La fermeture de la Chambre d’Agriculture de la Guyane
L’information parvient au commun des mortels par l’entremise d’un journal de la place selon laquelle la Chambre d’Agriculture est fermée de par la volonté de son Président au motif d’endettement.
Il y a de quoi s’interroger sur le sens de la représentation professionnelle à partir des élections. Comment peut-on fermer un organisme consulaire selon la volonté de son président ? C’est dans les ploutocraties que l’on peut voir ce type d’exécution.
La Chambre de commerce est un établissement public. Elle exerce des missions qui n’ont pas qu’un intérêt pour les agriculteurs mais pour l’ensemble des consommateurs. Une chambre d’Agriculture où il y a un comité de développement économique est une garantie pour les agents économiques même si « tout est relatif par ailleurs».
La première interrogation est celle de savoir quelle est la nature du Conseil d’Administration ou de l’Exécutif…Procéder à la fermeture de la Chambre d'agriculture, c’est nier la légitimité des élus professionnels, c’est contester leur droit de jouer le rôle qui leur est dévolu.
Où sont les agriculteurs ? Ont-ils conscience qu’il s’agit d’un outil extrêmement important pour l’économie agricole. Comme toutes les Chambres d’Agriculture, celle de la Guyane représente le monde agricole et rural. Elle est le porte-parole des intérêts collectifs des agriculteurs auprès de l’Etat, des responsables politiques, des Instances européennes. Elle n’est pas une caisse de résonnance d’ambitions personnelles ni de règlements de compte.
Dans le même journal local, on apprend que la seule ressource est la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti. Est-ce la réalité ? Ici se pose un problème budgétaire. D’une manière générale les Chambres d’Agriculture ont un budget à trois niveaux se répartissant en subventions, contrats et conventions avec l’U.E. l’Etat, les Collectivités Territoriales à hauteur de 25%, de Prestations rémunérées à 25% et de la Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti à hauteur de 50%. Quelle est donc la relation entre la Chambre d’Agriculture et la Direction de l’Agriculture et de la Forêt ?
On comprend mieux pourquoi la Guyane a un tel retard de développement agricole et que l’aménagement de l’espace rural est aussi déficient. En fait, il n’y a pas, en tout cas sur le fonds, un réel collectif agricole. Ca à l’air du « sauve qui peut » Paraît-il que l’article 73 de la Constitution était le meilleur dessein pour la Guyane
Il est temps de remettre les choses en ordre de marche de manière objective et rationnelle et le plus tôt possible. Il y va de la crédibilité des agriculteurs s’ils ne veulent pas que les consommateurs aient des doutes sur leur sens des responsabilités et par implication sur les produits qu’ils sont censés fournir sur le marché.
Tout se passe comme nulle part ailleurs. Nulle part ailleurs où il existe une démocratie.