Depuis quelques temps déjà, la question sur l’évolution institutionnelle est posée dans l’hexagone. Tous les citoyens de cette France hexagonale ont entendu parler du projet Balladur. Pourtant, cette réflexion profonde, cette interrogation quasiment existentielle n’a pas l’air de perturber le déroulement des élections. Tout se passe comme si de rien n’était. Pas de précipitation, pas de cavalier qui danse plus vite que la musique. Le tout est cadencé au rythme d’un changement maîtrisé. Le Territoire est vraiment républicain, il est indispensable que les citoyens de ce territoire de la vraie République s’approprient cette évolution institutionnelle. « Il faut donner du temps au temps ».
Que doit-on penser du territoire de Guyane… Il y a un vent de précipitation qui souffle sur lui. Les élections sont perturbées par l’évolution institutionnelle. D’aucuns pourraient se demander quel est le sens de leur vote, pourquoi seraient-ils obligés de voter. Le vote relatif aux régionales a eu lieu en 2010, le mandat de six ans a été écourté à quatre ans et déjà on s’interroge afin de savoir s’il ne sera pas amputé de deux ans par une mise en place précipitée de la nouvelle collectivité en 2012. Le vote pour les élections cantonales de mars 2011 était censé correspondre à un mandat de trois ans afin de faire coïncider le terme du mandat des deux collectivités territoriales (Conseil Régional et Conseil Général) en 2014 or, dans la perspective de 2012 ce mandat électoral ne sera que d’un an. Est-ce moralement juste d’inviter les électeurs à se mobiliser pour une chose politique qui ne l’est que par son qualificatif ? Est-ce moralement respectable de porter un tel jugement sur la nature même des citoyens de Guyane ? Est-ce moralement équitable de traiter de la sorte les électeurs de Guyane ? Le vote est un droit attaché à la nature de l’être humain, comment accepter qu’on le traite avec tant de désinvolture ? Une telle démarche tue le citoyen et corrompt le « geste citoyen ».
Parce qu’il a une autre conception de la politique et une autre considération pour les électeurs, le PPG ne présentera aucun candidat à ces élections cantonales. Il est évident qu’une telle organisation de l'élection ne fait que favoriser la vulnérabilité du peuple, elle ne permet pas de tirer le meilleur parti de la conscience collective. La politique ne peut pas tout banaliser, elle doit permettre de lire et de comprendre les enjeux de l’existence. Il faut un minimum d’éthique , c’est la dignité qui le commande.
Reconnaître les obstacles d’une telle élection, c’est se montrer efficace dans l’appréciation de la portée d’un réel pouvoir, c’est reconnaître qu’il s’agit d’un écueil à l’exercice approprié du pouvoir enfin, c’est démontrer le respect que l’on porte aux électeurs.
Que ceux qui pensent que la place est ainsi laissée aux carriéristes et aux opportunistes, il faut leur dire que rien ne les interdit de confirmer les élus sortants. Ainsi ils apporteront la preuve qu’une autre décision moins coûteuse était possible. Quant à l’avenir, le peuple est modulo le Phoenix.