26 novembre 2008
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En ces temps difficiles où le monde occidental met en danger toute la planète avec sa crise financière, un petit pays, situé en Amérique du Sud, entre le Brésil et le Suriname, juste au niveau de cette ligne imaginaire qui s'appelle l'Equateur, respire un air de liberté.
Tous les partisans qui admettent que la vie n'est pas déterminée d'avance mais, que les sens humains au contact de la réalité génèrent des décisions volontaires et libres auront à conclure que les citoyens de Guyane viennent de passer une étape collective de l'essence à l'existence.
En effet, depuis lundi 24 courant, l'"association des consommateurs en colère" a décidé de s'approprier les carrefours stratégiques de l'île de Cayenne en mettant en place des barrages. Cette stratégie constitue une contre stratégie à la stratégie de l'Etat qui a cantonné la quasi totalité des habitants sur le littoral de la Guyane pour les empêcher d'avoir accès aux ressources naturelles. La même opération a lieu dans les communes telles que Kourou, sinnamary, Iracoubo et Saint-Laurent du Maroni. Ces quelques points stratégiques montrent que le Pays est bloqué avec l'assentiment de la quasi totalité de la population pour ne pas dire avec la complicité de toute la population.
L'origine de cette manifestation qui dépasse la dimension d'une grève générale est le coût exorbitant du carburant. En fait, le mal est plus profond et cet événement est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". La vraie raison est issue d'une blessure psychique profonde qui traverse les générations guyanaises. Cette blessure qui ne se cicatrise pas est entre autres, l'humiliation et la gestion autoritaire des ressources naturelles exercées par des représentants de l'Etat omnipotents, omniprésents sur le territoire. Ces hommes et ces femmes qui constituent un corps à part dans la société guyanaise ont des stratèges qui savent que tout individu ne peut comprendre au premier coup tout le mouvement social et jouent sur cet aspect pour imposer leur volonté de manière abstraite ou concrète. La nature de ce lien favorise le communautarisme, l'isolement et le repli sur-soi.
Heureusement, le savoir est progressif et dialectique. La difficulté de l'environnement associée a ce phénomène du prix du carburant est un révélateur détonnateur de la prise de conscience collective. Il faut l'enretenir avec efficacité, car une personnalité collective prend forme par ce jeu d'affrontement avec la réalité.
Les médias nationaux, en ce troisième jour de mobilisation se taisent sur cet événement d'une rare ampleur. C'est bien que les réseaux sont inquiets mais fonctionnent efficacement.
Cette voix qui naît après celle de 1992, est plus forte et plus assise. Elle ressemble au film que l'on peut se faire de la révolte des Jacques matée par philippe Lebel et quatre siècles plus tard la révolution de 1789. L'intervalle de temps s'est bigrement raccourci, heureusement.
A bon entendeur salut....