Il n’est pas normal que dans nos types de sociétés, la croissance exponentielle des contraintes et des contradictions ne génère pas davantage de révolte intellectuelle et de prise de conscience existentielle. Quelle doit être notre attitude lorsque ceux qui nous dirigent nous enfoncent autant dans la misère. Cette misère matérielle qui pourrit notre potentiel spirituel et intellectuel. Sommes-nous condamnés à nous déresponsabiliser face à leur légitimité temporelle ? De ce fait, quelle est notre raison de vivre ? Quel sens nous donnons à notre vie individuelle et collective étant entendu que chacun de nous dépend du groupe…
Le profil de nos sociétés à tout instant de l’existence humaine est le produit du peuple et de ses dirigeants. Il y a progrès lorsque le peuple s’épanouit matériellement, intellectuellement et spirituellement. On constate une sorte d’égrégore entre le peuple et ses dirigeants. Il y a régression lorsque dans la société, la corruption morale et financière émerge, lorsque la trahison de ses idées et celle de la confiance que l’on reçoit deviennent banales, lorsque le mensonge devient la vérité des dirigeants. Alors, l’insécurité sociale devient la base et le moteur de la société. Toutes les autres formes d’insécurité résultent de cette insécurité sociale. Les bonnes âmes inventent les « restos du cœur » mais, elles sont impuissantes devant la croissance du chômage qui touche le peuple pendant que les dirigeants et leurs amis voient croître leurs revenus. Comment un citoyen peut-il devoir à l’Etat plus de 77 millions d’euros d'impôts alors que d’autres ont des revenus si faibles qu’ils en sont exonérés…
Peuple, notre raison de vivre est la justice distributive. Elle passe par le développement moral de l’humanité. Nous ne sommes pas sur terre pour subir, nous ne sommes pas venus au monde pour souffrir, pour permettre d’inventer la misère, pour nous prosterner devant des élus que nous mettons en place et qui se prennent pour des dieux. Nous sommes sur terre pour éveiller notre conscience, pour nous affirmer en tant qu’humain à l’égal des autres. C’est un devoir face à la société, c’est un défi face à notre avenir. Le bien-être, nous le créons lorsque collectivement notre conscience rencontre les sources de nos difficultés et que nous nous transformons en guerrier de notre bonheur. Puisque tout provient de nous en tant qu’organisation humaine, il n’y a aucune raison que l’on accepte les sacrifices pour compenser les errements des dirigeants et encore moins pour qu’ils restent au pouvoir. Par ailleurs, en vertu du dicton : « Chat échaudé craint l’eau froide », le peuple, mûri par l’irresponsabilité des dirigeants, doit scruter tous les prétendants au pouvoir afin de distinguer les fripons de ceux qui ont un vrai projet de société assis sur une base idéologique claire et cohérente d’où l’on peut appréhender une construction sociale favorable au progrès et à l’amélioration morale de la société.
La force du peuple réside dans son intelligence collective. Celle-ci est perceptible lorsque que les interférences entre citoyens conduisent à refuser les actes inadmissibles exigés par la société. C’est la voix de notre conscience qui nous le commande. Le peuple est la société, il en est la force. Son image ne peut pas être celle des dirigeants égarés. Debout et construisons notre destin.