Il y a des mythes qui sont nécessaires s’ils éveillent la conscience collective, s’ils permettent un sursaut d’intelligence, s’ils génèrent une bouffée de courage. Il est beau le mythe de Joseph Bara selon l’angle dans lequel on se place. Cet adolescent de treize ans qui a donné sa vie pour son engagement lors de la révolution de 1789. Cet adolescent dont on rapporte qu’il résistât à la propagande royaliste. Lui a qui on a demandé de crier : « Vive le Roi » et qui a préféré crier : « Vive la République » au péril de sa vie. Bien sûr, ce n’est pas pour la République qui exclut, ni pour celle qui colonise, ni pour celle qui produit la pauvreté et la misère. On pense à la République fraternelle, de paix de justice et d’intelligence.
D’autres l’ont fait comme le jeune Joseph Agricol Viala, mort un peu plus tôt que Bara. D’autres encore moins illustres sont aussi tombés, ils étaient plus adultes plus vieux. Ils l’ont fait parce que leur liberté était hyper menacée mais, ils l’ont fait également pour les générations à venir afin que la liberté soit au cœur de l’existence.
A force de nier les mythes ou de les laisser qu’aux dictateurs, le peuple s’enfonce dans l’ignorance et absorbe la pensée de ceux qui dominent par la puissance de l’argent. L’existence devient une guerre et cette guerre, on ne peut la gagner si avec raison, on ne stimule pas l’engagement social, la lutte pour le bien commun.
En entendant Jean-Luc Mélenchon sur la crise de la dette et l’austérité, j’ai vu une phase de l’histoire de France où un adulte, sans hystérie pour convaincre le peuple, prendre le risque d’affronter frontalement les idées dominantes de ceux qui contrôle la conscience collective grâce au pouvoir du réseau d’argent qui met à leur disposition les moyens de ce contrôle.
Oui, comme le dit JL Mélenchon, ce n’est pas la dette qui est insupportable, c’est l’austérité qui l’est. Comme, ce n’est pas le déficit de la sécurité sociale qui est insupportable mais, c’est le remboursement de la dette sociale qui l’est. Cette dette opaque, indéterminée, dont on ne connaît pas le terme ni exactement ce que l’on rembourse. Cette dette qui n’épargne que ceux qui sont déjà dans la misère et qui n’ont plus rien à donner. Cette dette qui rend les pauvres plus pauvres et qui appauvrit la classe moyenne. Depuis qu’elle a été inventée avec sa sœur aînée, la contribution sociale généralisée, la situation du peuple ne s’est pas améliorée. En dehors de cela, on veut encore le « dindoniser » (c’est un néologisme volontaire qui prend sa source chez le dindon) avec la crise de la dette…
La crise de la dette existe pour ceux qui par des arrangements fallacieux au plus haut niveau avaient suffisamment de ressources financières pour prendre le risque de prêter en changeant à leur profit les règles de l’endettement. En conséquence, la solution de l’austérité est une injustice. Ceux qui s’en mettaient plein les poches, ne pensaient pas au partage pourquoi la conséquence négative du risque devrait être partagée ?
En ce sens, JL Mélenchon, fort de son assise idéologique ne se trompe pas d’objectif, ne prend pas des vessies pour des lanternes, n’a pas un discours politique à géométrie variable. C’est la force de l’idéologie à ne pas confondre avec le dogmatisme. Cette force lui permet d’être cohérent et d’être en mesure d’affronter ce rationalisme basé sur le pouvoir de l’argent. Il défend le peuple sans être hystérique.
Il arrive à grand pas le temps où dans chaque génération un mythe naîtra pour qu’à l’unisson le peuple devienne maître de son destin et que l’intelligence devienne le moteur de l’action sociale pour une meilleure gouvernance.