Lors de mon précédent article, j’ai parlé d’ordre du jour originel. Vous avez certainement compris que cela sous-entendait qu’il y avait une modification à apporter avant l’ouverture des débats.
Je vais porter à votre connaissance cette modification. Auparavant, je pense essentiel d’évoquer un scénario qui est certes une hypothèse mais qui paraît tellement plausible. Souvenez-vous du retard de l’équipe majoritaire dont je vous ai parlé. C’est toute l’équipe qui est arrivée ensemble avec près d’une demi-heure de retard. N’est-ce pas surprenant ?
Imaginons que l’équipe majoritaire n’est pas si solidaire qu’on le pense. Pensons aux trois exclus qui risquent de porter leurs voix à côté de celles de l’opposition censée être dix. Supposons que sur les trente deux membres restant de la majorité, les récompenses soient au nombre de seize, c'est-à-dire, treize adjoints au Maire et trois délégations extérieures. Sachant qu’une délégation extérieure est confisquée par le Maire sortant autrement dit celle de la 3CL, il n’y a que quinze récompenses de disponible. Donc, pour dix sept membres, il n’y a rien de sérieux à proposer. Soupçonnons un tant soit peu que treize membres sur les dix sept restant décident de calquer leur attitude sur celle du leader qui les a conduit à la victoire et exigent une récompense en remettant en cause celles déjà attribuées en toute subjectivité à certains colistiers. La seule échappatoire est une manigance qui consiste à inventer des fonctions inutiles et juridiquement impossibles. C’est ce qu’à oser faire l’équipe dirigeante de la majorité. Elle a créé des postes de suppléants aux adjoints au Maire. Incroyable mais vrai. Plus surprenant, les treize élus, comme l'auraient fait les dindons, y ont crû. Etre suppléant de suppléant c’est du jamais vu… En fait, l’important était de garantir l’élection du Maire et de ses Adjoints. Puis, advienne que pourra. Vous avez compris que l’élection du Maire et des Adjoints n’étaient pas une évidence car, l’hypothèse montre bien que l’opposition, en faisant moins d’efforts, aurait pu avec les seize récompenses avoir la majorité du Conseil Municipal. En effet, dix plus trois plus treize feraient basculer la majorité dans le camp adverse.
Le scénario continuant ainsi, le Maire sortant et sa petite équipe ont dû faire le calcul et pour se garantir contre toute velléité de « trahison », ont pris le soin de prendre l’attache d’une partie de l’opposition dans l’équipe du Parti Socialiste Guyanais (PSG) pour les convaincre de voter pour sa majorité. Ils étaient cinq dont une procuration. On peut supposer qu’il s’est agit d’un donnant-donnant. Cela prouve que la confiance n’était pas au beau fixe dans le camp de la majorité. Cette combine avait pour but de défier la démocratie et les règles républicaines. Elle est une anomalie citoyenne. Certains vous parleront de ruses en politique, d’autres vous diront qu’il s’agit de malhonnêteté culturelle et intellectuelle.
Revenons à notre modification du début et vous comprendrez qu’il s’agit d’une feinte de la majorité à l’adresse de ses propres membres. Vous comprendrez également pourquoi l’absence d’isoloir est une entrave à la démocratie et un déni de justice. La modification de l’ordre du jour a consisté à ajouter à ce dernier la mise en place des délégations extérieures. Cette manipulation avait pour but de berner voire de mystifier les électeurs de la liste majoritaire afin de faire respecter le choix arbitraire du Maire et du premier Adjoint. Au reste, avant de clore la séance, le nouveau Maire, prétextant l’heure pseudo tardive a demandé que soit retirée de l’ordre du jour la modification portée en début de séance. Ajoutez-y le retrait des suppléants et vous déduirez qu'ils ont tous été dupés et avec eux l’électorat.
Je m’empresse, avant le délai de cinq jours, de faire auprès du tribunal administratif une requête en annulation.