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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 21:38

REXMA est une société locale qui a obtenu une autorisation d’exploitation aurifère à la crique Limonade sur la commune de Saül en Guyane. Le maire de cette commune s’y oppose en prétextant qu’il ne veut pas d’exploitation aurifère à moins de dix kilomètres du bourg.

 

Saül est une commune isolée avec des terres fertiles qui feraient envie à tout agriculteur qui aurait une certaine idée de la valeur travail. Elle est une commune qui pourrait être largement la capitale de la Guyane tant son sous-sol est riche, tant sa situation géographique est opportune. Mais, pour cela il faudrait certainement un maire pionnier qui ait l’ambition d’être à la tête d’un territoire valorisant et valorisé par l’activité de ses administrés. Malheureusement, la culture de la rente fait que certains responsables politiques ont une préférence pour l’inactivité qui rapporte. L’argument avancé est-il imparable ? relève t-il philosophiquement d’une pensée humaniste ou d’une philosophie de la paresse ?
Ce qui est important dans une activité est son utilité et surtout les conditions d’exploitation. L’exploitation garantit t-elle les conditions acceptables d’altération de l’environnement. Si l’Homme ne peut pas cadencer son environnement par rapport à ses besoins d’épanouissement il lui est donc interdit pour préserver la nature de construire des villes et des villages. Ainsi donc il n’existerait pas de maire. Vous direz certainement qu’il vaudrait mieux ne pas avoir de maire que d’en avoir de frileux et d’incohérents au point de favoriser l’immobilisme quand bien même ce dernier pourrait être rémunérateur grâce à la ponction faite sur le travail des autres.
 

Il nous faut admettre le manque de cohérence d’un tel argument qui n’exprime rien de sérieux. A deux kilomètres du bourg il est plus facile de contrôler les conditions d’exploitation et donc de prévoir la pollution éventuelle. La technique de production utilisée exclut le mercure, nécessite l’exploitation en circuit fermé. Enfin, en matière sanitaire les exigences d’hygiène et de sécurité sont bien plus draconiennes qu’à l’intérieur de certains bourgs des communes.

 

L’activité se fait là où il y a le minerai et là où il est plus rentable à exploiter. Grossièrement, compte tenu de l’étendue du territoire, économiquement parlant on pourrait soutirer que c’est le bourg qu’il faudrait déplacer si une telle activité devait être en mesure de réduire le chômage et de financer les investissements qui précèdent le développement. En tout état de cause à 2 km du bourg les administrés sont plus en sécurité que les administrés des communes qui se situent sur le littoral avec des terres arides et la mer comme seules richesses naturelles sans être à l’abri d’un tsunami.

Il est ahurissant de savoir que des multinationales qui viennent avec des méthodes dévastatrices, utilisant du cyanure par exemple, imposant leur puissance financière et leur aura international arrivent à être entendues par certains de ces élus et qu’une entreprise locale a toutes les difficultés pour accéder à une telle activité et qu’elle ne reçoit jamais le même soutien de la part des organismes tant professionnels que sociaux. 

Saül est une commune qui fait partie d’un parc national de plus de 33000 km². Le cœur du parc fait plus de 20000 km². Autrement dit plus du 1/3 du territoire, là où il y a quasiment toutes les ressources naturelles, est neutralisé. L’accès à ce parc ne peut se faire que par pirogue où par avion c’est dire qu’en terme de visites il ne faut compter quasiment sur aucune recette directe, que les moyens humains ne seront pas en adéquation avec une telle superficie. On voit que c’est une culture de l’assistanat qui est en point de mire et malheur aux générations qui arrivent.

 

La France hexagonale qui compte des parcs nationaux sur son territoire, ne dispose d’aucun parc dont le cœur atteint 1000 km². Or, depuis 1911 l’idée de parc est introduite dans la société française. Il a fallu attendre 1960 pour que le premier texte sur les parcs nationaux voit le jour. Les français ont résisté et le développement a suivi. Le tiers du territoire hexagonal n’est pas constitué en parc national.

 

Seuls les pays en voie de développement se sont vus imposer des parcs de cette dimension (Tanzanie, Mozambique par exemple). Que certains de nos élus aient un peu de cohérence lorsqu’ils tentent de parler de retard de développement. Le développement ne se fait pas avec des acteurs qui n’ont aucun intérêt pour le territoire.et il se conçoit difficilement sur une bande côtière.

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