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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 03:23

Volontairement, je ne me suis pas exprimé plus tôt sur le sujet pour éviter de mettre le feu aux poudres. Le temps me paraît propice et je m’exprime avant que les vœux de nouvel an, réflex routinier, ne viennent nous transporter vers un monde irréel où, tous nous aurions sniffé des substances psychotropes.

A force d’immobilisme, la situation à Kourou a fini par exaspérer au point d’interdire la circulation à partir d’une certaine heure à une catégorie de personnes en l’occurrence des mineurs de moins de 16 ans. C’est une décision grave. Il faut espérer que demain ce ne soit pas les femmes et après-demain les personnes « trop engagées » politiquement. C’est donc l’état de siège à Kourou. L’histoire nous revient comme un effet boomerang. Lors de la seconde guerre mondiale, les allemands, occupant une partie du territoire hexagonal impose un couvre-feu. Pendant la bataille d’Alger, la France met en place un couvre-feu. Oui, J’exagère… C’est volontaire pour montrer la gravité de la situation et comment en temps de paix on peut s’accommoder de dispositions exceptionnelles. Certains y sont très favorables surtout s’ils ont plus de seize ans, leur liberté est intacte. D’autres le sont moins mais se taisent, c’est plus simple, le courage, vous comprenez, est une vertu… La société s’est plutôt accommodée au mensonge, à l’hypocrisie, à l’imposture, à l’illusion, ces vices qui la caractérisent.

Le recours à presque la loi martiale est bien la conséquence de la mystification d’une société Kouroucienne dite ville spatiale. Des incivilités à ce niveau ont forcément une source quand bien même rien ne doit justifier la violence. Mais, il y a des violences qui ne sont pas directement physiques qui engendrent des traumatismes conséquents. Certains refuseront de l’admettre, néanmoins, l’état de la société Kouroucienne est bien la conséquence de quelque chose… L’injustice sociale, les blessures de l’esprit, le choc de culture, les meurtrissures de la chair sont des états qui nourrissent la révolte et génèrent les actes d’incivilité graves. Il faut donc se pencher sur les causes de cette violence et ne pas se contenter d’un couvre-feu qui n’est que l’expression de la faillite de la société convenue comme démocratique. Cette disposition ne peut être considérée que comme provisoire, il s’agit d’un répit qu’il faut utiliser à bon escient.

Kourou c’est une histoire dont on ne peut pas s’asseoir dessus. Ce sont les expropriations de Malmanoury, c’est la création de la ville spatiale à l’écart du bourg resté longtemps sorte de bidonville de la commune, elle a été pendant longtemps, dans la ville spatiale même, les quartiers d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers. L’avènement du Maire de Kourou actuel qui a donné sous ses mandatures de la dignité au bourg par les investissements qu'il a réalisé aurait dû être accompagné de la création d’un commissariat de police.

La configuration psychologique de la ville de Kourou justifie plus que les villes de Matoury et de Rémire-Montjoly un commissariat. Force est d’admettre qu’il s’agit de deux métiers différents entre le corps des gendarmes et celui des policiers. Les gendarmes doivent gérer leur isolement par rapport à la ville du seul fait qu’ils sont des militaires et qu’ils vivent dans les casernes. Leurs sorties s’appréhendent consciemment ou non à de la répression. Les policiers sont quant à eux introduits dans la ville. La nature de leur fonction est beaucoup plus adaptée à l’urbanisation de la commune. Ils peuvent mieux accompagner la politique de la ville du maire (peu importe son étiquette politique). Leur présence dans la ville est automatiquement perçue, à tort ou à raison, comme de la prévention – répression. La police municipale n’a pas les habilitations qu’il faut pour être efficace à ce niveau.

Il importe de noter par ailleurs, que la réhabilitation du bourg fait émerger des frustrations liées au choc de culture et produit l’incompréhension entre les habitants. Cet état de fait vient rendre encore plus complexe la problématique du mieux vivre ensemble.

La jeunesse d’un pays ne peut en aucun cas représenter un handicap pour la société. La stigmatiser c’est reconnaître son propre échec. Il est donc temps de trouver des solutions fiables adaptées à notre réalité que d’importer des types d’organisations qui ne sont d’aucune efficacité pour la commune. La réalité des communes de Guyane n’a quasiment rien à voir avec celle des communes de l’hexagone. Les réponses doivent être intelligentes et surtout avoir comme objectif la sérénité de la ville, le respect des uns et des autres, la liberté pour tous.

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commentaires

T
Bonjour Aymara. Merci d'avoir pris le temps de lire l'article et de surcroît avoir laissé un commentaire. La culture est fondamentale dans toute société humaine. Elle émane de l'instruction c'est à<br /> dire le savoir associé à l'expérience. Tous ces supports que sont l'Art, la Technique, la spiritualité sont essentiels pour appréhender un peuple, une nation, un groupe humain. Il n'y a pas de<br /> développement cohérent dans une société sans la Culture. Toutefois nous devons être très vigilents sur les cultures transposées liées à la colonisation, à l'esclavage,à l'assimilation voire<br /> l'aliénation. Ces états peuvent laisser croire à une réalité culturelle qui ne serait en fait qu'apparence. Le perroquet qui répète donne l'illusion qu'il peut converser, c'est une imposture à<br /> l'égard de la culture.
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A
Jean-Marie , tu dis dans ton article que la réalité des communes de l'hexagone n'est pas celles des communes de Guyane et tu as bien raison. Cependant les objectifs de beaucoup d'entre elles sont<br /> les mêmes : créer du lien , instaurer le "bien vivre ensemble" et ce même dans les communes ou quartiers les plus difficiles. Certains maires ontsouhaité redonner à la jeunesse la place qui est la<br /> sienne dans la société. Ils favorisent ce qu'il y a de plus caractéristique chez cette partie de la population: l'énergie créatrice, la passion pas encore adoucie par l'age de raison. Des<br /> dispositifs culturels sont mis en place et à leur disposition afin de les laisser exprimer leurs sentiments quelqu'en soit le vecteur(peinture, musique, écriture, cuisine , couture). L'important<br /> étant de considérer ces jeunes comme l'élite artistique et intellectuelle de notre société a venir. Cela suppose de laisser la part belle à la culture dans la politique de la ville. J'ai donc une<br /> question pour toi, Quelle forme ou quelle place penses-tu que la culture doit tenir en politique?
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