Ce Congrès du 27 novembre 2018 dans lequel s’est incrustée une partie de la société civile nous conduit à nous interroger sur la manière dont nous concevons notre existence. Avons-nous pleinement conscience de ce que nous sommes où sommes-nous schizophrènes au point de nous faire Hara-kiri mais, sans lucidité. Le Congrès s’est conclu avec 1 résolution de 4 articles. Le commun des mortels non schizophrène aurait certainement préféré 4 résolutions en 1 article. Mais, puisque c’est ce qui apparemment est bon pour le peuple, concluons sur ces quatre articles. Auparavant, rappelons les pour ceux qui ne les ont pas vus.
Article 1 : Le Congrès des élus de Guyane approuve les travaux des Etats généraux et en prononce la clôture.
Article 2 : Le Congrès des élus de Guyane propose la mise en place d’une commission qui aura pour rôle d’élaborer un projet Guyane sur la base des propositions issues des Etats généraux de la Guyane et des contributions débattues lors du congrès des élus du 27 novembre 2018.
La composition de cette commission sera arrêtée par la CTG. Elle comprendra notamment les signataires de l’Accord de Guyane, les porteurs des contributions débattues lors du Congrès des élus de Guyane, les représentants des Chambres consulaires, des socioprofessionnels, du CESECEG et du grand Conseil coutumier.
Article 3 : Le Congrès des élus de Guyane demande à la CTG de saisir le Premier ministre pour l’organisation d’une consultation populaire en vue d’une évolution statutaire, conformément à l’accord de Guyane.
Article 4 : Le Congrès des élus de Guyane demande à la CTG de saisir le Premier ministre pour un renforcement des compétences de la CTG au travers d’une loi pour la Guyane.
Le document sur lequel je porte ma réflexion et sur lequel je vous invite à participer n’est pas signé. C’est le premier constat. Toutefois, il est identifié par son en-tête. Que peut-on constater ? Que le Congrès avait pour objectif d’approuver les états généraux qui n’a intéressé quasiment personne et en a prononcé la clôture. C’est l’information essentielle (article 1er) qui peut être tirée de cette immense réunion de perte de temps. Donc, exit le document « Accord de Guyane » qui a pourtant été validé par le précédent gouvernement (Journal Officiel). Découle ensuite, tout naturellement l’article 2 qui met en place une commission et sa composition pour élaborer un projet Guyane qui exclut de facto « l’Accord de Guyane ». A partir de là, il faut mettre de la bonne volonté pour accorder un intérêt aux articles 3 et 4. Ils ressemblent à une peau de banane que seul le limbique peut justifier par rapport à la fin de l’article 3. Quant à l’article 4, il me paraît contredire la volonté de la consultation populaire qui semble être l’expression d’une prise de conscience que la CTG avec ses pouvoirs renforcés par les habilitations ne répond pas aux besoins de bien-être, d’épanouissement et de liberté de la population, sauf à penser que ses locataires à durée déterminée n'ont pas pris la mesure de l'outil. Enfin, la grosse humiliation est l'intégration dans la composition de la commission des signataires de "l'Accord de Guyane".
L’autre aspect de ce document est qu’il n’y a pas de calendrier et aucune référence au temps. C’est un écueil important car, ça nous empêche de croire en l’avenir or, pour aller de l’avant, pour progresser, il faut absolument croire en quelque chose. Ce Congrès des élus nous a proposé le néant, ce qui est pire que la mort. Lorsque le temps cyclique fait autant défaut à notre raison, c’est le temps linéaire qui s’impose et duquel vont émerger les discriminations, la violence de la société, la corruption sous différentes formes. Plus de jour, plus de nuit, plus de temps de repos, plus de temps pour méditer. La violence de la société finit par alimenter la violence d’une frange importante de la jeunesse même celle qui est cultivée.
Une légère digression... Les historiens qui ont été retenus comme sommités de la société française ont traduit la révolution de 1789 comme un conflit entre Jacobins et Girondins, ils ont minimisé les Montagnards. Aujourd’hui, les Gilets jaunes me font penser à ceux-là. Ce ne sont pas les commentaires orientés de certains média qui vont faire l’Histoire. Ce qui se passe dans l’hexagone sera certainement salutaire pour tous les autres territoires de la République qui voient depuis longtemps la trilogie « Liberté, Egalité, Fraternité » être profondément altérée. Le Congrès des élus de Guyane vient de valider les travaux des états généraux sans aucun projet de société. S’il en est ainsi, il va falloir assumer les conséquences d’une collectivité humaine à qui on a refusé une société du vivre ensemble, en paix.
A bientôt individus citoyens pour un sujet sur l’aliénation en tant que maladie mentale.