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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 16:12

A chaque Pays sa conception de la « démo » « cratie », le pouvoir du peuple. Alors que le dépouillement des voix du peuple n’était encore pas terminé, la victoire de Donald Trump le milliardaire était actée. Il a suffit pour cela qu’il y ait les Grands Electeurs… Ainsi apparut en pleine lumière Donald Trump.

 Associated Press indiquait le 15 novembre 2016 vers 14 heures que la démocrate Hillary Clinton avait une avance de 780 000 voix sur le républicain Donald Trump. D’autre part, plusieurs millions de bulletins restaient encore à dépouiller et que les Etats concernés étaient plutôt favorables  à la démocrate. En gros, cela signifie que dans un pays où la démocratie serait le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, Hillary Clinton serait consacrée  45ème Présidente des Etats-Unis.

Comme nous le savons, dans ce grand pays que l’on nous présente comme la plus grande démocratie du monde, le vote du peuple est secondaire. L’élection du Président des USA repose sur le système des Grands Electeurs qui sont au nombre de 538. Les derniers voltefaces de certains Grands Electeurs nous autorisent à nous interroger sur l’ancrage de l’éthique dans ce système surtout que « absence de preuve ne signifie pas preuve de l’absence ». L’autre défi à la substance de la démocratie est surtout le fait que dans la plupart des Etats, le candidat qui arrive en tête remporte l’ensemble des Grands Electeurs de l’Etat.

Ce rappel nous permet de mieux comprendre les mobilisations populaires post élections. Il nous conduit également à nous remémorer le film de la campagne présidentielle, chacun dans l’angle qu’il le souhaite, et surtout à nous situer dans la prospective.

Donald Trump vient d’être élu dans le pays de la statue de la liberté en tenant, durant la campagne, des propos d’un autre siècle. Il a motivé, entre autres, des racistes, des xénophobes, des misogynes, des antimusulmans, enfin, beaucoup d’intolérants.

Son avènement ressemble à l’annonce du déclin de l’Occident. Il fait exactement l’effet d’un Président du temps de l’isolationnisme américain. C'est-à-dire d’avant la Première Guerre mondiale. Quel recul !!! Il est dépassé. Il se base sur la puissance militaire qui n’est plus un élément primordial de la domination. Il n’a pas compris que nous sommes dans l’ère de la « Soft Power ». Avec la mondialisation universelle et l’émergence des opinions publiques la puissance d’un pays est devenue multipolaire. Ces dernières décennies nous l’ont prouvée.

Avec l’arrivée de Trump, la mère de la civilisation occidentale, l’Europe, aura du mal à se relever de cet événement. S’en est fini de cette hégémonie qu’avait comprise Barak Obama qui s’était orienté vers l’Océan pacifique. Cette Europe dont l’opinion publique avait pensé après l’implosion de l’URSS, la chute du mur de Berlin qu’elle deviendrait la première puissance économique, politique et militaire du monde. Ces événements l’ont tétanisée à tel point qu’elle a tout fait pour abjurer sa légitimité de centre du monde Occidental. Son futur semble passer par la puissance militaire des USA qui tentent par ailleurs de lui imposer une nouvelle convention d’échanges commerciaux en sa défaveur.

Les premières déclarations du nouveau Président des USA promettent l’apparition d’un monde plein d’incertitudes avec sa vision auto-centrée, sa philosophie créationniste, ignorant le reste du monde parce qu’étant lui-même inculte sur l’histoire des autres nations du monde. Il inflige un rapide K.O à la vision géopolitique de l’Occident parce qu’il ignore le poids des images. L’implosion guette cette grande puissance militaire qui ne sera pas de la même nature de celle de l’URSS, mais, elle est là.

Cet événement américain précipite la Chine comme première puissance mondiale (économique, culturelle, spirituelle, militaire etc.). La Chine a une autre conception de la géopolitique dans la mesure où elle dit ne pas être intéressée par l’expansion territoriale ni les conquêtes de type colonial. Elle regarde le monde à partir de sa géographie et définit en conséquence sa géopolitique. Ce qui compte pour elle est l’intégrité de son territoire qu’elle ne négociera avec aucune autre puissance. Elle propose un vrai partenariat à tous les pays avec lesquels elle peut avoir des échanges réciproques. Elle est depuis 2013 la première puissance commerciale du monde. Son modèle économique et son poids démographique nonobstant le principe écologique constituent un atout. Son PIB moyen est supérieur à celui du Japon et en termes de pouvoir d’achat il est supérieur au PIB des USA.

Le centre du monde devient l’ASIE. Il est évident que les nouvelles puissances émergentes se tourneront vers l’Océan Pacifique pendant que l’Occident se meurt dans l’ancienne civilisation mésopotamienne. Le monde change de pôle, tant pis pour ceux qui ne l’auront pas appréhendé.

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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 21:11

Loin du territoire hexagonal, je ne suis pas insensible, pour autant, aux atrocités que font des humains à d’autres humains. La distance me permet de m’interroger sur ce type d’événements, d’essayer de comprendre l’origine de ces comportements sans me laisser influencer par les « experts » des média, par la rhétorique des politiques. Je veux être moi-même. En tout cas, le plus proche possible de ma singularité.

Je vous dis loin de l’hexagone. Cela ne veut pas dire que sur le territoire où je me trouve, il n’y a pas d’atrocités d’humains envers d’autres humains. Elles sont d’une autre nature, psychologiques, meurtrières aussi. Mais, pas collectives. Surtout, je n’établis pas de hiérarchie dans la souffrance. Ces atrocités naissent du sentiment d’injustice que ressentent des individus dans leur rapport avec la société, du désir de soumission qu’une catégorie de dominants veut imposer à une autre catégorie qu’on veut «de  dominés», des injustices sociales que vivent des personnes qui sont stigmatisées et que la société volontairement ou involontairement n’a pas su ou n’a pas voulu intégrer malgré son rôle primordial qui s’inscrit dans sa dimension sociale. Ce vécu me permet d’appréhender, dans un angle particulier, les actes abominables d’ailleurs. Il me permet de comprendre comment l’esprit humain passe du simple au complexe, comment le cerveau humain peut être à l’origine de grandes œuvres et comment il peut écouter sa partie reptilienne pour commettre l’impensable, l’inintelligible  indépendamment de son niveau d’instruction.

L’attentat de Nice qui a généré la mort de plusieurs innocents de diverses nationalités n’a pas l’air d’avoir éveillé les consciences ou, du moins toutes les consciences. Ce moment terrible est utilisé par les affamés du pouvoir pour se faire entendre, se faire voir et exister sur le dos, le malheur des autres. Enfin, de faire de la surenchère démagogique. Tant pis pour les innocents qui se trouvaient là. Tant pis pour eux… C’est une aubaine pour les opportunistes politiques, les carriéristes politiques. Ils peuvent surfer sur l’émotion des gens. Ils peuvent doper la peur. Cette peur collective qui est un sentiment favorable à la manipulation, à la soumission. Elle permet de mettre en place des mesures qui sont revendiquées par ce groupe apeuré et qui défient l’entendement humain.

Les politiques ont une drôle de perception de leur rôle au sommet de l’organisation sociale. Ils ne sont responsables de rien. Pourtant, le mode d’existence d’un temps est la conséquence de ce que l’on a préparé et semé auparavant. C’est, certainement pour cela qu’ils refusent toute analyse qui consiste à comprendre l’origine d’une telle situation. Ils préfèrent rester dans la posture de type Simplicissimus.  N’est-il pas important de comprendre l’origine de cette détermination qui conduit des personnes à choisir la mort plutôt que la vie en entraînant avec eux des dizaines voire des centaines d’innocents? Si l’absolutisme religieux est à ce point puissant  quelle régression humaine, quelle claque pour la science, la physique, les mathématiques sources de la laïcité. Il y a bien d’autres mobiles derrière cette religiosité absolue.

La politique est censée être l’art d’organiser la cité. C’est donc d’abord un concept puis, une mise en application de ce concept. Ainsi, l’on peut dire que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. La pratique n’est que le résultat de ce que l’on a conçu. Par analogie je dirais que l’architecte conçoit son ouvrage et le fait réaliser. Ce qu’il a conçu en haut dans sa tête, est identique à ce que les ouvriers ont réalisé en bas sur le sol. Par suite, on appréhende la notion de responsabilité politique. Elle est immense. On comprend que tous les actes tant à l’intérieur d’un territoire qu’à l’extérieur ont des conséquences sur la vie des sociétés humaines.

A force de traiter l’acte politique avec désinvolture, construit sur du mensonge, les politiques creusent leur fosse. Les dérives qui sont certainement liées aux prochaines élections nationales montrent comment les politiques participent à la déchéance de la démocratie, à la désagrégation de l’organisation sociale, au délitement de la société. La suite de l’attentat de Nice le montre bien. Indépendamment des prises de position polémique des uns et des autres en tant que politiques, c’est toute l’institution qu’ils entraînent dans leur délire.

Avant l’attentat de Nice, on pouvait penser que la police municipale était en quelque sorte une structure auxiliaire de la Police Nationale. Ce qui se passe actuellement est d’une gravité sans précédent. Si un responsable de structure de la Police  municipale peut accuser un ministère avec une telle insouciance, c’est vraiment l’effondrement de la démocratie. Avec la réplique du côté du Ministère, objectivement, il y a une cohérence dans les propos. Le problème qui est posé est celui du niveau de conscience de chaque structure et des moyens de compréhension dont elles disposent (Chaque structure). Il apparaît évident que le niveau intellectuel global de la structure d’Etat est supérieur à celui de la structure municipale. Cette différence explique le niveau d’exigence de chaque structure et, la capacité de chacune d’elles à percevoir la subtilité des choses. Par implication, la notion de commandement et d’exigences en termes d’informations et de son efficacité n'est pas identique. On se rend compte que le niveau d’échanges n’est pas le même et induit une difficulté de compréhension réciproque. On est presque dans un dialogue de sourd en raison de la distorsion qu'il y a dans la capacité à être au même niveau d’analyse de la situation.  Le problème est que la responsable «administrative-technique » de la police municipale est sous l’empire d’un responsable politique. On a du mal à croire qu’elle ait pu agir sans l’assentiment de celui-ci.

Si tout cela arrive, c’est de la faute des politiques qui par démagogie font du populisme et laissent croire que tout est simple et qu’il n’y a pas de niveau de conscience distinct. Par suite, la société perd ses repères et baisse son niveau intellectuel. Le modus vivendi entre l’ordre et le désordre qui garantit l’équilibre de la société ne tient qu’à un fil et le chaos n’est pas très loin. Je voudrais préciser que je ne fais aucun parti-pris sinon celui de l’objectivité.

 

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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 18:05

Le Budget de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a été voté par tous les élus de la majorité. Les élus de l’opposition se sont abstenus. Autrement dit,  tous les élus de la majorité sont responsables et solidaires devant le peuple de l’exécution de ce budget. Nul n’ignore que l’élaboration d’un budget respecte certaines règles et notamment le principe de sincérité. Il va de soi qu’aucune charge n’a été sous-estimée et aucun produit n’a été surestimé. Dit autrement, le compte administratif qui est l’expression réelle de l’exécution du budget va être sensiblement son image fidèle. C’est  à dire qu’au terme de l’exercice annuel, les écarts constatés ne seront pas très significatifs.

Politiquement, le budget exprime les promesses de campagne de l’actuelle majorité et son programme qui a enthousiasmé les électeurs qui ont porté leur suffrage sur cette liste. C’est pour cette raison que toute la majorité est responsable de l’élaboration et de l’exécution de ce budget.

Je ne vous propose pas d’analyse technique du budget, ni de commentaire sur l’emprunt  de 53 millions d’euros annoncé médiatiquement par le Sénateur-Maire Georges PATIENT, ni sur les opérations d’ordre qui n’ont aucune influence sur la trésorerie de la Collectivité. Si par exemple l’emprunt qui est une ressource et non une recette est une supercherie le doute sera de mise sur les éventuelles complicités.

A travers les lignes qui vont suivre, je souhaite vous faire partager une certaine conception que j’ai d’un budget. J’oublie volontairement les aspects techniques, règlementaires et légaux du budget. Je veux vous convaincre qu’en regardant les grandes masses du budget nous avons une lecture de la politique qui sera menée ou de la non politique au sens noble du terme et bien entendu de son échec  prévisible ou de sa réussite évidente.

Pour cela nous devons admettre certains préalables. D’abord un budget est le cœur d’une organisation humaine sur un territoire donné. Son élaboration doit avoir pour objectif de satisfaire les préoccupations des hommes et des femmes qui vivent sur ce territoire et de permettre l’élévation de la conscience collective afin de garantir l’efficacité communautaire du groupe en termes d’activité. En ce sens me semble t-il le budget est l’affaire de tous. En conséquence nous devons tous faire l’effort de comprendre politiquement le sens d’un budget.

Je vous invite donc à prendre connaissance des valeurs relatives du budget de la CTG. Je vais donc vous énumérez les premiers termes qui accompagnent les pourcentages, il vous appartiendra de faire l’effort pour avoir les intitulés complets.

14% du budget est consacré à l’enseignement supérieur….
1,73% à la sécurité
5,54% à la culture
13,21% à la solidarité
1,25%  aux APA
24,92% au RSA
14,65% au développement des territoires
4,32% à l’accompagnement au développement
3,55% au remboursement de la dette
16,83% au fonctionnement de la CTG

Ainsi est la répartition du budget de la majorité de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG). Abstenons nous de faire une critique politique de ce budget car, il est l’expression du résultat des urnes.  Quand bien même on pourrait s’interroger sur le caractère dit démocratique de ces élections il nous faut admettre que la sourdine est indispensable lorsque 57% des électeurs décide de s’abstenir au premier tour de l’élection et que 54% s’abstient au second tour. Mais, la démocratie n’est pas seulement le moment des élections c’est la séparation des pouvoirs et surtout la possibilité de s’exprimer en temps continu sans craindre de représailles ni de tracasseries administratives. C’est aussi le devoir d’expression des partis politiques.

Permettez-moi de vous rappeler que les recettes des entités publiques sont les impôts prélevés sur les personnes morales et physiques, les différentes taxes assises sur les biens et prélevées sur l’activité et éventuellement des emprunts remboursés indirectement par les contribuables. Pour ces raisons, l’argent public nécessite une utilisation rigoureuse, efficace et au service de tous.

Faîtes donc la lecture que vous voulez des chiffres ci-dessus. En prenant toutes mes responsabilités, il m’apparaît que c’est un budget qui à l’instar des autres conduira le territoire à la faillite. Aucune perspective de création de richesses n’apparaît dans ce budget. 4,32% est consacré à l’accompagnement au développement. Que nous dit-on ? On va accompagner l’industrie minière. Le terme industrie n’est pas anodin. Il s’agit de multinationales telles Colombus Gold et Newmont. Quelle en est la raison ? La création de « 15000 emplois à la clé ».  Lorsque l’on est sérieux on évite de faire souffrir son intelligence, on fait tout son possible pour éviter  l’accident entre son érudition et un tel message. Pourquoi dis-je cela ? Selon les chiffres de l’Insee, la population active de la Guyane est de 81300 personnes. Le nombre de chômeurs est de l’ordre de 18000 personnes. Etes-vous suffisamment stupides pour penser que les 18000 personnes sont toutes destinées à exercer dans la filière minière ? Offrons donc aux multinationales nos ressources naturelles, la destruction de notre environnement pour cette illusion du plein emploi. Ces 18000 chômeurs au sens du BIT ont tous une formation complémentaire dans les tâches d’exécution qui seront proposées hihihi ?... Je ne fais pas de commentaire sur les autres agrégats. Les militants de notre parti savent ce qu’il en est. Certainement qu'au mois d'octobre 2016 nous aurons une idée précise de la situation financière hibernée de la CTG.

Sérieusement, quelles sont les préoccupations de notre société ? L’inactivité, l’insécurité, une poussée de l’intolérance qui banalise la xénophobie et le racisme. Un budget de prospective doit répondre à ces préoccupations. L’inactivité est un fléau, particulièrement dans une société de consommation comme la nôtre où le mimétisme également apparaît comme la référence de l’homme dit évolué sic .. L’insécurité est la conséquence de l’ignorance de l’absence de savoir et de savoir-faire. L’intolérance trouve son origine dans l’ignorance, dans l’exaspération, dans l’absence de valeurs communes et donc l’absence de dimension culturelle

Lorsque les problèmes sont bien identifiés, il faut du courage politique pour les résoudre. Si le courage politique consiste à remettre en cause le système qui génère un obstacle à la décision, il doit être pris. L’existence humaine n’est pas un marchepied, les conditions d’existence nécessitent un engagement supérieur à tout autre chose.

Que l’on cesse de se plaindre et qu’on prenne notre destin en main c’est une responsabilité individuelle et collective. Le courage est la plus belle arme de la volonté politique.

 

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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 04:16

(Pleurons Iracoubo et Régina abandonnées)

Encore un exemple qui montre que les normes et les valeurs d’une société dépendent de son ancrage dans son environnement. Autrement dit, sa dimension culturelle résulte de la dynamique du mouvement qu’elle crée et de la qualité de son système d’action.

Certainement, lorsque le législateur a décidé de distinguer les villes de plus de 3500 habitants de celles de moins de 3500, il ne pensait qu’à la taille de la population communale. Il ne pouvait penser un instant que la République distinguerait la population en citoyens des villes et citoyens des campagnes sur le plan de leur structure mentale. Sur le territoire hexagonal, ils bénéficient tous de la même culture historique de leur communauté spatiale et sociétale. En ce sens, la distinction voulue par le législateur n’est pas en adéquation avec l’environnement guyanais à cause essentiellement de l’aliénation. Par suite, ce mode de scrutin a toutes les chances de produire ce type de résultat.

On ne peut imposer à la Guyane les mêmes variables qui fondent les sociétés industrielles. Elle fut esclavagiste, colonie et assimilée par la départementalisation centralisée. Il s’ensuit que la culture émotionnelle est très présente dans notre environnement. D’autre part, l’imaginaire de certains est nourri par le mimétisme. Nombre de ces parvenus ignorent l’histoire de leur territoire. A preuve, s’ils en étaient conscients, ils auraient apporté leur contribution à la première femme Amérindienne maire d’une commune de Guyane dans sa fonction d’exécutif municipal. Ils préfèrent lui faire la guerre car ils n’ont qu’une ambition, être « Calife à la place du Calife» La population d’Iracoubo doit en tirer les leçons. Ce qui vient d’être fait est une insulte à notre histoire commune et à l’altérité.

En ce qui concerne Régina, c’est le raisonnement déductif, variable d’un espace intellectuel qui se heurte à l’absence de raisonnement. C'est-à-dire l’incapacité de faire la part des choses. Ca sent la manipulation, ça sent le complot. C’est le deuxième exercice de la mandature qui dure six ans. Peut-on à ce point prendre en otage les citoyens d’un territoire ?

Ici comme à Matoury, les élus ayant failli au regard de leur légitimité, le Préfet, haut fonctionnaire de l’Etat devra exécuter le budget sur fond de recommandation de la Cour des Comptes. Pourtant, il n’y a aucune argumentation objective sur l’élaboration des différents budgets et comptes administratifs. Les élus ont décidé de boycotter les budgets et comptes administratifs sans aucune raison technique, politique et sociale. Selon le peu d’éléments qui m’est parvenu pour le moment, la commune d’Iracoubo aurait même réduit ses charges de manière significative. Comme à Matoury, les querelles individuelles ont pris le pas sur la responsabilité collective.

Il apparaît urgent que les citoyens se prennent en charge et s’approprient la question politique. La Guyane est un sous-système qui dépend d’un système qui est nettement plus complexe que lui. Là est l’origine de l’incohérence de notre société. La  souffrance du territoire guyanais est structurelle car, elle est amputée de sa dimension économique, politique, sociétale et culturelle. Il y a tant d’énergie à consommer dans l’utile, l’efficacité, la recherche de la cohérence que ce spectacle qui nous est offert est affligeant.

 

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23 avril 2016 6 23 /04 /avril /2016 03:32

Les conseillers de trois communes de Guyane n’ont pas donné de quitus aux Maires pour leur gestion en refusant de voter leur compte administratif et pire, ils n’ont pas voté leur budget pour le prochain exercice. Les arguments avancés par ceux qui faisaient partie de la liste majoritaire et qui sont devenus des dissidents ne sont pas sérieux. Ils prétendent avoir sanctionné les Maires, ils ont surtout sanctionné les populations municipales.

Parmi ces communes deux relèvent du mode de scrutin des communes de moins de 3500 habitants. Il s’agit de la commune de Régina dont la population est inférieure à 1000 habitants et celle d’Iracoubo avec une population en-dessous de 2000 habitants. Quand bien même cette situation n’est pas excusable on peut admettre que ces Maires sont victimes de la problématique du mode de scrutin. Par voie de conséquence l’analyse de la situation exige de prendre en considération d’autres variables. Il ne reste pas moins vrai que l’origine de ces attitudes prend sa source dans le degré d'immaturité politique et des ambitions égoïstes et égocentriques de certains élus et des conseillers suivistes.

La situation de la ville de Matoury, la troisième commune,  est gravissime. Elle compte près de 30000 habitants. Elle relève du mode de scrutin des villes de plus de 3500 habitants. En conséquence, la liste doit être cohérente et les objectifs définis pour la mandature. il est impensable que le Maire n’ait pas une majorité stable pour ce type d’événements.  Les vraies questions qui sont posées sont celles des alliances, de la pseudo proximité de ce type d’élections qui soi-disant est apolitique et peut additionner les canards, les poules et les dindes. Ce sont bien des volailles mais de typologie différente. «ti poul suiv’ ti can’na y néyé».Il en est de même de la crédibilité de certains Partis politiques. Il y a bien des situations qui sont supérieures aux querelles individuelles…

Cette erreur honteuse si tant est qu’il existe des erreurs qui ne soient pas honteuses incombe à qui ? Aux électeurs d’abord. Puis aux élus par leurs mensonges, leurs petits calculs personnels, leurs manipulations.

La faute des électeurs parce qu’ils s’isolent. Le vote n’est pas qu’un engagement individuel. Il est avant tout un engagement collectif. Lorsque je vote, je ne m’exprime pas que pour moi quand bien même c’est la première lecture que l’on peut avoir. Je le fais pour l’idée que je me fais de la société et pour tous ceux qui la partagent. Particulièrement pour ceux qui ne peuvent pas voter et qui subissent l’organisation sociale c'est-à-dire, les jeunes qui ont moins de 18 ans, les citoyens étrangers qui apportent leurs contributions en participant à la création de richesses et à la répartition institutionnelle de la richesse créée. C’est cette responsabilité que j’aie. Chacun doit en avoir conscience.

 Avant de m’étendre sur la question de la communauté sociétale et des variables qui peuvent donner du sens à la vie, notons les conséquences de l'irresponsabilité de ces élus. Le Préfet prend la main sur l’exécution du Budget. N’ayant pas la légitimité de l’élu en général mais représentant l’Etat, il est l’expression de la légalité. Sans état d’âme, il va suivre  les recommandations  de la cour des comptes. C'est-à-dire, si les taux d’imposition doivent être augmentés de 20% par exemple, il le fera. Si cette même Cour des comptes décide qu’il faut licencier une centaine d’employés il le fera car, il n’a pris aucun engagement avec la population. L’irresponsabilité des élus est à ce prix.

Ce qui est surprenant et qui n’est jamais arrivé est que cette situation intervient alors  que l’on n’a pas entendu parler de déficit budgétaire. C’est là où les électeurs doivent assumer la conséquence de leurs actes surtout ceux qui s’abstiennent.

Il me revient une image pendant les dernières élections  de la CTG où le taux d’abstention au premier tour était de l’ordre  de 57% ce qui fait que la légitimité ne se trouve pas dans les institutions mais, en dehors d’elles. Lorsque les media interrogeaient  certains électeurs, ils disaient qu’il y avait trop de candidats ou, trop de listes.. Lorsque la deuxième question arrivait, pourquoi vous n’avez pas voté ? La réponse était : "je n’ai pas trouvé de candidat exprimant mes aspirations". Il y a comme  une contradiction car implicitement il manquait au minimum un autre candidat. Sinon cela voudrait dire que ces électeurs ont une intelligence et une instruction venant d’une autre planète qui sont infinitésimalement  supérieures à celles des candidats ce qui reste à démontrer.

Je ne néglige pas les ambitions de certains pour les prochaines élections notamment les législatives à venir. Cette situation se fait sur le dos des électeurs qui n’auront encore pas compris et qui s’abstiendront en laissant la place aux plus opportunistes. Je reviens vers vous pour vous soumettre ma réflexion sur Iracoubo et sur Régina en prenant le soin de vous exposer la perception que j’aie de la société. Donc à suivre…

 

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 20:34

« C’est de la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges » Noam Chomsky.

La loi du 27 juillet 2011 en créant la Collectivité Territoriale de Guyane avait tout prévu en faisant de la commission tripartite présidée par le Préfet, le représentant de l’Etat sur le territoire, une structure devant préparer la mise en place de cette Collectivité Unique.

Entre cette date et celles de l’élection des 6 et 13 décembre 2015 qui consacrent la légitimité de la structure institutionnelle par le suffrage universel, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le temps alloué était largement suffisant pour que tous les citoyens aient une idée suffisamment précise de la situation des deux collectivités appelées à fusionner et particulièrement les candidats à ces élections.

Il n’en fut rien. Les candidats n’étaient donc pas sur le même plan d’égalité et les électeurs devaient se prononcer sur un sujet dont ils n’avaient pas la moindre information. Si l’élection était une marchandise, il y a forcément dol. Autrement, avec les supputations, c’était le sujet qui tournait autour de l’objet faisant ainsi une contre-révolution copernicienne.

Le fort taux d’abstention au premier tour (57%) montre le ras-le-bol du corps électoral qui ne se laisse pas duper par une illusion de démocratie. C’est triste pour notre société et c’est un acte qui pénalise l’avenir et qui enfonce davantage tous les citoyens. On peut le considérer comme un acte par dépit.

Les élections terminées, Le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) demande au Sénateur honoraire de Guyane de procéder à un audit sur les deux Collectivités à savoir le Conseil Général présidé par Alain Tieng-Liong et le Conseil Régional présidé par Rodolphe Alexandre actuel Président de la CTG. Pour ce faire il met à sa disposition "le DGS de la Collectivité, des rapporteurs autour de la Cheffe de la mission de contrôle de gestion" de ladite collectivité ainsi que "des experts financiers externes" dont on peut supposer à défaut de plus amples informations qu’ils étaient prestataires de la Collectivité régionale. Sans remettre en cause la loyauté de l’équipe, on ne peut empêcher à certains de se poser la question de l’objectivité de la démarche et de l’audit.

A l’annonce du résultat de l’audit s’ensuit un tintamarre assourdissant amplifié par certains média. Le Président de la CTG prend à partie le Conseil Général qui aurait laissé filer le déficit et remettrait en cause ses promesses électorales. Dans ce vacarme, on se dit que les média dans leur posture de structure indépendante vont éclairer leurs auditeurs, leurs lecteurs. Il n’en n’est rien. Il est vrai que tous les journalistes ne s’appellent pas Pierre Brossolette, Albert Londres ou plus près de nous Edwy Plenel.

La situation est catastrophique. L’avenir apparaît de plus en plus sombre dans le système qui administre notre société à savoir l’article 73. La prospective n’est pas pour maintenant, non pas à cause du Conseil Général mais, des deux collectivités. A regarder l’audit assez rapidement, on comprend l’intérêt que les deux exécutifs (Conseil Régional, Conseil Général) avaient à ne pas présenter de compte administratif, ni de bilan avant l’élection.

Pour ma part et pour les camarades du Parti, sans chercher à remettre en cause l’audit, j’ai extirpé les éléments qui me paraissent significatifs et je les soumets à votre sagacité. Ces éléments sont, le résultat courant, l’endettement, le personnel, la valeur ajoutée (V.A.), le taux du déficit et de l'endettement par rapport à la V.A. Ces éléments sont suffisants pour apprécier l’état de la nouvelle Collectivité.

Le « Résultat courant » pour les deux Collectivités est un déficit de 30 millions d’euros pour le Conseil Général et de 24 millions d’euros pour le Conseil Régional soit un montant global de 54 millions. Je fais fi volontairement des opérations exceptionnelles d’autant que le Conseil Régional a des produits exceptionnels à hauteur de 21 millions d’euros avec notamment un intitulé « Neutralisation des amortissements » pour 10 millions d’euros et un autre « produits exceptionnels sur opération de capital » pour 11 millions d’euros sans que l’on sache avec précision s’il s’agit de cession d’immobilisations ayant un impact sur la trésorerie.

En ce qui concerne l’endettement des deux collectivités, on constate que le Conseil Général est endetté à hauteur de 52 millions d’euros dont 49 millions en dettes financières à long terme. Le Conseil Régional est quant à lui endetté à hauteur de 138 millions d’euros dont 132 millions de dettes financières à long terme. Il est précisé dans le document qu’il n’y a pas d’emprunt toxique au Conseil Général alors qu’au Conseil Régional une partie des emprunts est toxique.

Le traitement concernant le personnel n’a pas respecté le principe de l’identité analytique. Sur le Conseil Général il est précisé que l’effectif est de 2786 au 31/12/2015 en rappelant qu’il était de 2469 au 31/12/2014 permettant d’appréhender la variation sur une année. Sur le Conseil Régional, l’audit est muet. Pour les besoins d’appréciation ci-dessous je vais retenir grosso-modo 600 employés dans la mesure où durant la campagne électorale il était dit que la nouvelle collectivité commencerait son activité avec 3600 employés dont 3000 pour le Conseil Général.

Les éléments que je vous communique actuellement sont fonctions uniquement de l’audit. En cas de doute sur la nature des charges je ne les retiens pas. Cela concerne la valeur ajoutée. Le procédé retenu est celui utilisé pour les entreprises privées (CA-Consommation intermédiaire, CA remplacé par Recettes). En tout état de cause le mode opératoire est le même pour les deux collectivités. Pour rappel, il s’agit de la Valeur Ajoutée, des taux de déficit et d’endettement.

Grosso-modo, la valeur ajoutée du Conseil Général est de 112 millions, celle du Conseil régionale est de 83 millions. Si je rapporte le déficit du « résultat courant » de chacune des collectivités à leur valeur ajoutée, j’obtiens pour le Conseil Général un taux de 27% et pour le Conseil Régional un taux de 29%. En procédant de la même manière pour l’endettement sans distinction de court, moyen et long terme, j’obtiens la valeur relative suivante : taux d’endettement du Conseil Général : 46% ; taux d’endettement du Conseil Régional : 166%. Une autre donnée en extension intellectuelle peut apporter un éclairage sur la structure qui apparaît la plus douteuse et qui n’est pas celle qu’on présente, c’est de rapporter le déficit de chaque Collectivité au nombre de salarié. On constate pour le Conseil Général que la part de déficit pour chaque employé est de 11 mille euros, celle pour chaque employé du Conseil Régional est de 40 mille euros. Bien sûr, il y a d’autres indicateurs signifiants telle la trésorerie et son évolution dans le temps pour appréhender sa détérioration, la CAF par rapport aux outils financiers européens dans la configuration du cofinancement des investissements éventuellement à venir.

Si l’on devait se référer aux règles de l’Union Européenne sur la rigueur budgétaire à savoir un déficit ne dépassant pas 3% du PIB qui est grossièrement la somme des valeurs ajoutées et un endettement ne dépassant pas 60% de ce même PIB, on comprend bien dans quelle situation se trouve le pays. J’imagine l’esprit de L’Elysée et de Matignon au regard de ce document face aux nouvelles demandes d’emprunts. Ils doivent se demander s’ils ne sont pas dans un asile de fous pour qu’un exécutif puisse faire une telle demande comme si un emprunt est une recette. D’autre part, il est stipulé sur le document que deux emprunts ont été contractés en 2015 par le Conseil Régional pour un total de 35millions d’euros.

Il est facile de comprendre que ce tintamarre, si vous préférez, cette pétarade, ce tumulte, ce désordre vocal bouffent l’énergie de notre cerveau, de surcroît, ça ne nous tire pas de la situation exécrable dans laquelle nous sommes. Nous citoyens, nous agents économiques du secteur privé, c’est la galère, c’est la souffrance intellectuelle et celle du ventre, c’est l’angoisse, c’est la prison à ciel ouvert, c’est l’humiliation et la soumission à un système et à des Hommes qui nous écrasent comme un rouleau compresseur. On ne voit pas de perspective d’avenir, c’est désolant mais, pis l’immédiateté est profondément altérée. Il nous faut résister mais, jusqu’à quand... et avec qui …

Comme dit Stéphane Hessel, « Indignez-vous »

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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 18:37

« C’est la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges » Noam Chomsky

Je vous propose une réflexion sur le thème « Entre loyauté et responsabilité » parce qu’il me semble que notre société et, j’ai presqu’envie de dire la civilisation dans laquelle nous évoluons, a oublié l’essentiel de ce qui fonde notre existence. Bien entendu, en disant cela, je ne prétends pas détenir la vérité. Mais à défaut, il nous faudrait alors, nous pencher sur les raisons de l’apparente incohérence de nos comportements et particulièrement de celle des dirigeants qui orientent notre vie.

Pour que la réflexion soit constructive je vous donne les définitions que j’ai retenues et à partir desquelles j’ai construit ma pensée. Bien entendu tout autre définition serait admise avec pour corollaire l’argumentaire qui l’accompagne.

« La loyauté est la fidélité manifestée par la conduite des engagements pris, aux respects de l’honneur et de la probité ». Elle est une vertu désirable

« La Responsabilité est l’obligation de répondre de certains de ses actes, d’être le garant de quelque chose, d’assumer ses promesses »

On constate qu’il y a un dénominateur commun qui est l’engagement accepté et respecté. Toutefois, dans le cas de la loyauté c’est le désir d’exécuter la parole donnée donc de réaliser ce qui est convenu. Dans le cas de la responsabilité, Il s’agit d’assumer des obligations et donc de réaliser les devoirs que l’on s’est imposé.

Quand bien même ces deux qualités se soutiennent mutuellement il importe de les distinguer. La loyauté, autrement dit la fidélité admet des tonalités à niveau différent selon qu’il s’agit de la loyauté envers soi en tant qu’être pensant ou envers les autres et selon qu’elle soit explicite ou implicite. La responsabilité est tout autre parce qu’elle a pour conséquence le devoir de réparer un préjudice causé par son fait. Bien sûr, les nuances dans la responsabilité ne sont pas du même ordre que la loyauté. Elle se décline sur des plans divers. Ainsi, on citerait la responsabilité politique, pénale, civile, environnementale etc.

Dans la logique dans laquelle je m’inscris, Je ne vois que la responsabilité morale en tant que valeur qui serait le vrai pendant de la loyauté. Elle est à mon sens celle qui fait grand défaut à la société car, on doit répondre de ses actes et de ses intentions devant sa conscience. Elle résiste interminablement à l’action. Elle ne peut être prescrite qu’avec la mort de sa propre conscience

Parmi toutes les formes de loyauté celle envers soi-même est essentielle c’est à dire la loyauté de ses propres convictions qui induit une cohérence de ses actions. Autrement dit, se soumettre à l’insuffisance, à la bêtise, aux vexations, à l’injustice, aux affronts alors que ce que l’on croît n’est pas ce que l’on vit est de la pure incohérence. La seule voie honnête qui donne du sens à l’existence est la rupture. Il est évident que dans un monde où le compromis n’a pas de limite, la perception de cette cohérence qui fait partie de la fidélité intime de l’être intellectuellement achevé n’est pas forcément audible à la masse lorsqu’on a pour objectif de la maintenir dans l’ignorance et qu’on lui enseigne implicitement que la corruption de ses idées est une vertu.

Il y a certes des sociétés plus complexes que d’autres qui, par le mouvement, par le dynamisme qu’elles génèrent vont engendrer des relations inédites. Pour autant ces nouvelles situations sont-elles de nature à remettre en cause le principe de loyauté. Par ce questionnement, on introduit la notion de l’altération des principes. Il me semble que le problème n’est pas l’altération en tant que telle mais, l’intensité de cette altération. Si l’on admet que la loyauté est un principe qui donne du sens à l’existence, elle ne peut pas fluctuer au gré des transformations au sein de la société, elle doit au contraire conditionner la transformation de la société. Sinon, l’on est dans la corruption de ses principes et la déloyauté, voire pire la trahison devient la vertu majeure de l’organisation sociétale.

Par suite, dans le contexte permissif dans lequel on évolue il me semble de plus en plus important avant de donner sa parole de bien appréhender la nature de l’échange c'est-à-dire être sûr que celui auquel on va accorder sa loyauté est lui-même fidèle à ses engagements. Dans cette configuration la responsabilité morale réciproque est engagée.

L’exemple de la Ministre de la Justice, Garde des sceaux peut être appréhendé sous l’angle de cette réflexion. Elle a exprimé à quelques reprises ses désaccords. Elle a certainement considéré que ceux-ci, tout en altérant ses principes ne les corrompaient pas au point de générer la rupture. A partir du moment où elle a considéré que la limite était atteinte il était de son devoir, donc de sa responsabilité de provoquer la rupture. La question de la déloyauté ne se pose pas à travers elle mais du côté de ceux qui n’ont pas été loyaux envers les fondements de leur idéologie. Bien sûr ces propos n’engagent que moi. Je me réfère à un exemple qui émane d’une interview de la représentante du syndicat USM qui, à plusieurs reprises indiquait que la Garde des Sceaux cristallisait tant de choses envers elle que cela rejaillissait sur l’Institution et que ces derniers mois elle perdait tous les arbitrages. Il y a une lecture multiple de cet aveu et la question de la loyauté implicite est posée sur les arbitrages. Par ailleurs, il manque une précision sur les éléments de la cristallisation. serait-ce morphologique? Il faut en tirer les conséquences constitutionnelles.

Cette loyauté envers les autres de manière implicite vaut dans tous les rapports au sein de la société et c’est peut-être cela qui a disparu avec la permissivité de l’organisation sociale. Y a-t-il loyauté entre employeurs et employés dans l’organisation économique de la société ? Entre producteurs et consommateurs ? Entre les élus et le peuple ? Entre certains délégués syndicaux et les salariés qu'ils sont censés défendre ? On pourrait faire ce constat dans nombre de corps de métiers. Doit-on penser que la loyauté implicite ou explicite qui constituait la base de l’organisation sociale et qui en faisait sa cohérence générait autant l’ennui pour que l’on soit aujourd’hui à ce niveau de déloyauté qui semble animer nos sociétés dites modernes. Les exemples pleuvent dans ce monde dit moderne, Equipe de France avec la «sextape», Equipe gouvernementale, la religion et ses préceptes bafoués tant sur le plan exotérique que sur celui de l’ésotérisme, certains francs-maçons avec la philosophie maçonnique.

Le manque de pratique de la loyauté est évident dans cette civilisation et explique en grande partie le délitement des sociétés modernes et son corollaire, l’ignorance et la pauvreté.

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 13:18

La réflexion que je vous soumets, ci-dessous a été publiée sur mon facebook le lendemain du drame à 10:25.

"Vendredi, 13 novembre 2015 à Paris, plus d'une centaine de morts victime d'un attentat odieux, inhumain, barbare. C'est de la folie, de la folie, de la folie. La déraison a envahi l'humain. Comment cela peut-il arriver ?

"Un sang impur abreuve nos sillons". C'était le peuple, humilié, maltraité, déconsidéré, qui au sacrifice de sa vie sauvait le Territoire de France. Le siècle des lumières est intervenu et, la lumière censée éclairer l'esprit humain perd de plus en plus en intensité. C'est toujours le peuple qui paie un lourd tribu à cause de ceux qui le prennent de haut.

Là encore c'est le peuple qui paie pour certains dirigeants aux propos racistes, xénophobes, intolérants au motif qu'ils sont décomplexés. C'est aussi le cas de certains élus aux propos racistes, xénophobes, intolérants, stupides à l'instar de ce qui se fait sur le territoire national sans que des sanctions soient exemplaires.

Le plus tolérant des dirigeants de France, François Hollande, n'est pas au sommet des sondages. Nul ne semble appréhendé cette qualité. Il n'est pas à l'origine de la déstabilisation des régions du monde meurtries par le complexe de supériorité, il colmate la stupidité des autres, des va-t-en guerre.

Y en a marre. Nous allons tous y passer? Le peuple ne veut plus payer de sa vie. Liberté pour tous les peuples du monde, Eagalité pour tous les peuples du monde, Fraternité pour tous les peuples du monde, Laïcité pour tous les peuples du monde.

C'est l'injustice sociale, l'ignorance cultivée, l'incurie de certains dirigeants, leur complexe de supériorité, leur volonté d'humilier, leur stigmatisation des autres qui nourrissent la haine, qui créent des fanatiques au destin diabolique.

Peuple du monde entier réveille toi pour que tu sois ,mieux représenté. Sincères condoléances à toutes ces familles subitement endeuillées".

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10 septembre 2015 4 10 /09 /septembre /2015 03:40

L’article que je vous propose est en quelque sorte un préambule au projet de société que doit vous présenter le Parti Progressiste Guyanais. Il se veut pédagogique et sans aucune vanité. Il tente de poser un socle qui permet une compréhension  collective cohérente de notre existence de sorte qu’ensemble, ceux qui le partageraient, s’y associent pour la construction de notre avenir commun.

Je vous propose une méthode qui consiste à percevoir sous deux angles distincts notre société. Si cela vous agrée alors, nous pourrons avoir une lecture collective identique de notre présent. Par voie de conséquence, nous saurons où nous sommes et donc, quelle direction nous voulons prendre quant à notre avenir.

Le premier angle est le mode d’administration de notre territoire. Nonobstant sa situation géographique et la nature de son développement, il est administré par des règles émanant d’un autre territoire qui a connu une évolution graduelle, une métamorphose progressive. Par suite, cette subordination est préjudiciable à son évolution. L’autre angle de perception conduit à dire voilà un territoire dont on connait le potentiel en ressources naturelles avec des hommes et des femmes suffisamment instruits. Comment peut-on harmoniser tout cela pour garantir un développement profitable à tous dans une projection graduelle.

D’emblée, je me dois de vous dire que je ne m’inscris pas dans la logique du système actuel puisque l’on voit tout ce dont il ressort. Je ne m’inscris pas également dans le mimétisme politique puisque chaque environnement à sa singularité et le notre ne fait pas exception. Tant mieux pour ceux qui insèrent notre espace dans la mondialisation et qui croient en la dérèglementation comme vecteur du développement humain. Je crois en l’altérité, en l’altruisme, en la capacité que les êtres humains ont à réunir ce qui est épars. Ces liens sont différents de ce que recherche la mondialisation dans la mesure où ils impliquent que la différence n’est pas source de division. Ce concept s’inspire de la trilogie républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité » laquelle sous-tend le triptyque ‘Justice, Equité, Tolérance ». Il est évident que tous les humains en quête de justice sociale doivent considérer cette trilogie comme étant universelle.

La société hexagonale française est assise d’abord sur une morale religieuse de type judéo-chrétien. Clovis roi des Francs Païen  se convertit au catholicisme sous Saint Rémi à la Cathédrale de Reims au Vème siècle. La laïcité en tant que concept d’organisation de la société visant à neutraliser les pouvoirs religieux et spirituels par rapport au pouvoir politique n'intervient que dans la seconde moitié du XIXème siècle, soit quatorze siècles après. Le profond travail effectué par la liberté de conscience en tant qu’éthique rend cette société très complexe et lui a permis de franchir des paliers élevant ainsi  la structure intellectuelle du peuple. Pour autant cela ne lui donne pas le droit de se croire supérieur aux autres peuples. « Les hommes naissent libres et égaux en droit». Cette complexité qui génère en permanence des relations nouvelles entraîne l’émergence de nouvelles lois. Posez-vous la question de savoir si cette organisation peut se substituer à n'importe laquelle sur n’importe quel  territoire ?

 

Notre société s’est construite sur l’esclavage et la colonisation autrement dit une morale de la soumission, de la subordination. En restant dans ce système substitué, collectivement, il n’y a quasiment  aucune chance d’émancipation. Chacun étant censé être libre de ses choix. Encore que...

Observons notre société en faisant fi de son organisation politique actuelle. Relatons notre perception sans faire attention aux subtilités qui seraient l’état d’avancement de notre conscience individuelle. Force est de constater que parmi les individus qui la composent, il y a comme dans toutes les sociétés, des théistes c'est-à-dire ceux qui croient en un dieu et une religion révélés, des déistes, ceux qui croient en une force supérieure à l’homme tel un principe, enfin, ceux qui croient en l’homme et à sa capacité à créer le bien être, le bonheur par lui-même. Ils peuvent être athée ou non. Simultanément et sans remettre en cause naïvement le système économique de production, force est également de constater que les éléments d’une vraie création de richesse sont disponibles. Posons-nous la question de savoir comment mettre en relation les trois types d’individus ci-dessus cités pour construire cet avenir radieux que nous appelons de toutes nos forces ?  L’histoire d’hier et celle d’aujourd’hui nous montrent que cet avenir ne peut se concevoir à partir de la religion. C’est une évidence. Hier avec les croisades le Pape disait aux fidèles que tuer les infidèles n’étaient pas un crime. Nous étions au 13ème siècle. Aujourd’hui, c’est DAESH qui décapite…L’issue la plus plausible est de faire en sorte que l’acte religieux relève du domaine privé et que la construction sociale se fasse sur la base d’idées politiques. Par suite, vous comprendrez que l’idéologie qui est la construction théorique de tout système politique et d'organisation sociétale est fondamentale. Le lien basé sur la tolérance permettrait de mettre en relation les différents types d’individus sans nuire à la croyance de chacun.

C’est parce que les idéologies ont disparu que les sociétés sont autant en difficulté, sont autant en déclin. Le cœur des sociétés est devenu la corruption tant morale que financière. La morale laïque est bafouée, la morale religieuse est détournée.

Notre société en sortant de ce lit d’humiliation, d’indignité peut réinventer le bonheur, le bien-être. La dignité humaine passe forcément par la liberté de conscience. Nous sommes la solution de notre destin, nous devons nous imposer comme tel.

 

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 00:13

Dans mon article intitulé «En finir avec les traumatismes » je vous ai tracé la colonne vertébrale de notre histoire collective et je vous ai promis une suite. Je soumets donc à votre sagacité ma réflexion sur la suite de notre histoire que nous avons à construire ensemble. Bien entendu, l’article ne s’adresse pas aux réactionnaires, ni aux révisionnistes. Il est destiné à tous ceux qui sont pour le progrès de l’humanité, qui ont marre des inepties, des bobards, des mensonges, de l’hypocrisie et qui sont résolument pour l’amélioration matérielle et spirituelle de l’humanité. Le tout étant une question d’équilibre tant d’un point de vue individuel que d’un point de vue collectif.

 

Au regard du dernier article, il nous est permis à minima d’avoir le choix entre deux attitudes à savoir : la vengeance ou la justice. D’emblée, j’écarte le choix de la vengeance. Je pourrais en rester là et développer celui de la justice. Pourtant, en quelques mots je vais expliciter mon refus de cette posture. Elle répond au principe de la loi du talion. « Œil pour œil, dent pour dent, vie pour vie ». Il est l’expression des sociétés dogmatiques et il introduit une réaction impulsive qui n’est pas un gage de lucidité. Au plus profond de moi, cet adage ne constitue pas une élévation du niveau de la conscience humaine. Il nous situe au même niveau que les animaux. Il fait de nous des adeptes de l’horreur, des partisans de l’ignorance, des fanatiques de la partie reptilienne qui est en nous. On ne peut être pour le progrès de l’humanité et en même temps s’accommoder de la bestialité de l’être humain, de ce qui apparaît dominant dans sa nature faute de culture et de raison.

 

Suis-je naïf pour autant, suis-je utopique pour cela… La situation de la Ministre de la Justice dans le Gouvernement des Premiers Ministres Ayrault et Valls dans l’Hexagone me rappellerait la réalité de l’existence humaine. Mais, la récente déclaration du Pape François demandant pardon pour la colonisation avant de se rendre au Paraguay, Bolivie et Equateur, espaces géographiques typés, me permet aussi d’appréhender la capacité qu’ont les humains à élever leur niveau d’humanité et à reconnaître les horreurs du passé. Parce que la recherche de la vérité sur notre existence sur terre est mon crédo, parce que je crois en notre capacité à nous dépasser, à être altruiste, je choisis avec lucidité la justice, celle qui doit lutter avec parcimonie contre l’exaspération des masses, celle qui agit en fonction des valeurs humaines et qui reconnaît tout homme comme faisant partie de la famille humaine. Cette justice avant d’être institutionnalisée, est avant tout dans l’esprit des hommes. C’est la seule transcendance que je me reconnais et qui me stimule. Je crois que bâtir une Guyane forte, une Guyane juste, une Guyane où le respect des autres et de soi est le moteur de chacun d’entre nous, passe par une lecture originale de notre passé. Ainsi donc, en choisissant la justice à la vengeance, je vous propose, par implication, une autre lecture de notre histoire plus avant-gardiste, plus à même de nous conduire vers ce qui fait la force et la vraie nature de l’être humain c'est-à-dire la liberté absolue de conscience.

 

La colonisation est la victoire de la bestialité sur la spiritualité. Le colonisateur est dominé par l’animalité. Le colonisé est envahi par la spiritualité. Le premier n’a d’yeux que pour la matière, que pour ce qu’il peut toucher et qu’il considère comme source de richesses. Il est prêt à refuser comme appartenant au genre humain tous ceux qui sont morphologiquement différents de lui. Le second est inféodé à la transcendance, même dans sa lutte, il s’interroge sur le comment de son existence et attend l’intervention d’une force extérieure à lui-même. Sans sous-estimer le niveau d’atrocité tant de la colonisation que de l’esclavage. Il me semble que les deux postures trouvent leur origine dans un déséquilibre tant individuel que collectif. Il importe donc que le colonisateur rétablisse son équilibre en hissant son niveau de spiritualité et que le colonisé pour retrouver son équilibre accepte d’élèver son niveau de matérialité. Atteindre cet équilibre fait disparaître les notions de colonisateur et de colonisé. Ainsi naît l’être humain équilibré et complètement achevé. Pourtant, ce qui paraît si simple est si compliqué à mettre en œuvre. Il est donc un vrai projet de société, un vrai projet d’organisation sociétale. Seule la confiance en l’homme, c'est-à-dire en soi peut nous donner l’espoir d’un nouveau paradigme humain.

 

J’ai envie de vous dire, peu nous importe le comment de notre existence. Il ne s’agit pas de faire « table rase » du passé. Mais, concevons cela dans notre espace privé et penchons nous publiquement sur le pourquoi de notre existence, quel est le sens de la vie, à quoi doit ressembler notre temps d’existence et que devons nous laisser à nos progénitures. Cette réflexion doit être portée par tous les hommes de bonnes mœurs. C’est une question philosophique qui doit nous donner la majorité, noir, blanc, jaune, rouge, métisse enfin quoi, tous les vrais hommes de progrès favorables à l’amélioration matérielle et morale de l’humanité. Rien n’est simple, le bonheur, le bien-être, l’émancipation, l’épanouissement sont le résultat d’une lutte qui s’appelle « honnêteté et responsabilité ».

 

Notre point de départ est la départementalisation de 1946 qui signe la dissolution de la colonisation, pas seulement sur la forme, mais également sur le fond. Par implication, les privilèges attachés à ce système sont de facto dissous. Ils meurent avec l’idéologie coloniale. Ainsi, nous devons considérer comme anachronique la détention de 90% des terres de Guyane dans le domaine privé de l’Etat. Nous devons admettre comme une faute politique et démocratique le maintien de l’économie de comptoir au détriment de l’économie de production sur le territoire. Nous devons considérer comme illégaux tant les comportements de colonisateurs que ceux de colonisés. Nous devons rejeter les castes qui se constituent dans la société. L’élévation de notre conscience individuelle et collective doit nous conduire à interroger toutes les lois qui administrent notre société dans le cadre de l’assimilation, de l’identité législative. Enfin, il nous appartient d’introduire dans notre réflexion l’itinéraire de l’émancipation qui est l’attribut de tout homme libre.

 

Ainsi conçu, nous pouvons entrevoir un vrai projet de société indissociable de sa méthode. C’est un binôme incontournable pour répondre aux aspirations de tous les citoyens. C’est le minimum que l’on demande à tout responsable politique, à tous ceux qui veulent parler au nom du peuple. Le Parti Progressiste Guyanais dont je fais partie mettra sur son site, dans la première décade du mois de septembre 2015 son projet de société ainsi que la méthode inhérente.

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