Sur mon blog de Médiapart, « Pierre de Cayenne » a fait une réplique à mon article, vous pouvez y aller et la consulter. Je pense que ceux (nombreux) qui partagent mon analyse trouveront dans ma réponse que je vous livre ci-dessous, quelques éléments complémentaires à l’appréciation de la situation.
Bonjour Pierre de Cayenne,
J’ai lu avec attention votre réplique. Je ne vais pas faire une réplique à la vôtre. Je considère que vous avez le droit de ne pas partager mon développement et vous avez autant de droit que moi à la liberté d’expression, ni plus ni moins. Sachez seulement que je conteste votre réplique et que l’essence d’une activité n’est pas contenue dans une seule vérité. J’aurais pu compléter mon article sur les points suivants :
La politique démographique du maire de Saül ; la stratégie démographique du Parc Amazonien et du Maire de Saül en situation de subordination tout en étant le « Président » ; le maillage du territoire guyanais que je considère anthropologique avec la partition en « espace méridional », « espace central », « espace littoral ».
Je voudrais ajouter que l’activité écologique est rémunératrice et comme toutes les autres activités artisanales et industrielles, elle est constituée de son lot de discriminations. Elle n’est pas une activité philanthropique. Beaucoup y gagnent bien leur vie. En conséquence, il n’y a aucune raison qu’elle se situe au-dessus des autres activités économiques et qu’elle s’habilite à donner des leçons de morale. Le pillage, par les groupes nationaux et internationaux, des éléments de la biodiversité guyanaise qui permettent l’accumulation de richesses sur le dos du territoire, reste du pillage et constitue un acte de piraterie au même titre que les clandestins de l’activité aurifère.
Sur le plan judiciaire, je suis différent de vous. Je ne suis pas juge et je ne suis l'avocat d'aucune des parties. Donc, je n'ai pas accès au dossier. Il s'ensuit que je ne condamne personne sans preuve. Les différentes juridictions auront à se prononcer et la conclusion judiciaire apportera sa réponse.
Vous vous demandez si je connais Saül… votre interrogation donne la mesure de votre conscience des difficultés d’accès à cette commune enclavée volontairement et qui appartient à une République qui se veut Une et indivisible et qui ne règle pas la problématique de la continuité territoriale. Vous êtes certainement aussi conscient que moi qu’il est plus facile de se rendre de Paris à Marseille que de Cayenne à Saül. Mais rassurez-vous le maire de Saül peut vous confirmer que je connais Saül et que j’ai visité la fameuse boulangerie restée longtemps fermée. Je n’ignore pas le prix de la traversée aérienne. Je sais, par contre, que beaucoup d’écologistes n’ont jamais visité un chantier aurifère légal et se prononcent sur la nature de cette activité.
Enfin, permettez-moi de vous dire qu’en matière de respect de la nature, de pollution, la Guyane, même en valeur relative n’a rien à voir avec les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, l’Inde et la France hexagonale notamment. Vous ne pouvez effrayer que les ignorants. Certainement comme vous, je suis un homme libre, je ne suis inféodé à aucun lobby, à aucun pouvoir ni d’argent ni de religion d’aucune sorte. Je crois en l’espèce humaine indépendamment de la texture de sa peau, de ses cheveux etc…
Cordialement.