie réelle pourrait garantir l’épanouissement du peuple.

Nous devons avoir en mémoire certaines indépendances qui ont construit une histoire terrible de l’humanité, l’Amérique du Nord en 1776 pour les amérindiens et les noirs, L’Afrique du Sud en 1910 pour les noirs et l’avènement de l’apartheid au vu et au su de toutes les sociétés qui se réclamaient de la démocratie. Lorsque Dupont-Aignan tient de tels propos, il n’est pas interdit de penser que le regard qu’il porte sur les populations de Guyane est méprisant et qu’il rêve les yeux ouverts de ce temps des colonies.

Les djiadistes français ont -ils peur de ce territoire, rien n’est moins sûr. La vraie question que devrait se poser Dupont-Aignan est celle de savoir pourquoi il y a des djiadistes français ? Comment se fait-il qu’ils arrivent à aimer la guerre à la paix ? Comment des jeunes censés pouvoir bénéficier des structures de savoir, de connaissances dans le Pays des lumières, le Pays du progrès technique et scientifique finissent par sacrifier leur vie ? Il devrait se pencher sur les conséquences de l’humiliation, de l’injustice, du racisme, de la xénophobie, des mensonges d’Etat qui conduisent des victimes à générer d’autres victimes. Il est facile de dire que c’est la faute d’internet, que les recruteurs sont efficaces. Ce sont les mauvaises réponses qui créent les djiadistes français comme la réponse du bagne pour les isoler.

Nous ne sommes pas exceptionnels pour avoir choisi la paix à la guerre, nous avons simplement substitué à l’ignorance, la connaissance, le respect des autres et de soi-même. C’est donc l’altérité associée à la connaissance qui peuvent venir à bout de ce type d’engagement

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 06:59

En tant que citoyen du monde je m’oblige à m’interroger sur les institutions des diverses civilisations pour comprendre à quoi elles ont servi, quelle a été leur impact sur l’évolution des sociétés humaines et surtout comment interviennent les altérations, les perversions qui conduisent à leur chute, à leur obsolescence. Ainsi, les élections sénatoriales du 29 septembre 2014 m’ont interpellé tant sur le plan national que sur celui régional concernant la Guyane.

 

Bien sûr, je ne suis pas passéiste et donc, je ne demande pas une interprétation littéraliste des fondements de cette institution qu’est le Sénat. Je le précise car, je ne tiens pas à donner des arguments aux candidats à la fonction de sénateur qui, pour justifier leur dextérité en matière de prestidigitation politique, tenteraient de me faire passer pour un fondamentaliste, un intégriste de la chose politique, ce qu’ils savent, au plus profond d’eux-mêmes, que je ne suis pas.

 

Cependant, Il m’apparaît important de préciser que c’est dans l’instant qu’il est nécessaire de noter les événements qui, en fonction du niveau de responsabilité de chacun, peuvent exprimer soit un recul, soit une avancée en termes d’organisation sociale, de structuration sociétale. Cela me semble contribuer à la compréhension historique d’un territoire. L’interrogation me vient du fait que la France proclame un idéal de valeurs universelles et la réalité apparaît en déphasage avec ces valeurs.

 

C’est avec la constitution thermidorienne en 1795 que naît la chambre sous le nom de « Conseil des Anciens » devenue le Sénat. Elle vient de la Grande-Bretagne. Sans entrer dans tous les détails pouvant justifier l’intérêt de cette Chambre haute de l’époque et notamment le risque d’une dictature par la seule Assemblée législative, force est de reconnaître qu’il y avait un principe qui gouvernait son existence et celui-ci trouvait sa justification non pas sur un principe individuel mais, sur un principe collectif. A preuve, les révolutionnaires n’étaient pas tous d’accords pour sa création. Qu’en est-il aujourd’hui ? L’esprit à l’origine de cette construction règne t-il toujours ? L’institution est-elle obsolète au regard de la dernière constitution qu’est la 5ème République ? Enfin, les raisons qui motivent les candidats à ces élections sont-elles de même nature qu’à l’époque c'est-à-dire la sérénité du territoire, la sauvegarde des libertés individuelles et collectives. Autrement dit, l’intérêt du peuple par la sagesse gouvernant les institutions.

 

Toutes ces questions ont leur importance. Chacun pourra s’il le désire se documenter sur l’histoire de cette institution, sur son système électoral et son mode de scrutin. Ce qui m’intéresse est l’état d’esprit des grands électeurs et les candidats à la fonction de sénateur, leur mode de fonctionnement intellectuel, leurs discours. Si on les appelle les grands électeurs on peut penser à l’évidence qu’ils sont devenus grands grâce aux petits électeurs qui les mettent en place, c’est-à-dire le peuple. Par suite, on est en droit d’attendre d’eux plus de vertus que les petits, plus de cohérence dans leurs actes et dans leur pensée. Ils sont censés avoir une culture politique supérieure à celle du peuple. Ils sont donc en apparence plus avertis, plus instruits de la chose politique. En conséquence leurs actes ne souffrent pas du produit de l’ignorance.

 

Il se trouve que sur l’espace national l’événement sénatorial est l’élection de deux sénateurs du Front National. Cela en dit long sur les tractations. Le Front National n’a pas autant de grands électeurs qui puissent permettre l’arrivée à la chambre haute de deux de leurs membres. Il faut donc convenir qu’il a eu le soutien de grands électeurs qui prétendent à visage découvert être des républicains et porteurs de valeurs universelles or, les actes prouvent le contraire. Ces quelques personnes ignorent l’histoire ou, ne tirent aucune leçon de l’histoire. A titre d’exemple, entre 1923 et 1933 Hitler est arrivé au pouvoir en ayant fait au plus fort de la crise moins de 44% aux élections. Il a bénéficié de circonstances liées à l’état économique et social de l’Allemagne de cette période mais également, du manque de caractère de certains représentants de l’Etat allemand. A partir de 1933, tout est allé très vite.

 

Sur l’espace régional qu’est la Guyane, l’événement sénatorial est l’élection de l’ancien Président du Conseil Régional  encarté au PSG (Parti Socialiste Guyanais) durant la période 1992 – 2010 soit dix-huit ans de règne partagé volontairement avec l’UMP local sur le segment de temps allant de 1998 à 2004. Il aspirait à être parlementaire coûte que coûte. Il a en effet tenté en 2007 l’élection législative sur la première circonscription et, les électeurs l’ont placé en 3ème position. Par implication, ce que les petits électeurs ne lui ont pas accordé, les Grands électeurs l’ont fait. Il va bien falloir expliquer un jour cette sorte de tour de magie à la population. Dès les résultats connus, il s’empresse de dire qu’il travaille avec tout le monde et qu’il est prêt à travailler avec la droite (évidemment à l’heure où nous avons nos résultats la couleur politique de la Chambre Haute est connue). Il s’empresse de dire approximativement ceci, et ce n’était pas indispensable, que c’est souvent avec la droite que la Guyane a obtenu des avantages (la droite, c'est la centralisation excessive, c'est le plan vert par exemple. La Gauche, c'est la décentralisation, c'est la libération de l'expression orale par les radios libres. Drôle de socialiste). Sur le plan du caractère, de la personnalité, tout est démontré par cette simple phrase. Avec une telle posture, on finit par oublier que la politique exprime la conviction et la détermination. C’est par ces valeurs qu’on est respecté des autres et notamment des adversaires. Par ailleurs, comment peut-il convaincre les citoyens de sa volonté de travailler comme il le dit pour son pays, alors qu’il avait un outil qu’il n’a su ni rendre performant par ses résultats, ni dénoncer pour son incompatibilité avec les exigences de développement d’un territoire qui n’est pas en interaction avec le territoire hexagonal.

 

Si nous revenons aux résultats de ces élections, nous constatons qu’au premier tour il y a eu 17 élus qui se sont abstenus. Le mandat d’élus est un mandat qui s’honore par la responsabilité. Comment demander à l’électeur lambda d’être responsable au regard de la notion de citoyen et, constater que les grands électeurs cultivent la même carence. Au deuxième tour 7 élus ont confirmé leur irréductibilité. La lecture de ce deuxième tour me conduit au choix d’une hypothèse parmi d’autres mais que je trouve réaliste et en adéquation avec ce qui s’était dit avant l’ouverture de la campagne et le dépôt des candidatures. Je pense légitimement que le score réalisé par Hubert Contout au deuxième tour est lié certes à un problème d’organisation en ce qui concerne les bulletins mais, je crois qu’il perd les voix de certains grands électeurs de la municipalité de Kourou qui ont certainement opté au second tour pour le candidat Antoine Karam dans le cadre des relations Guyane 73 et le PSG.

 

Enfin, il est difficile à l’entendement de ne pas prendre en compte la liaison dangereuse que peut générer l’argent. Je ne prétends pas qu’il y a de la corruption financière, je ne dirai pas qu’il y a de la corruption morale, il faut des preuves tangibles pour l’affirmer. De surcroît, tous les candidats n’ont pas le même profil. Mais, avec la réserve parlementaire comprise entre 130 000 € et 150 000 € par Sénateur et la possibilité du financement public  sensiblement égal à 48 000 €/an attribués aux partis politiques qui ont un parlementaire, le système peut être vite perverti et cela est plus facile pour les candidats qui sont issus d’un parti politique. Il peut, ce parti, accepter toutes les soumissions lorsqu’il n’est pas convaincu de sa ligne politique comme un journal qui peut trahir sa ligne éditoriale pour réaliser de meilleures recettes.

 

Ceux qui veulent croire que l’intérêt du peuple est la préoccupation de tous les candidats aux fonctions électives ont leur conscience pour eux. Cependant, il faut admettre qu'il y a ceux qui objectivement ont conscience de leur responsabilité en tant qu’élus. Ils ne font pas de discours profondément politique mais, ils assument correctement les tâches qui leurs incombent.

 

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 21:55

Gémissons, Gémissons, Gémissons, Espérons… De la part de la communauté humaine c’est à dire des hommes et des femmes qui font preuve en permanence de leur humanité au-delà de leur morphologie apparente, je veux transmettre aux parents d’Hervé Gourdel assassiné de manière reptilienne nos sincères condoléances. Je ne le connaissais pas particulièrement mais c’était un humain. Il était guide de montagne et, il était certainement loin de penser de par sa passion pour un des aspects des contacts avec la nature, qu’il rejoindrait aussi atrocement, l’Orient éternel.

 

Je ne le connaissais pas car, je suis de l’Amérique du Sud, plus précisément de Guyane, ce continent qui a subi dans son histoire, aussi bien l’évangélisation que la colonisation. Hervé Gourdel n’était pas militaire. Donc, il n’était pas en guerre. De ce que nous savons, il n’était pas enrôlé comme agent secret, ni comme agent de renseignements. Il n’était donc pas à l’origine des conflits stupides et nauséabonds entre les peuples. Il paie cher sa venue au monde comme s’il était responsable de la souffrance du monde.

 

Rien ne justifie de tels actes, rien ne permet de comprendre qu’au nom des Dieux, on puisse faire des croisades, qu’on puisse élever la barbarie au rang de vertus. Il va bien falloir un jour se pencher sur les raisons profondes qui sont à l’origine de tant de haine entre les peuples au point de créer des Dieux à l’image de l’homme. Ces Dieux anthropomorphiques qui font que « hors de mon église point de salut ». Face à ces attitudes plus que stupides on a davantage envie de croire en un Dieu universel dont l’homme serait réellement à son image et non le contraire. Mais en attendant, chacun est responsable individuellement de l’état du monde, tous ensemble, nous sommes responsables collectivement de l’état du monde.

 

Comme dit Achille Chavée : « On découvre aisément en Dieu les signes graves d’anthropomorphismes ». Pourtant, les intellectuels, les cercles philosophiques continuent à vivre comme s’ils étaient au XVIIIème siècle lorsque la science alimentait avantageusement la raison, lorsque la raison habitait socialement les humains au point de hisser l’humanisme au rang de philosophie. Lorsque cette compréhension permettait aux hommes de se battre pour la fraternité, on pouvait certainement se passer de la spiritualité et de la considérer comme faisant partie de la vie privée. Le monde a changé. Au nom de la raison, au nom de la science, on met en place des méthodes qui humilient des êtres humains, qui exploitent des territoires pour leurs ressources naturelles au nom d'une pseudo démocratie et on laisse simultanément à des ignorants la pratique de la spiritualité religieuse; drogue dangereuse lorsque l’on devient accroc.

 

Alors, ne laissons pas la spiritualité aux cancres, élevons la conscience humaine vers une spiritualité laïque qui permettrait de combattre cette religiosité fanatique qui nous fait repenser à la période de Galilée. Faisons en sorte que le rationalisme ne soit pas confondu à la raison mais ne soit qu’une partie de cette raison, accordons plus de place à la spiritualité cosmique au sein de la raison. Combattons cette dérive religieuse qui a toujours existé dans toutes les religions monothéistes. Efforçons nous de rendre les hommes plus intelligents, plus fraternels par la raison de sorte que disparaissent à jamais les propos xénophobes, racistes, afin que les hommes n’aient pas honte d’appartenir au genre humain. Sachons combiner la raison et la spiritualité universelle pour que les êtres vivants que nous sommes trouvent un juste équilibre dans notre existence humaine. Tous ceux qui ont contribué à décomplexer la parole raciste et xénophobe sont responsables de l’état du monde. Ils sont aussi barbares que ceux qui font les actes de barbarie.

 

Les hommes et les femmes qui font partie de ce culte de l’intolérance, de cette volonté de manquer de respect à la personne humaine sont en priorité les dirigeants politiques qui cultivent l’idée de race, de race supérieure, de religions et de civilisations supérieures par rapport à d’autres. Ces dirigeants sont manipulateurs, mystificateurs. Hervé Gourdel s’en est allé comme d’autres martyrs à cause de la stupidité humaine. Qu’il repose en paix. Que son cas arrive à nous transcender pour que nous refusions l’émergence de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes et qui poussent les plus ignorants à la dictature des saloperies.
 

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 18:15

Emotions, peurs, populisme, aliénation profonde, posture victimaire ont caractérisé le maintien de notre territoire dans l’article 73 de la constitution  de la République Française. C’est l’œuvre d’un homme qui se vantait d’avoir l’écoute de l’Elysée par l’entremise du Président de la République Nicolas Sarkozy. Cet homme est le Président actuel du Conseil Régional de la Guyane pour la période 2010-2015.

 

Le 10 janvier 2010 donc n’est pas seulement un moment historique pour la communauté de destin de Guyane qui s’est insuffisamment mobilisée, il est une date événement qui marque historiquement l’état d’esprit de celui, historien de son état, qui a choisi le retrait face à la responsabilité, la capitulation face à la maîtrise de notre destin commun.

 

Alors que la crise frappe lourdement notre territoire où toutes les initiatives privées sont vouées à l’échec  à cause des pseudos débats idéologiques, de l’enterrement des questions pertinentes sur la culture, l’éducation, la corruption morale et financière, sur le potentiel économique du territoire, sur le rôle des flux financiers et leur transparence dans le financement de l’économie, nous allons réciproquement nous entailler sur une petite toilette des institutions en acceptant la configuration « Centre – Périphérie » qui nous a en permanence humilié. N’est-ce pas délirant ?

 

Au fond, quelle est la question fondamentale qui nous interpelle ? Il me paraît évident que c’est celle de savoir comment pouvons-nous agir sur notre destin et que représente ce dernier par rapport à l’opinion que nous avons de nous-mêmes. Si nous avons identifié la nature de notre destin par quel moyen pouvons-nous atteindre l’objectif engendré par la maîtrise de ce destin… Est-ce que la Collectivité Unique est le moyen que nous attendons… Je n’y crois pas une seconde surtout quant à la  forme à partir de laquelle elle est appréhendée.

 

La Collectivité Unique est abordée sur un plan règlementaire, administratif, institutionnel voire fonctionnel. Hormis les économies d’échelle attendues par la fusion des compétences des deux Collectivités territoriales concernées, l’outil n’apparaît pas pertinent pour la transformation de la société guyanaise en tant qu’espace de vie et d’expression démocratique. La Collectivité Unique de Guyane telle que présentée est d’abord une grande circonscription unique composée de 8 sections dont le poids démographique de chaque section est d’une importance capitale quant à la composition des 51 conseillers. Compte tenu de la partition territoriale en zone littoral, central et méridional, il est fort à penser que l’avenir risque de s’inscrire dans une configuration du type de la région des « Grands Lacs ».

 

La collectivité unique est une enveloppe qui dissimule une réalité. Elle apparaît comme un masque de carnaval qui fait croire à un personnage qui n'est en fait qu’une illusion. Elle est donc une forme de manipulation. J’en déduis que ce n’est pas une évolution institutionnelle en mesure d’améliorer l’évolution des consciences individuelles pour tendre vers l’émancipation. Elle ancre davantage dans nos circuits mentaux la logique du mimétisme par rapport à l’Hexagone. Par voie de conséquence, elle emprisonne la créativité, neutralise le courage et renforce les modèles de société issus de civilisation dite dominante par rapport aux sociétés dominées.

 

La Collectivité Unique de Guyane s’inscrit dans le schéma institutionnel régional actuel. Je ne vois pas en quoi, dans l’article 73, elle peut modifier notre rapport avec le problème du foncier. Je ne vois pas en quoi elle peut être plus efficace quant à l’aménagement du territoire lorsque l’Etat détient toujours dans son domaine privé plus de 90% des terres. Je ne vois pas comment substituer l’économie de comptoir qui nous humilie et nous entraîne vers l’assistanat, par un modèle économique de production qui nous oriente vers la responsabilité qui est plus en rapport avec notre dignité. Enfin, je ne vois pas comment la Collectivité Unique de Guyane peut changer le fait que 100% du territoire de la commune de Camopi ne lui appartient pas.

 

Pourtant, il va falloir s’investir dans la lutte pour la conquête de cet outil, afin de ne pas le laisser entre les mains de carriéristes, d’opportunistes qui plombent l’avenir de tant de générations. Cette lutte commence avec les prochaines élections sénatoriales dont l’enjeu est capital dans le cadre de cette forme d’évolution dite institutionnelle. La responsabilité des grands élus de Guyane est totale ainsi que leur sincérité et leur honnêteté au regard de la fonction politique. Un mauvais choix confirmera que la démocratie n’est qu’une vérité a un moment donné de l’espace-temps.   

 

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 22:59

Devant l’injustice, il est des cris qui dépassent la dimension humaine. Ils sont salutaires au moins pour celui qui les pousse car, ils le libèrent à défaut de l’épanouir s’il n’obtient aucun résultat. Emile Zola, dans l’affaire Dreyfus condamné injustement, adresse une lettre au Président de la République Félix Faure dont le titre : « J’accuse » a marqué nombre de citoyens et beaucoup de générations d’humains. Dreyfus était juif. Est-ce nécessaire de le préciser ? S’il n’y avait pas tant de confusion entre la confession juive et l’appartenance politique, certainement pas. Malheureusement, certains se réclament de cette confession pour justifier leurs atrocités.

 

Je veux imaginer Emile Zola aujourd’hui en plein 21ème siècle, face à ce carnage qui a lieu à Gaza devant une communauté internationale médusée, tétanisée comme elle l’était face au nazisme qui sévissait lors de la période 39-40. Je suis convaincu qu’Emile Zola aurait la même attitude face à l’injustice que subit la population de Gaza.

 

Pardonnez-moi si je vous heurte, j’ai déjà écrit que l’attitude du gouvernement d’Israël ne résulte pas du fait juif mais, de sa nature d’extrême droite. Ce gouvernement met en péril son peuple au prétexte qu’il veut le sauver. Le sionisme est laïc et ce gouvernement appartient à la branche d’extrême droite qui a toujours voulu, depuis la fin du 19ème siècle que toute la Palestine appartienne à l’Etat d’Israël. Donc, la référence à la religion n'est qu'une stratégie.

 

Comme disait Zola au Président Félix Faure « C’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis », j’ai envie de dire que c’est en Europe de l’Est et de l’Ouest que les crimes contre les juifs ont été commis et vous, communauté internationale, c’est sous votre règne que les palestiniens sont victimes de tous ces crimes en feignant de ne pas voir qu’il s’agit d’une extermination.

 

Pas un être humain doté d’humanisme ne peut accepter ce qui s’est passé sous la Russie tsariste, la Pologne à l’égard des juifs, pas un être humain doté d’humanisme ne peut accepter ce qui s’est passé en Allemagne, en France, en Italie etc. à l’égard des juifs à moins d’appartenir à l’extrême droite, pas un être humain doté d’humanisme ne peut accepter ce qui se passe à Gaza à moins d’appartenir à l’extrême droite.

 

Les palestiniens perdent de plus en plus leur territoire au su de l’ONU et de la communauté internationale qui auraient pu être "l’ami du riche et du pauvre s’ils sont vertueux", mais ils préfèrent être l’ami du riche s’il est monstrueusement puissant. La vraie Palestine a une superficie de plus de 27000 km². Alors que la SDN puis l’ONU, tout en couvrant les mensonges de la France et de la Grande Bretagne entre 1920-1928 à l’égard des palestiniens et des juifs, envisageaient l’existence pacifique des deux Etats, l’Etat d’Israël aujourd’hui détient plus de 21000 km² de superficie en ayant défié les règles de l’ONU tandis que l’Autorité palestinienne ne compte que 6020 km². Oui Zola aurait certainement dit : « j’accuse », oui Zola aurait certainement écrit au Président de la République à défaut d’écrire au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

Tuez-moi pour que je ne parle plus, que je n’écrive plus, tuez-moi administrativement, tuez-moi politiquement, tuez-moi physiquement quand bien même je ne suis qu’une poussière parmi ce tourbillon de poussière que nous sommes. J’ai honte car, je suis impuissant en face de ce monde surarmé, en réseau et qui contrôle la conscience collective.

 

Avec la complicité de certains media, nos vies ne représentent rien face à ces pseudo-puissants. Ils font des crimes et ils s’appellent pour demander de tempérer SVP le carnage, pas pour exiger l’arrêt des combats. C’est inconcevable. Ils font tout cela comme si de rien n’était. Qu’on abatte un avion civil dans l’espace aérien de Gaza et, vous qui vous taisez, vous comptabiliserez mentalement les centaines de morts et vous répèterez ce que certains media vous apprendront ; que faisait cet avion sur ce chemin… Mais, que faisaient les civils sous les bombardements, on leur avait demandé de quitter les lieux car, les bombardements sont justifiés, le rapport de force est identique puisque "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".

 

Baissez le rideau sur ce conflit pour que lâchement nous n’y voyons rien et que seule notre conscience finisse par nous rendre fou….

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 15:31

Le 9 juillet 2014, la chaîne publique Guyane 1ère dans son JT, informait les téléspectateurs, entre autres, de l’échange qu’il y avait, entre la Préfecture, le Conseil Régional et le Suriname particulièrement, sur une éventuelle relation commerciale concernant la distribution de carburant surinamien sur le territoire de la Guyane. Les politiques sérieux savent qu’il n’y a rien d’illégitime à discuter sur ce sujet, surtout s’il s’agit de décisions à prendre aux calendes grecques.

 

Par contre, il faut se méfier du caractère solennel de l’image qui pourrait laisser croire qu’il s’agit d’une négociation pour répondre immédiatement à la problématique du carburant sur le territoire guyanais. Pour les électeurs et citoyens, il importe qu’il n’y ait pas de confusion et de faux espoirs car, on n’est pas à l’orée d’une convention internationale portant sur la distribution de carburants sur le territoire guyanais pour deux raisons évidentes dont l’une est éminemment politique et l’autre liée à l’organisation pragmatique de la distribution régionale de carburants.

 

Les observateurs politiques responsables ont pu avoir une lecture subtile du film concernant cette partie du JT soir. Ils ont pu noter la prudence des représentants du Suriname qui ont tout de suite porté la discussion sur un point technique. Le représentant de l’Etat sur le territoire en la personne du SGAR a été dans son rôle et les propos qu’il a tenu s’inscrivaient dans la droite ligne de la diplomatie économique et du commerce extérieur de la France. Cette seule synthèse permet de capter l’isolement du Président du Conseil Régional de la Guyane. En clair, tout politique sérieux donc responsable peut en déduire que les représentants du Suriname et de la Préfecture de Guyane semblent avoir échangé avec l’Ambassadeur de France basé au Suriname. C’est la logique d’un Etat qui se respecte et qui a une ligne claire de sa politique étrangère et de surcroît maîtrise et respecte la hiérarchie de l’organisation institutionnelle.

 

Lorsque le Président du Conseil régional de Guyane dit durant ce reportage : « … je ne vois pas qui pourrait nous empêcher d’avoir un approvisionnement autonome… ». Il démontre ainsi son incohérence en matière institutionnelle, puis sa méconnaissance d’une part, de la politique étrangère de la France et d’autre part, de la réalité du secteur économique du carburant.

 

Sur le plan purement politique sa posture institutionnelle fait qu’il n’est pas un décisionnaire en matière de politique étrangère concernant le développement économique. Il peut porter un projet économique comme le permet la politique étrangère de la France à l’égard de ses Régions. Toutefois, cet atout doit respecter l’objectif du développement des territoires régionaux. Il y a certainement, au moins, deux lectures de la politique étrangère de la France pour les Régions en contact avec des Pays étrangers. Mais, je reste convaincu qu’à travers la construction, la conception de cette politique étrangère il faut lire la lutte contre le déficit de la balance commerciale, c'est-à-dire, les Régions doivent porter leurs savoirs- faire à l’extérieur et donc, conquérir de nouveaux marchés. Or, la balance commerciale entre les deux Etats souverains est en défaveur de la France quand bien même elle pourrait être légèrement positive pour le segment de territoire que constitue la Guyane. En termes de chiffres ce segment est insignifiant. Donc, les propos du Président de Région s’inscriraient d’avantage dans le cadre de l’article 74 que dans celui de l’article 73 quand bien même l’Etat aurait les moyens de pression pour inverser cette tendance. Néanmoins, il aurait au moins la légitimité de cette démarche oratoire or, il s’est fait le chantre de l'article 73 et cela restera historique.

Sur le plan du pragmatisme économique, le Président de Région semble avoir des difficultés avec la lecture de la photographie de cette branche de l’activité économique sur le territoire de la Guyane. Il s’agit d’un secteur qui est cadenassé par les distributeurs qui sont propriétaires de la quasi-totalité des stations d’essence. Les quelques stations libres ont signé un bail avec les distributeurs qui mettent en place les infrastructures de distribution en détail. En Guyane, ils sont trois, à savoir : Bamyrag-Total, Rubis-Vito, Sol. Le seul fournisseur de carburant est la Sara or, deux au moins de ces distributeurs sont détenteurs d’actions, par une forme ou une autre, pour tenir compte de certaines variations dans le temps, dans le capital de cette société. Par conséquent, penser à la distribution du carburant venant du Suriname c’est penser à toute la chaîne. Autrement dit, la création de nouvelles stations ce qui implique un type d’investissement, une nature spécifique d’approvisionnement avec la certitude d’absence de rupture de livraisons. Mais surtout, la contribution du Suriname au regard du stock stratégique ce que ne manquera pas d’objecter le seul fournisseur sur place qu’est la Sara.

 

Les effets d’annonce ne sont pas un engagement. La problématique du carburant en Guyane est une réalité, elle pose le problème du coût du développement économique. Par ailleurs, le carburant est une des composantes de l’énergie. Il importe de signaler que c’est l’énergie qui est indispensable à tout développement territorial. Ce développement, s’il peut être observé par fragments, il n’en reste pas moins que ces fragments sont en interaction, en interférence. Par suite, la préoccupation du Président de Région doit être de penser le développement en construisant un schéma de création de richesse. Ce schéma serait son projet qu’il lui permettrait de prendre toute la dimension que représente l’article 73 comme obstacle. Et… surtout, les chefs d’entreprises des PME seraient moins en difficultés sur un territoire dont les besoins sont infiniment grands et non satisfaits. Leurs efforts, tant psychologiques que pratiques auraient une juste rétribution qui leur permettrait de mieux s’épanouir que l’état dans lequel ils se trouvent actuellement sur un territoire en faillite économique générant stress, maladies cardio-vasculaires, dépression etc. etc.

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