Pour que le gouvernement puisse annoncer de telles mesures d’austérité, c’est qu’il sait qu’il peut le faire parce que le peuple français est tétanisé par l’avenir obscur de son existence. Il peut le faire parce qu’il est convaincu que la pression qu’il a créée à partir de la dureté des difficultés qu’il a organisées fait que l’intellectualisme collectif du peuple français est anesthésié, peut être pour une courte période mais….
Il peut donc substituer à l’entendement le volontarisme par le seul fait que psychologiquement le peuple n’est pas explicitement conscient de son état. Le fait d’avoir entendu les riches demander de les taxer n’est pas anodin. Il s’agit là d’une action sociale ayant pour objectif de laisser croire que tout le monde est responsable de la situation et que par conséquent tout le monde doit y participer. C’est une démarche qui parle à l’inconscient collectif. A partir du moment où le peuple a intégré qu’il est responsable de son état et par implication de son environnement, il culpabilise et comme une mécanique, il devient, même inconsciemment, volontaire pour accepter un nouveau sacrifice. Dans cette volonté qui est un leurre, le jugement a disparu et la délibération est émotionnelle.
C’est dans ces moments que le peuple a besoin d’être éclairé et qu’il a surtout besoin que l’on détruise cet état de réceptivité. Ceux qui sont censés stimuler son éveil n’ont pas les moyens d’être bien entendu, ou, ils sont préoccupés par leur ego suffisamment exacerbé qu’ils ne sont pas audibles au peuple.
Il faut espérer un déclic qui est largement possible et qui va entraîner une rupture avec cette réalité de souffrance qui fait que le peuple perd le sens des rapports intellectuels qui fondent la conscience collective. Il lui faut croire à nouveau en la force de l’union, il lui faut réapprendre à croire en la puissance de l’action collective. Bizarrement, ce déclic peut provenir de la suffisance du gouvernement, de sa manière de traiter de haut le peuple et les représentants proches du peuple. Il apparaît donc évident que pour sortir de cette crise pérenne, il faut exploiter ces comportements gouvernementaux, tout en cherchant à intégrer dans la conscience collective que le peuple n’est pas responsable de l’endettement de la France ni des mauvaises politiques publiques qui ont été menées. Identifier les responsables c’est aider à la révolte pour préserver la République.
Ces mesures sont prises au nom du « réalisme » comme il n’y a pas si longtemps, on intervenait au nom du « pragmatisme ». Dans les deux cas, il ne s’agit pas, selon le gouvernement, d’austérité mais de rigueur. Les acteurs du pragmatisme ont mis la France à genoux, souhaitons que les auteurs du réalisme ne la mettent pas K.O.
Enfin, ces mesures d’austérité s’adressent à la France composée de l’hexagone et de ses périphéries ou si vous préférez ses dépendances que sont les Outremers. Ce qui est bizarre et choquant, est que les Outremers sont considérés très en retard de développement, que peut-on leur demander ? Pourtant, pour ne citer qu’un exemple, la Guyane est un territoire riche de ses ressources naturelles (Pétrole, Or et autres minerais, terres agricoles riches, richesse halieutique etc.), de sa diversité humaine et de sa faune et sa flore. L’entêtement à la maintenir dans l’article 73 nuit à son développement.
Le temps de l’action collective est certainement arrivé, il est urgent de faire taire les dissonances, les futilités pour que dans le cadre de la démocratie le courant de gauche s’oppose au courant de droite et que les politiques soient bien distinctes.