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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 00:45

Pour notre rentrée politique, nous avons choisi de faire une conférence de presse sur les préoccupations de notre Parti. En effet,  le territoire guyanais a un vrai potentiel de richesses. Or, il est le plus pauvre des Régions Ultra Périphériques. Les données statistiques sont là. Elles sont connues de tous les analystes, de tous les politiques, de toutes les Directions de l’Etat et pourtant, à ce jour aucune réponse efficace n’est apportée à la situation. Tout n’est que blabla… paroles, paroles, paroles… Nos jeunes sont victimes de la sous-activité du pays et de surcroît, ils sont stigmatisés dans le cadre de la délinquance. Ils sont quasiment tous contraints à l’exil, qu'ils soient formés ou non. Au moment où nous faisons la conférence de presse, nous savons que la colère gronde, nous savons que l’immédiateté n’est pas assurée. Les problèmes de scolarisation sont toujours posés au même titre que la déscolarisation. Il n’est plus possible de continuer sur cette voie surtout qu’à l’horizon 2030 la population augmentera de plus de 162% et elle sera de plus en plus jeune. Le PIB qui est en constante régression est un des facteurs de la rupture sociale source d’explosion. Notre préoccupation est grande et elle porte sur :

•    L’ambigüité des contrats aidés
•    La réforme du code du travail
•    Les accords de Guyane
•    La montagne d’or
•    Le chômage

Pour cette conférence de presse nos deux porte-paroles ont été Katia SPRINGER et Richard JOIGNY deux jeunes adultes.

Le Secrétaire Général

*************

CONFÉRENCE DE PRESSE DU 19 SEPTEMBRE 2017 AU ROYAL AMAZONIA

Mesdames, Messieurs les journalistes,

Merci d’avoir répondu favorablement à notre invitation. L’objet de notre conférence de presse porte sur le facteur travail sur notre territoire. Notre responsabilité en tant que parti politique nous conduit à exprimer notre préoccupation quant au devenir de notre société.

Nos analyses et propositions résultent des données de l’Insee dont la mission est « de collecter, d’analyser et de diffuser les informations sur l’économie et la société française sur l’ensemble de son territoire ».

En clair cela signifie que notre responsabilité ne saurait être engagée sur les indices que nous présentons. D’autre part, nous considérons cet organisme comme scientifique et nous faisons confiance à son intégrité.

Avec un taux de chômage de 23% et un halo de13%  la Guyane en tant que Région Ultra Périphérique à un taux de chômage élevé par rapport aux RUP portugaise et espagnole. Par ailleurs, 44% des chômeurs sont des jeunes de -25 ans.

La crise économique est beaucoup plus profonde que dans ces RUP.  Le secteur agricole est peu développé et la production peu diversifiée.

Le secteur tertiaire est prédominant mais il s’agit du secteur public. Sa part dans la valeur ajoutée est de 15% alors que 40% de la population active occupe un emploi public

La part de la population de 15 ans et plus sans diplôme est de 43,3% alors qu’elle est de 17,7% dans l’Hexagone.

Il n’y a pas de fatalité. Il nous faut arrêter les facteurs de décrochage qui génèrent la pauvreté sur notre territoire.  D’ici à l’horizon 2030, il est prévu un accroissement de la population  à hauteur de 162%

Nous croyons que la durabilité des emplois passe par la formation en termes de métiers. Le métier est la maîtrise d’un savoir-faire. En tant que tel il est un des facteurs de production qui a pour objectif la création de richesses par le biais de biens nouveaux, de services nouveaux, d’idées nouvelles. Selon nous, il faut prioriser tous les métiers afin de donner une chance à tous les citoyens de pouvoir apporter leur contribution à la création d’activité.

Nous croyons également à une dynamique du secteur tertiaire dans le secteur privé afin d’avoir un meilleur taux de contribution à la valeur ajoutée.

Nous pensons qu’il est nécessaire d’accélérer le développement du secteur agricole traditionnel et surtout de le diversifier. Il nous faut avoir l’ambition de rejoindre les performances de Madère, des Açores et des iles Canaries en atteignant leur niveau de production dans leur secteur secondaire.

Si la Guyane fait partie des pays dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne c’est bien le constat d’une économie sous-développée. En conséquence, la société agit avec violence sur ces membres en étant responsable de sa sous-activité.

Enfin, la réforme du code du travail va impacter le développement prévisionnel du territoire du seul fait du principe d’assimilation générée par l’article 73. Rien ne prouve que la dynamique recherchée par la croissance du secteur privé sera facilitée par cette réforme.

Je passe la parole à Richard

Comme le disait précédemment Katy le travail, c’est avant tout un savoir-faire un métier c’est la création d’un besoin ou d’un service et cette valeur est en train d’être détruite par les projets de loi du gouvernement.

Si cette loi peut être la solution pour la France hexagonale mais j’en doute, pour nous guyanais c’est une aberration économique. Car libéraliser le travail sur un territoire ou Il y a un taux de chômage record, ou les formations ne correspondent pas aux réalités du territoire et ou toute la population ne peut avoir accès à un marché du travail égalitairement c’est mettre des freins encore plus conséquents à un développement économique de la Guyane.

C’est pour cela que nous nous opposons à toute réforme libérale du droit du travail même si nous savons que le silence de nos parlementaires concernant cette loi, le statut qui nous régit, l’article 73 feront que nous appliquerons cette disposition.

Concernant la suppression des effectifs de contrats aidés, nous savons clairement que les contrats aidés ne sont pas une solution durable pour lutter contre le chômage car ils donnent accès à un emploi et non à un travail, c’est plutôt l’arbre qui cache la forêt.

Il n’y aurait pas besoin de contrat aidés si le territoire avait un développement économique suffisant et si la formation professionnelle était efficiente, organisée et bien réfléchie. Mais il faut reconnaitre que ces emplois subventionnés font vivre un grand nombre de famille et sont, malgré tout, une des rares possibilités que les collectivités ont pour maintenir la paix sociale sur un territoire au bord de l’implosion.

Nous nous devons donc de lutter pour une augmentation des effectifs de contrats aidés mais surtout nous devons lutter pour un développement économique  sur le territoire afin que chacun puisse y trouver un travail, un métier, un savoir-faire.

Par ailleurs, un développement économique durable et pérenne ne se fait pas avec une Multinationale. Effectivement, ces sociétés transnationales sont là pour la rentabilité extrême et ne respecte que le profit, le travailleur pour eux est déshumanisé ce n’est plus qu’une variable économique.

De plus, tous les emplois promis et consacrés au territoire par le projet de la montagne d’or ne sont qu’à très faible valeur ajouté.

En effet, aucune formation n’a été mise en place en amont pour que l’on puisse développer une expertise et des savoirs faire sur le territoire, pour que l’on puisse former des ingénieurs, des techniciens.

Donc les soi-disant 800 emplois direct promis par la société ne seront que des tâches subalternes ne donnant ni formation, ni émancipation économique et sociale, ni savoir-faire et métier.

Nous ne voulons pas de ça pour notre pays, c’est pour cela que rien que sur l’aspect de la valeur travail nous nous opposons frontalement au projet minier de la Montagne d’or et nous appelons toutes les guyanaises et tous les Guyanais à faire vent debout contre ce projet.
Concernant les accords de Guyane, nous avons vu une Ministre se promener encore une fois sur le territoire à grand coup de communication et amener des réponses qui ne font plus rêver personne et n’amusent plus la galerie.

Les accords de Guyane sont une priorité car ils émanent de la volonté du peuple et il n’est pas normal que l’Etat ne respecte pas rigoureusement ces engagements.

Cependant, nous tenons à rappeler à tous que l’on ne crée pas de l’activité économique avec des subventions, il est fondamental que nous ayons la maitrise du sol et du sous-sol pour enfin mettre en place une politique de développement économique créatrice de richesse pour notre pays et qui génère donc du travail.

Nous invitons donc toutes les forces vives et tous les signataires des accords à redoubler d’effort pour que nous puissions avoir satisfaction très rapidement sur le volet foncier et nous mettons en garde l’Etat quant au respect de ses engagements.

Mesdames et messieurs, la conférence prenant fin, nous vous remercions de votre attention et nous sommes disponibles pour toutes vos questions.

Merci à tous,

 

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 02:10

Ce phénomène naturel parmi d’autres n’est pas le seul à nous pousser à l’interrogation. La mort nous met en conscience avec le temps fini, la fin d’une conscience humaine, la réalité d’une matière inerte qui deviendra putréfaction. Elle est pour celui qui vit la fin de vie une source de réflexion. Quel est le sens de la vie, quelle leçon en tirer, quelle résolution adoptée individuellement face à elle. Enfin, comment partager cette réflexion avec les autres s’ils ne considèrent pas la mort de la même manière que soi.

Lorsque l’ouragan, aujourd’hui « Irma », frappe ce qu’il y a de génie humain ; les sociétés humaines, leurs structures, leurs hiérarchies des normes, lorsque les dégâts sont aussi importants en l’espace de quelques minutes, ne doit-on pas s’imposer une réflexion profonde sur ce que nous représentons dans l’univers… Ne doit-on pas s’imposer une remise en cause de notre comportement, de notre absence d’humilité, de notre manque de solidarité, de fraternité…

L’ouragan est un vent mais pas n’importe lequel. Et si, il avait un esprit puisque l’on parle de son œil… Et si, il savait ce qu’il faisait… Il y a des vents qui sont comme nos amis. Ils sont là avec nous, ils sont domestiqués. Ils font partie de notre environnement comme les chiens, les chats qui nous tiennent compagnie. Il nous arrive parfois de constater leur absence et de les réclamer. Nous les sollicitons souvent pour nous rafraîchir tant nous avons l’impression d’étouffer. Alors, nous sommes installés dans un cocon, un Eden dirais-je… Ainsi, nous bâtissons des sociétés avec leurs lots d’injustices sociales, économiques où l’opulence côtoie sans vergogne la misère. Des sociétés où la pauvreté n’apparaît pas comme une préoccupation majeure. Plus il y a de pauvres et plus ces sociétés dites modernes sont considérées comme des réussites.

Alors, n’est-ce pas la nature qui reprend ses droits lorsque  ces vents, ceux-là qui traumatisent aussi bien les nantis que les pauvres nous font savoir qu'ils font partie de notre univers? Ces vents qui nous font part de leur force, de leur puissance et de leur pouvoir. Ils ne sont pas nos amis à l’instar des loups et des fauves. Notre Eden devient un enfer et les pauvres, les humiliés deviennent les alliés de circonstance de ce phénomène qu’est l’ouragan. Ceux qui réfléchissent sur les inégalités générées par la violence de la société s’abstiennent de tout jugement et s’interrogent sur ce qu’il faut de plus pour que les humains au-delà de leur morphologie apparente se penchent sur une construction plus humaine de l’organisation sociétale. Avec ces vents d’une régularité dans leur violence, ce n’est plus le temps fini qui nous interpelle mais bien le temps continu. On entend le gémissement de ceux qui ont surtout perdu leurs biens matériels. Ceux qui n’en n’avaient pas ne savent pas ce qu’est de gémir pour ça.

La stupidité des terriens émeut les tornades, les ouragans, les séismes de toute nature comme si ces infiniment puissants étaient dotés d’intelligence.

Ainsi va notre vie terrestre…

 

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 04:27

Les élections législatives 2017 du premier tour, un 10 juin, jour de commémoration des victimes de l’esclavage ont permis de constater que plus de 75% des électeurs s’est abstenu. Cette journée de souvenir n’est en rien responsable de ce défi démocratique. Elle n’est même pas à la hauteur de l’événement historique. Le mal est beaucoup plus profond et je veux vous l’exprimer. Peu importe que certains puissent penser que ma démarche est subjective, c’est ainsi que je veux la concevoir. A travers le prisme de l’histoire. Je suis convaincu qu’en tant qu’être humain, je dispose de tous les attributs de la dignité.

La Guyane cette terre d’accueil qui a vu les asiatiques traverser le détroit de Béring et atteindre les Amériques dont notre cher territoire. La Guyane cette terre d’accueil qui a vu les plus robustes africains supporter la traversée inhumaine de l’Atlantique et débarquer en esclaves. La Guyane cette terre d’accueil qui a vu déporter comme bagnards les résistants d’Indochine pour la quasi-totalité, des condamnés d’opinion. La Guyane cette terre d’accueil qui a vu arriver les bannis du Moyen-Orient et particulièrement des algériens dont un qui avait refusé par dignité d’obtempérer face à un simple soldat de l’armée coloniale. La Guyane cette terre d’accueil qui a vu arriver en bagnards des français, certains pour délits d’opinion.

La Guyane cette terre d’Amazonie, riche de son sol, son sous-sol, de sa faune, sa flore, sa position géostratégique et de la diversité du genre humain qui la compose, demande à être aimée. Voilà qu’elle se trouve dans les pires difficultés économiques et sociales. La faute à ceux qui sont à l’origine de l’esclavage, de la colonisation, des déportations. Ceux-là même qui maintiennent un système où les supplétifs apparaissent en première ligne sans réel pouvoir et qui passent leur temps à changer de camp avec chaque changement de gouvernement. Ils sont les aliments du système.

Pourquoi tous ces peuples qui connaissent le déracinement et ses conséquences ne se constituent-ils pas en nation ? Pourquoi ce lien du déracinement et de la souffrance intellectuelle profonde ne se transforment pas en un lien fort de fraternité ?

Avec le temps, le plus crétin d’entre nous a fini par comprendre que l’assimilation, l’identité législative est un leurre. Mathématiquement c’est faux. Même inconsciemment, c’est ce qu’exprime le désintérêt des électrices et des électeurs pour ce qui veut ressembler à une démocratie. Les plus conscients d’entre nous savent qu’il n’y a pas plus de considération pour nous qu'il n'y en a eu pour nos ascendants, surtout en ce qui concerne les afro-descendants. Nous nous battons comme de vieux diables pour élever la conscience collective et nous sommes trahis par les nôtres qui veulent soutirer même à moins de 25% la quintessence de la légitimité si celle-ci a un sens.

Puisque nous aimons la souffrance, appréhendons les résultats de ces élections législatives 2017. Notons entre parenthèse que le taux d’abstention dans l’hexagone est d’un peu plus de 51%. Ce taux scandalise un petit peu les « politologues ». En Guyane le taux est de 75,97%, il faut noter que nous sommes moins de 100 000 inscrits sur les listes électorales, moins d’un quart des électeurs s’exprime et pourtant… Les bureaux de vote ferment à 18 heures. J’ai constaté, depuis les élections municipales de 2008, les informations chiffrées que l’on nous donne le soir sont très sensiblement différentes le lendemain. Je vous renvoie aux données chiffrées.

Aucun des candidats sur la première et la deuxième circonscription n’a obtenu 12,5% des électeurs inscrits pour se maintenir au deuxième tour. Ils sont tous repêchés. Sur la première circonscription, ils ont obtenu respectivement 6,70% et 6,66%. Sur la seconde dans la même configuration ils ont obtenu 9,12% et 5,08%. Puisqu’au deuxième tour, il s’agit d’une majorité relative, L’un des deux, sur chaque circonscription risque d’être élu avec moins de 12,5% des électeurs inscrits.

En général, on nous parle des dictateurs qui se font élire avec des scores fleuves derrières lesquels il y a tout un arsenal d’intimidations, de répression etc. Comment pourrait-on qualifier nos élus avec leur score ruisseau ? Ce n’est pas plus flatteur…

On ne peut parler d’intimidations etc. Mais, il y a bien des raisons et, elles ne sont pas plus nobles que celles des dictateurs.  La Guyane, c’est 44% de pauvres lorsque l’Hexagone est à 14%, le chômage est à 23% avec un halo à 13% lorsque l’Hexagone est à 9,8% et un halo à 1%. 8 emplois sur 10 sont dans le tertiaire. Quid de l’activité de production. Le seuil de pauvreté est de 558 € en Guyane lorsqu’il est de 1000 € dans l’Hexagone alors que le coût de la vie y est en moyenne supérieur de 13%. Qu’est-ce qui justifie cette différence de perception de niveau de vie, de qualité de vie ? Est-ce éthiquement juste ?

« Les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité » Sommes-nous des Hommes ? Alors, disons: ca suffit !!! Prenons-nous en charge en élevant notre conscience et bâtissons une Guyane Forte à partir de notre intelligence collective et de notre détermination à vouloir compter parmi les humains d’envergure. Ceux qui veulent de la responsabilité, ceux qui se soucient réellement du genre humain.

 

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 07:01

Si le territoire hexagonal est dans cet état de repli sur soi, de doute sur le présent et le proche avenir, on ne peut plus nier que ceux qui l’ont dirigé n’ont pas fait peu de cas du peuple. 9 millions de pauvres, 6 millions de chômeurs, des contrats de travail précaires et j'en passe, c’est la réalité de ceux qui ont fait confiance aux politiques de ce pays depuis plus de trente ans. Beaucoup de ceux qui souffrent ont perdu leur dignité. En conséquence, la République indirectement leur a ôté un des attributs qui font qu’ils sont des humains. N’est-il pas écrit : « Les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité » ? Le train de « La France insoumise » est passé avec une nouvelle approche philosophique humaniste et une nouvelle éthique pour redonner du sens à la politique et à l’existence, trop parmi ceux qui souffrent ne l’ont pas entendu venir et l’ont laissé passer son chemin.

Il est normal qu’aujourd’hui, dans l’hexagone, ces politiques doivent se battre pour éviter que le parti d’extrême-droite n’accède au pouvoir. Il est normal que ceux qui leur ont fait confiance se défoncent pour faire en sorte que le territoire hexagonal ne soit pas sous l’empire du Front National. Il est normal que ceux qui ont des soupçons sur les régimes fascistes se battent pour ne pas voir demain l’équivalent des « mères argentines de la place de mai » dans cette France que l’on dit démocratique et qui a sa trilogie « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il est normal que ceux qui connaissent l'histoire de France se battent pour qu’ils n’aient pas envie de composer une chanson similaire au "chant des Partisans". Il est donc évident pour les humanistes, les progressistes qui vivent sur le sol hexagonal apportent clairement leur contribution pour éviter au FN d’avoir accès au pouvoir suprême.

Qu’en est-il du territoire guyanais avec ses 93 milles électeurs ? La logique ne peut pas être la même. Nous sommes en Amérique du Sud, Les Amérindiens ont été spoliés de leurs terres, des drames inhumains rappellent notre histoire comme l’esclavage, la colonisation, les déportations, l’expropriation des habitants de Malmanoury etc. De ces drames, les gens ont créée un métissage extraordinaire. Les nouveaux arrivants ont également mêlé leur sang. Alors, nous savons, dans nos moments de lucidité, que notre terre ne peut pas féconder de régime fasciste sauf parmi ceux qui se comportent comme des colons. Nous savons que l’extrême droite est anti-intellectuel, antidémocratique, antisémite, homophobe, xénophobe, nationaliste, traditionaliste, raciste. L’ordre est central dans son idéologie, aussi bien l’ordre moral que l’ordre social. Les forces de l’ordre aussi bien les militaires que les policiers sont au service de son idéologie et ont pour mission de lutter contre ce qu’elle appelle le désordre politique et social. A ceux qui ont des doutes, je les invite à regarder les documentaires sur tous les régimes d’extrême-droite. Alors, il est hors de question pour moi d’appeler à voter pour le FN et sa candidate Marine Le Pen.

Pour autant, vais-je appeler à voter pour le candidat d’En-marche, Emmanuel Macron ? Non, l’Hexagone doit faire son travail en fonction de ses aspirations et nous, nous devons faire le notre en fonction de nos aspirations. La stratégie que je propose aux citoyens du pays, c'est-à-dire, ceux qui vivent ici difficilement tant matériellement qu’intellectuellement, ceux qui veulent y construire leur avenir, repose sur des faits tangibles.

La République nous a constamment ignorés. Elle a permis la communautarisation du territoire pour mieux régner, elle a détruit notre économie avec la complicité de certains politiques en ne permettant pas les investissements qui précèdent le développement. Il y a un exemple patent qui est celui du sénateur Georges Othily à l’époque Président du Conseil Régional dont les investissements qu’il a réalisé ont été supportés uniquement par les contribuables présents sur le territoire. Pourtant, la Guyane offre au pouvoir central et à l’Europe, l’économie spatiale par le potentiel de 12 tirs minimum de satellites par an, la ZEE (Zone économique Exclusive), la forêt Amazonienne, la biodiversité etc.

En ce qui concerne le candidat ultralibéral, Emmanuel Macron, Le Canard Enchainé a écrit, qu’il a soutenu avec Attali et Juppé l’immense projet minier de la Montagne d’or. Ceci se fait au détriment des intérêts du territoire. Nous n’avons entendu aucun démenti. L’exploitation de nos ressources naturelles sans retombées significatives est l’une des causes de l’insécurité, de notre sous-développement et de la défaillance de notre circuit économique. C’est cette situation qui a également conduit récemment 16% de la population à descendre dans la rue. Vous imaginez plus de 9 millions de manifestants dans l’Hexagone…

Il est important que l’on pense d’abord à nous. Il y va de notre existence, de l’avenir de la jeunesse de notre territoire. Dans la mesure où nous voulons montrer notre lucidité et notre maturité par rapport à l’indifférence dont nous faisons l’objet de la part de la République, Je propose aux électeurs le vote Blanc. Pour que celui-ci ait du sens, il faudrait que le taux de participation soit de l’ordre de 80% autrement dit que nous soyons environ 75 milles votants et que les votes blancs soient de l’ordre de 80% soit environ 60 milles. Le Président ultralibéral aura à prendre en considération l’expression de ce vote. Sur le plan national et international, on nous prendrait très au sérieux. Par ce geste nous montrons à la République que nous sommes visibles et que nous sommes des humains complètement achevés donc, capables d’analyse.

Comme vous le savez, je déteste l’abstention mais également le vote Blanc. Cette stratégie m’apparaît nécessaire pour sortir de notre sous-développement et par implication de l’insécurité. Ne soyons pas abstentionnistes, mais, votons blanc.

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 02:05

Nous sommes à quelques heures du scrutin pour le premier tour de l’élection présidentielle qui aura lieu chez nous le samedi 22 avril. Nous sommes également en pleine crise sociale. Cependant, tout laisse à penser que la liberté de circuler ne sera pas entravée pour l’exercice de cet acte civique. Nombreux sont ceux qui n’ont pu entendre correctement chacun des candidats et pour cause, la raison est juste. Beaucoup seront tentés par l’abstention, le vote blanc ou un bulletin non homologué par la commission électorale. Tout ceci pourrait se comprendre, ce n’est pas l’expression de la raison mais celle de l’émotion. L’avenir du territoire c’est le court terme, le moyen et le long terme. Nous devons y penser. Nous avons l’expérience de l’abstention et du vote blanc. Nous savons sur quoi cela débouche. Dans tous les cas, jamais sur l’amélioration des conditions de vie. Les indépendantistes qui choisiraient de ne pas s’intéresser à cette élection respecteraient une logique qui est propre à leur démarche. Ceux qui ne le sont pas feront leur choix et ceux qui sont indécis nous leur proposons notre réflexion.

Entre temps, on parle d’exoplanètes. C'est-à-dire de planètes se situant hors de notre système solaire. C’est extraordinaire d’apprendre de tels exploits réalisés par les humains appelés astronomes. Ces humains sont comme vous et moi. Ils ne viennent pas d’une autre planète. Ils boivent, ils mangent, ils dorment, ils ont des besoins comme tout un chacun, ils sont mortels. Ce sont des scientifiques tout simplement parce qu’ils sont méthodiques, cohérents et qu’ils ont de la rigueur intellectuelle. Ils ne sont pas des pseudo-érudits ni des pseudo-intellectuels. L’exoplanète dont il s’agit est celle identifiée LHS 1140b. Cette logique est implacable et fait avancer le monde.

Chacun doit chercher en toute circonstance à avoir la même rigueur intellectuelle, la même cohérence et procéder avec méthode. Nous avons connu des crises graves qui ont conduit le Président Sarkozy à nous proposer une évolution institutionnelle par referendum. Une majorité a opté pour le statuquo le 10 janvier 2010. Sept ans après nous vivons une crise encore plus grave poussant près de 40 000 personnes à manifester sur le territoire, soit, 16% de la population officielle. A titre de comparaison cela représente près de 9 920 000 personnes dans l’Hexagone. C’est énorme et jamais réalisé.

Ce parallèle nous permet de bien appréhender le fait historique et exceptionnel que ça représente. Mais, c’est également la mesure de l’intensité de la souffrance et le ras-le-bol qui en découle. Si nous avons identifié les causes de cette exaspération nous devons utiliser les mêmes atouts que les astronomes, c'est-à-dire de la méthode dans les analyses, de la cohérence dans la démarche et de la rigueur intellectuelle dans la philosophie de vie. Par suite, sachant que seul le Président de la République a un projet de société pour tout le territoire républicain, Il nous est facile de savoir ce que nous attendons des candidats. Nous attendons d’eux non pas qu’ils nous perçoivent comme des majeurs incapables mais comme des hommes et des femmes dignes. Parmi tous les candidats, un seul a un programme de rupture, c’est Jean-Luc Mélenchon. Il est le seul qui parle des territoires tels que la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe avec respect et dignité dans le cadre de l’alliance bolivarienne notamment (ALBA), qui fait couler tant d’encre et ne fait peur qu’aux ignorants et aux incultes. La Guyane est déjà reliée au Brésil par le pont de l’Oyapock sans qu’elle ait le moindre pouvoir de décision. C’est le seul programme qui a prévu une assemblée constituante, laquelle nous permettra d’y participer pour faire modifier le statut de notre territoire afin de garantir notre développement économique et social, la préservation de nos ressources naturelles et leur utilisation rationnelle.

A ceux qui partagent nos idées, aux indécis qui doutent de l’avenir, ne cultivons pas le repli sur soi. Le vote blanc ou l’abstention ne règle pas la crise que nous traversons, il est un jeu futile, une attitude fondatrice de l’indignité. Choisissons la conviction et la détermination qui débouchent sur la décision et la responsabilité. Laissons l’incohérence à ceux qui parlent de crise et qui soutiennent ceux qui sont du côté des multinationales qui exploitent notre or (Montagne d'or) ou qui veulent aspirer notre pétrole. Oui à vous qui nous ressemblez, votez et faîtes voter Jean-Luc Mélenchon « Un avenir en commun »,"La force du Peuple"

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 19:31

Notre territoire traverse une crise grave. Elle est le résultat d'années de "foutage de gueule". Les bobards, les boniments et les mensonges ont un prix et celui-ci intervient au moment où la courbe de la réalité rencontre celle des leurres. On entend le Président de la CTG avancer le Pacte d’Avenir comme responsable de la situation en visant le Chef de l’Etat comme si nous n’étions pas en mesure de faire nos propres propositions de développement. C’est encore un boniment. Les citoyens ont entendu parler du Pacte d’Avenir en fin 2016 soit quelques mois avant le terme du quinquennat.  Pourtant, ce Pacte d’avenir est une proposition du Président de la République qui date de 2013 sous l’empire de la Collectivité régionale.

Entrez, que voulez-vous savoir d’autres ? Les problèmes sont réels. Absence d'activité et par implication perte de pouvoir d’achat, problématique foncière, sous représentation voire absence de représentation, spoliation des ressources naturelles, croissance des crimes et des délits, insécurité galopante, retard de paiement des collectivités qui mettent les entreprises en difficultés de trésorerie les empêchant de saisir les opportunités du marché et neutralisant les effets de levier escomptés sur leur cycle d’exploitation.

Il y a un vrai dysfonctionnement de la société. La souffrance est réelle sur tout le territoire pour quasiment tous les ménages. Pas une section n'est épargnée. A cela s'ajoute l'inconsistance des principaux élus. L’Agriculture est en crise. Sa principale représentante qui siégeait à la commission permanente a été mise hors jeu sur une base très subjective. Les représentants de l’Etat (DAAF) ne reconnaissent que la légalité et se fiche de la légitimité tant celle-ci est mal représentée. La situation actuelle permet de mesurer le degré de responsabilité de ces élus.

Alors, la suite... Ils sont tous les élus de la République. Souvenez-vous, il y a peu de temps, ils ont fait une grande démonstration de type émotionnel pour réclamer un état d'urgence spécifique à la Guyane comme si l'état d'urgence national n'était pas suffisant compte tenu de notre lien avec l'article 73. Du jamais vu dans aucun courant politique hormis le fascisme, le nazisme, la dictature. Mardi 21 courant, des élus défient l'état d'urgent en voulant pénétrer dans une zone sensible au prétexte qu'ils étaient pacifiques et qu'ils avançaient les mains en l'air sans qu'on leur ait dit "Haut les mains". Très bizarre ça. Ils s'amusent avec des choses sérieuses... Aussi bien le CNES que nos propres difficultés qui sont à la hauteur des intérêts du CNES. Il y a tellement de choses à dire sur ces comportements qui tuent l'espoir des citoyens de voir leur situation s'améliorer. Le député Serville s'indigne du traitement réservé aux Élus qui ont subi les tirs de gaz lacrymogène... ont-ils pris conscience de ce qu'ils votent, de ce qu'ils demandent.

Quoi d’autres... Eh bien, ce n'est pas avec cette méthode qu'on va sortir le pays de l'état où il se trouve. La gravité de la situation mérite mieux que ça. Des généraux qui emmènent leurs troupes à la boucherie ne sont pas crédibles. En général, ils passent devant la cour martiale. Les sous-officiers qui appellent le peuple à la rescousse en l'insultant, en lui manquant de respect, n'est pas un gage de sérénité et de victoire. Tous ces élus profitent de la recherche par l'Etat de la paix sociale sur la base de la soumission, du "larbinisme". Ils auront des comptes à rendre à l'Histoire. Je crois que la paix sociale peut s'obtenir par la dignité, par le développement économique, le respect du territoire et de ses habitants, ainsi que par une meilleure répartition des richesses créées.

Oui, oui, oui, mais… ? Trouvez-moi une cohérence dans ce qui se passe ces-jours-ci...Certains élus et leurs acolytes pieds nickelés surfent sur l’émotion de la population et sur la pseudo unité qu’ils voient comme une uniformité. Ils  veulent faire croire que je suis radical, le mot à la mode. L'état de la société ne plaide pas pour eux ni pour les représentants de l’Etat. L'organisation de la société nécessite de la rigueur intellectuelle, de la rigueur dans l'analyse, de la rigueur dans la méthode. Il ne faut pas confondre cette rigueur avec la rigidité voire la radicalité. Aux yeux du monde objectif, c'est eux qui passent pour des danseurs de corde et qui considèrent la société comme une foire. Ils tuent la force mentale de tout un peuple. Ils tuent la confiance de toute une population.

Clap de fin… Je suis solidaire de la souffrance du peuple. Je reconnais la légitimité des représentants des corps de métiers. Il faut en finir une bonne fois pour toute. Pour cela il faut être lucide dans les décisions à prendre. A chacun de mesurer son niveau de conscience pour identifier ceux qui sont sincères dans cette lutte et les opportunistes. J’aurais préféré que ce mouvement ait lieu au lendemain de l’élection du futur Président de la République. D’autre part, ceux qui veulent que les citoyens se mobilisent pour une juste cause apprennent à les respecter et réservent leurs insultes aux élus qui les ont trahis.

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 01:25

La Guyane est un territoire qui a un potentiel énorme en matière de développement économique. C’est un territoire qui peut contenir plus de 10 millions d’habitants dans la mesure où son espace géographique représente le 1/6ème du territoire hexagonal. Pourtant, il contient officieusement plus de 400 000 habitants alors que les statistiques officiellement en dénombrent  moins de 250 000. Les ressources naturelles sont énormes par rapport à la population. Les habitants sont pluriels. Il n’y a pas si longtemps, une trentaine d’année, on continuait à parler du carrefour de toutes les différences humaines, le sang s’était entremêlé.
 

Quelques individus ont tout bouleversé par leur incurie, leur soif de pouvoir, leur égoïsme, leurs ambitions personnelles. Ils se sont mis à construire la société guyanaise sur la base du mensonge, sur la mystification, la manipulation. Ils ont communautarisé le territoire et ont fini par choisir certaines populations comme boucs émissaires. Les voix de la raison ne peuvent pas être audibles dans cette sphère. Comme en pareil cas, les solutions les plus simplistes, les plus populistes sont celles qui sont les plus entendues et qui se répandent le plus rapidement dans les circuits mentaux des plus fragiles qui sont les plus nombreux. La société s’est mise à se déliter progressivement et s’est accélérée avec l’avènement de  monsieur Sarkozy dès l’élection présidentielle de 2007 avec son credo de la droite décomplexée. Le système dans sa configuration actuelle est la source de ce délitement et les représentants aussi bien de l’Etat qu’une bonne partie des élus locaux sont à l’origine de ce désastre. Quasiment tous les représentants de l’Etat exercent leur fonction pour la première fois en Guyane. On pourrait dire sans risque de se tromper que leur promotion est liée à une supposée réputation du territoire datant de l’époque des expéditions et de la colonisation. Par ailleurs, leur vitesse de rotation est plus que rapide pour un territoire qui a besoin de se développer avec cohérence. Les plus importants représentants de la légitimité sont costauds en paradoxes, ils veulent une chose et son contraire. Il n'y a qu'à les écouter.
 

La Guyane, c’est aujourd’hui un taux de chômage officiel de 22% auquel il faut ajouter un halo de 13%, c’est une société en sous-activité qui a choisi le 10 janvier 2010 sous la houlette de l’actuel Président du territoire les revenus de l’assistance à ceux du travail. C’est une société où depuis des années, des milliers d’enfants sont exclus du système scolaire. Une société où le déficit en matière de logement défie l’entendement. C’est une société où il y a de graves problèmes liés au foncier. Dans un tel contexte la délinquance a explosé, les crimes crapuleux font l’effet d’une bombe, donnent le sentiment d’une guerre. Les citoyens se sentent mal, ils ont peur et les thèses de l’extrême droite trouvent un grand écho chez bon nombre d’entre eux.
 

Comment a-t-on pu laisser le territoire sous l’empire de la République laïque et démocratique arriver à une telle déchéance… Lorsque certains politiques, élus ou non, appartenant à un parti préconisent la dignité, le respect, on leur attribue l’étiquette d’indépendantistes et de surcroît ils subissent des tracasseries administratives voire techniques à effets pernicieux. Aujourd’hui, nombre de citoyens ne croient plus en la politique. Ils s’organisent en collectif citoyens et veulent traiter directement avec les représentants de l’Etat sans tenir compte d’aucun protocole.
 

C’est dans ce contexte qu’émergent les 500 frères. Ils sont bien la conséquence du système. Ils sont bien l’expression de la relation de cause à effet. Volontairement, je ne porte pas de jugement sur eux ni sur le fond ni sur la forme. Je considère qu’il s’agit d’une conséquence du système, qu’il s’agit du résultat du dysfonctionnement de la société. J’espère simplement qu’ils sont conscients de la portée de leurs actes. Je suis atterré mais suffisamment lucide pour voir qu’ils discutent avec l’Etat. Ils ne sont ni indépendantistes, ni autonomistes, ni politiques. Ils portent la cagoule comme un attribut de leur tenue vestimentaire. Ils l’enlèvent pour s’exprimer à la télévision. Sur les réseaux sociaux, dans les messages ils sont comparés au GIGN pas aux FARC ni à aucun groupe révolutionnaire. Leur véhicule pourrait être comparé à celui des CRS, peut être que leur tenue aussi, si on évite la loupe. A la limite, il nous manque l’information selon laquelle ils seraient les laïcs de la République. Espérons qu’il n’y ait pas de dérive d’extrême-droite et que leur présence auprès des Ambassades bien ciblées n’ait été qu’une méprise, même, une illusion...
 

Enfin, après tout ça, les gens auront retrouvé le sourire, la situation se sera améliorée, peut être que des distinctions seront remises, que le territoire aura retrouvé des couleurs, que quasiment tous les problèmes seront réglés. La preuve sera faite qu’on n’a nullement besoin d’Etat, de règles, de République, de démocratie.
 

Ainsi va notre société actuelle

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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 22:51

Chers amis nous sommes réunis ce jour pour débattre du sujet que j’ai l’avantage de vous présenter et que j’ai intitulé « Combattre l’ignorance ».  Pour éviter de nous disperser, je vais définir les limites de son expression. Mais auparavant, permettez-moi de vous dire que si en apparence le sujet paraît facile, à la réflexion il est bien plus complexe qu’on ne le pense. Combattre l’ignorance c’est admettre qu’elle existe. Si elle existe, cela signifie qu’on l’a identifié. Comment peut-on l’identifier ? On pourrait répondre parce qu’on se situe au-dessus d’elle… C’est là que commence toute la difficulté. En effet, il faudrait être présomptueux pour penser que la problématique de l’ignorance et par implication de la connaissance se pose en ces termes absolus. C'est-à-dire en deux blocs dogmatiques. Je vous propose donc les limites suivantes. Pour chaque individu, la limite commence à la naissance ou chacun naît ignorant (hypothèse rationnelle). L’autre extrémité est la mort ou chacun à la suite de sa naissance, a toute son existence pour accumuler du savoir. Pour l’humanité elle commence à l’apparition de l’homme et tend vers l’infini. Mais, de quel savoir s’agit-il ?

Puisque je pose la question de la nature du savoir, je dois admettre que l’ignorance est relative. Elle est fonction de l’espace-temps. En conséquence, l’ignorance n’est pas l’absence de savoir mais un savoir limité, voire faux, falsifié, subjectif, assis que sur la seule expérience d’un individu sans qu’elle ait été vérifiée.

Pour vous bousculer un peu mes amis, quand bien même il y a plusieurs manières de définir l’ignorance, je ne vais pas vous faire l’injure de rappeler le sens étymologique du mot. Je préfère retenir la définition philosophique de l’ignorance en tant qu’écart entre la réalité et la perception que l’on a de cette réalité. Il en ressort que l’ignorance ou non va se manifester à travers cette perception. Il nous faudra admettre qu’il y a des éléments qui l’orientent. Ceux-ci peuvent bien être des préjugés, ils peuvent être aussi un savoir authentique…

Dans le corps de mon développement vous entendrez souvent les termes savoir et connaissance. Pour vous mettre à l’aise je préfère vous dire mon entendement sur eux. En partant du principe du Big-bang je conçois que le savoir s’inscrit dans l’espace post Big-bang et serait le champ du connu. La connaissance appartiendrait à l’espace pré Big-bang et configurerait le domaine de l’inconnu. Le connu trouve sa source dans l’inconnu. Une fois manifesté il devient scientifique. C’est ainsi que l’on dira : la lumière jaillit des ténèbres. Bien entendu, cela reste subjectif et vous avez le droit de ne pas le partager.

Je vous rappelle que le titre de ma planche n’est pas l’ignorance mais combattre l’ignorance. Qu’est ce que je souhaite dire par là ? Dans le développement que je vais vous soumettre, je tenterai de l’expliciter. Dors et déjà, je vous demande de prendre acte que je suis conscient de la double ignorance c'est-à-dire quelqu’un qui ignore qu’il est ignorant.

Nous admettons que lorsque nous arrivons au monde, l’espace dans lequel nous allons évoluer contient un certains nombres de savoirs universels. Car, bien évidemment, ce n’est pas à chaque génération qui arrive de découvrir ce qui existe déjà. Nous devons considérer que l’humanité enregistre ses connaissances sur différents supports. Cela va depuis les différentes inscriptions dites primitives en passant par les cartouches, l’imprimerie et les supports informatiques d’aujourd’hui.

Nous comprenons donc que tout en venant au monde ignorant, il y a à notre disposition des éléments de la connaissance et du savoir. Dès l’instant où nous manifestons notre capacité à percevoir, à comprendre, à analyser, nous entrons dans l’apprentissage du savoir et de la connaissance. Ce premier pas nous indique que nous venons de franchir le mur de l’ignorance car, à partir du moment où nous avons franchi cette étape, force est de constater que nous savons que nous ne savions pas ce que nous venons de savoir. En quelque sorte nous venons d’identifier l’ignorance. Restons un peu sur cette observation. Que pouvons-nous en déduire ? Ce que nous avons vu avant notre instruction n’est pas ce que nous voyons après. Et là se pose le problème de la relativité de la perception et on comprend, bien évidemment, en tant qu’observateur avisé, que la perception des choses est fonction de notre niveau de conscience alimenté par la connaissance  et le savoir. Par suite, nos yeux constituent l’outil de perception mais pas la perception elle-même. Vous allez certainement admettre avec moi que chaque étape de notre conscience va déterminer le niveau de perception de la réalité qui résulte de la combinaison des savoirs dont nous nous sommes instruits et que nos neurones ont captés. Ceci nous pousse à dire que le savoir et la connaissance organisent notre réflexion. Par implication, la réalité est tributaire de notre niveau de conscience. En fait, il y a dans le cas de la perception des réalités possibles qui vont du simple au plus complexe. Seulement, si cette situation ne pose pas de problème sur le plan individuel, dans le cas qui nous intéresse en tant que membre de notre cercle de réflexion, elle génère la problématique de la cohérence sur le plan collectif. Elle pose le problème de la construction et de la structuration d’une communauté humaine parce qu’on n’est plus dans l’intime, on est dans le collectif.

Vous observez en même temps que moi que la réalité étant fonction de la perception qui dépend de notre niveau de savoir et de connaissance, l’ignorance est donc relative. Elle s’exprime également en termes de niveau. On peut donc être  instruit mais pas suffisamment. Une fois que l’on a eu accès au savoir, à la connaissance, on doit prendre conscience que leur limite tend vers l’infini. En terme ésotérique c’est cet infini que l’on va envisager comme une intelligence supérieure que l’on va appeler éventuellement le Divin. Autrement, tout ce que l’on aura acquis sera considéré comme scientifique. En conséquence, à chaque fois que nous augmentons notre savoir, notre connaissance, nous réduisons ou mieux nous faisons disparaître notre ignorance. S’instruire, se cultiver est une permanence. Un des exemples que nous pouvons avancer est l’atome. Dans la Grèce antique, Démocrite et Lucrèce le considéraient comme le plus petit élément de l’Univers. Ils l’ont appelé atome parce que le terme signifie en grec incassable. Au début du XXème siècle les physiciens ont bâti l’accélérateur de particules et voilà que l’on constate que le noyau atomique est composé de neutron et de proton. Voilà comment l’atome n’est plus le plus petit élément de l’univers (espace-temps).

Nous voyons bien qu’en tant qu’être humain, le savoir et la connaissance sont nos attributs. Si nous n’en sommes pas conscients, nous sommes appelés à subir, à se soumettre. Par contre, si nous en sommes conscients, nous sommes destinés à la responsabilité et à être acteurs de notre propre destin. Du coup, ça nous conduit à avoir une haute opinion de nous pour nos qualités humaines.

Prendre conscience que la connaissance, le savoir sont les déterminismes de notre éveil tant individuel que collectif nous oblige, par engagement et responsabilité à lutter pour trouver la cohérence entre les humains et bâtir une communauté de citoyens forte. Elle nous pousse à avoir un regard systémique sur cette construction et à appréhender les humains comme les lettres de l’alphabet, les notes de musiques pour trouver la voie de la compréhension, de la cohérence et de la cohésion. Acquérir du savoir nécessite des efforts efficaces. Autrement dit, comprendre, analyser, vérifier, critiquer.

Vous avez certainement compris la nécessité de disqualifier l’ignorance si nous voulons, en tant qu’Homme de réflexion, rayonner dans la cité. Notre obligation s’exprime par la volonté de réduire fortement nos aspérités.

Combattre l’ignorance est de se donner les moyens de s’élever pour mieux appréhender la réalité collective. On peut le faire par l’entremise d’une compréhension plus soignée, plus subtile, plus sophistiquée et correctement construite.

Notez qu’aujourd’hui la pluralité des savoirs est telle qu’un individu ne peut pas tout savoir. Il finit par se spécialiser. Aussi, ce qui doit nous apparaître indispensable est notre capacité à coordonner toutes ces spécialisations pour atteindre l’objectif. Sinon cette fragmentation de l’unité n’a pas de sens.

Je suis à votre disposition pour le débat.

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27 janvier 2017 5 27 /01 /janvier /2017 17:50

Nous sommes plongés dans un monde d’incertitudes, d’angoisses qui nous impose l’obligation de réfléchir sur les actions que nous devons mener. Le nouvel an apparaît comme le moment privilégié, de par la tradition, pour prendre de nouvelles dispositions, voire changer de route. Cela n’est possible que si nous sommes en face de notre propre conscience car, c’est à elle seule qu’il est impossible de mentir. En tant qu’être pensant, nous avons pour obligation, pour engagement moral de changer la société, le monde. La société actuelle, on la connaît. Il n’y a pas lieu de continuer à réfléchir sur elle. On ne peut penser ou réfléchir que sur ce que l’on ne connaît pas ou que l’on ne connaît pas bien. Alors, dépensons notre énergie sur une autre organisation sociétale.  Il devient de plus en plus insupportable de vivre avec ces tensions sociales qui nous poussent à nous interroger sur le sens de la vie. Les plus démunis continueront-ils à croire à la transcendance au lieu de prendre  en main leur propre destin, de se transcender eux-mêmes…

Ce monde égoïste où le mensonge, la manipulation restent la base de sa construction doit être transformé par l’humilité, la fraternité, le goût de la responsabilité individuelle et collective. Il y a bien des personnes simples, instruites du savoir et de la connaissance, désintéressées, capables de faire vivre l’espoir en un avenir meilleur… Que nous faut-il pour comprendre que l’intervalle de temps qui configure notre existence nous appartient et que nous faisons de notre existence ce que nous voulons qu’elle soit. Bien sûr, tout dépend de l’idée que l’on a de soi. Il est peut être venu le temps que ceux qui souffrent soit matériellement, soit intellectuellement, soit les deux se mettent ensemble pour donner du sens à cette vie. C’est avoir une haute opinion de soi que de refuser la soumission, la subordination par la force, la trahison aux valeurs humaines que nous avons librement choisi de défendre.

Les difficultés que nous avons résultent de la conséquence de notre niveau d’engagement dans la société, de notre niveau de détermination dans l’action sociale. Autrement dit, consciemment ou non de notre défaut de responsabilité collective. Notre démission à l’égard de la société nous prive de santé mentale, matérielle et spirituelle. Pour retrouver goût à la vie, faisons en sorte que cette année 2017 , par notre volonté commune, soit celle de la révolte qui doit générer l’épanouissement du plus grand nombre pour qu’ainsi nous soyons épanouis individuellement.

Bonne et heureuse année 2017

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18 janvier 2017 3 18 /01 /janvier /2017 17:39

Ce n’est pas d'aujourd’hui que la Santé en Guyane est une préoccupation majeure. Il y a une abondante documentation sur la situation. Pour les non spécialistes dotés d’intelligence, d’esprit critique et d’analyse, il y a, parmi cette littérature, du copier-coller qui avait certainement pour but de baisser la charge émotionnelle de la crise du moment. Aborder l’Everest n’est rien à côté de ce défi guyanais. Un jeune patient récemment a commencé une grève de la faim faute d’une réelle prise en charge de son état de santé. Il y a deux jours un citoyen est décédé après une morsure de serpent en raison du fait que l’hôpital ne disposait pas de vaccin. Je mets volontairement dans l’obscurité les décès de patients et certaines complications (nourrisson, enfants, jeunes adultes,adulte comme cette patiente âgée de 81 ans)  faute de soins, ou à cause d'une prise en charge exécrable des malades. Il se murmure de plus en plus qu’il s’agit d’un hôpital de la mort.

D’une manière générale, les hôpitaux de Guyane sont tous logés à la même enseigne à quelques petites nuances près qui sont très insignifiantes. Les problèmes touchent tous les plans de la structure. Cela va de l’administration des facteurs de production avec la gestion du personnel et des moyens, del’économique avec la gestion des marchés et bien sûr ce que l’on pourrait appeler les variables de sortie, autrement dit l'objectif à atteindre, la qualité des soins.

La vraie interrogation est de savoir si l’Hôpital en Guyane est réellement pensé ? Est-il le résultat d’un projet qui s’inscrit sur un territoire avec ses spécificités qui a pour mission le bien-être de sa population et la contribution au développement économique et social ?

Je ne suis pas un agitateur, je suis pour l’efficacité, contre la démagogie, pour la responsabilité. Sans faire partie de loin ou de près des professions de santé, je me suis documenté sur les problèmes de santé et particulièrement sur ceux de la Guyane qui défient l’entendement. J’ai échangé avec le Docteur Rollin BELLONY lors d’une émission de deux heures de temps que j’anime sur une radio libre connue sur Cayenne et ses environs à savoir la Radio JAM 96.2 FM. Sa démarche m’a plu et je pense qu’il est temps de cesser l’ostracisme dont il fait l’objet.

Rollin BELLONY est le créateur et le Président de « Pirogue Humanitaire » qui est un collectif d’acteurs de santé œuvrant pour la promotion de l’esprit communautaire et de la solidarité au sein des populations les plus nécessiteuses. Il a 20 ans d’expérience en la matière.

J’ai pris tout récemment connaissance d’une note qu'il a rédigée et  intitulée : « Rêvévolution » Programme d’action pour traiter la santé en Guyane. Bien sûr, je lui ai demandé son autorisation avant d’en faire état sur mes blogs et le site du Parti Progressiste Guyanais. Voici ce qu’il en ressort.

« Notre appareil de soin n’est pas adapté à la situation démographique réelle. Nous souffrons d’un sous-développement général en matière d’infrastructure de santé et de professionnel de la santé nous sommes en situation de crise permanente

L’aide financière apportée par l’Etat n’effacera pas durablement le passif des hôpitaux de Cayenne, de Saint-Laurent et de Kourou. Je pense que les mesures spécifiques doivent être prises d’urgence. Il faut annuler la dette des hôpitaux publics mais remettre les compteurs à zéro ne suffira pas. »

Il décline ce qui coûte le plus cher :
     «-      Le surcoût outre-mer
-    Les retards de paiement qui génèrent l’augmentation des tarifs des fournisseurs.
-    Le transport des malades ne se limite pas au simple trajet en ambulance. Quand il n’y a pas de route l’hôpital envoie des hélicoptères et des avions pour transporter les malades de l’intérieur.
-    Le personnel avec un marché local de l’emploi limité et un personnel qualifié recruté systématiquement dans l’Hexagone ou à l’étranger (frais de transport, hébergement et sur-rémunération).
-    L’activité des centres de santé se surajoute au fonctionnement de l’hôpital de Cayenne. Ce sont tous ces frais supplémentaires que l’hôpital prend à sa charge directement, progressivement et durablement qui creusent le trou dans la caisse.
-    La démographie galopante exponentielle, aggravée par l’immigration et le non ajustement des dotations transforme le trou en puits sans fonds. »

Dans sa note complète que nous publions sur notre site : www.Partiprogressisteguyanais.fr, le Dr BELLONY rappelle les différentes mesures prises par l’Etat et notamment la T2A en 2007 n’ont pas réglé le problème. Par suite, il préconise des mesures exprimées dans son programme d’action. Il propose :
« 1- d’adapter l’organisation territoriale et l’accès aux soins en tenant compte des bassins de populations…
° Bassin de l’Ouest (vallée du bas Maroni)
° Bassin de l’intérieur (Vallée du haut Maroni)
° Bassin de l’Est (vallée de l’Oyapock)
° Bassin des Savanes (Kourou, Sinnamary, Iracoubo)
° Bassin du centre Littoral (l’île de Cayenne) »

Dans ce paragraphe, il pense à la transformation des hôpitaux. Ainsi, l’hôpital de Saint-Laurent deviendrait un hôpital international, le CMCK un centre hospitalier public, le CHC en un CHU pour former les futurs médecins. Le centre de santé de Saint-Georges deviendrait un centre de santé international, celui de Maripasoula un hôpital de l’intérieur.

Indépendamment de cette construction géographique il fait d’autres propositions notamment :

-    Redéfinir et accentuer la coopération avec les pays frontaliers en introduisant la notion de coopération transversale et le concept d’une carte de sécurité sociale internationale.
-    Mettre en place un institut de l’humanitaire conçu à partir de « centres de soins de quartiers devraient jouer un rôle de filtre pour désengorger les hôpitaux… »
-    Développer la médecine privée d’utilité publique en créant des villages de santé pluridisciplinaire. Il explicite dans ce paragraphe le comment et le pourquoi.
-    Participer à la mise en œuvre complète du système de formation des professionnels de santé. Il introduit dans cet alinéa la mise en place d’un « département des sciences médicales »
-    Créer une véritable administration territoriale de la santé. Dans ce passage, il fait implicitement le constat de l’absence de déconcentration de la politique de santé et propose « une sorte de ministère géré par l’assemblée territoriale en partenariat avec l’Etat ». Pour lui, « la CTG doit pouvoir jouer un rôle politico administratif… »
-    Développer une stratégie régionale en santé publique adaptée aux pratiques et au contexte multiculturel. Il précise qu’au « même titre que le curatif, les politiques de prévention doivent tenir compte des particularités de la Guyane (Hypertension artérielle, Diabète, Obésité, AVC, Sida, Drépanocytose, Paludisme, Dengue, Intoxication au Mercure, Drogue, Zika, Chikungunya). »

Il termine sa note en faisant le constat que tout un chacun est en mesure de faire en fonction de son niveau de conscience tant la situation est catastrophique que « La santé en Guyane est une véritable tragédie ». « Contrairement à ce qu’affirment certains ce n’est pas la Guyane à s’adapter au système de santé hexagonal mais le système de santé à s’adapter à la Guyane ».

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