Pour notre rentrée politique, nous avons choisi de faire une conférence de presse sur les préoccupations de notre Parti. En effet, le territoire guyanais a un vrai potentiel de richesses. Or, il est le plus pauvre des Régions Ultra Périphériques. Les données statistiques sont là. Elles sont connues de tous les analystes, de tous les politiques, de toutes les Directions de l’Etat et pourtant, à ce jour aucune réponse efficace n’est apportée à la situation. Tout n’est que blabla… paroles, paroles, paroles… Nos jeunes sont victimes de la sous-activité du pays et de surcroît, ils sont stigmatisés dans le cadre de la délinquance. Ils sont quasiment tous contraints à l’exil, qu'ils soient formés ou non. Au moment où nous faisons la conférence de presse, nous savons que la colère gronde, nous savons que l’immédiateté n’est pas assurée. Les problèmes de scolarisation sont toujours posés au même titre que la déscolarisation. Il n’est plus possible de continuer sur cette voie surtout qu’à l’horizon 2030 la population augmentera de plus de 162% et elle sera de plus en plus jeune. Le PIB qui est en constante régression est un des facteurs de la rupture sociale source d’explosion. Notre préoccupation est grande et elle porte sur :
• L’ambigüité des contrats aidés
• La réforme du code du travail
• Les accords de Guyane
• La montagne d’or
• Le chômage
Pour cette conférence de presse nos deux porte-paroles ont été Katia SPRINGER et Richard JOIGNY deux jeunes adultes.
Le Secrétaire Général
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 19 SEPTEMBRE 2017 AU ROYAL AMAZONIA
Mesdames, Messieurs les journalistes,
Merci d’avoir répondu favorablement à notre invitation. L’objet de notre conférence de presse porte sur le facteur travail sur notre territoire. Notre responsabilité en tant que parti politique nous conduit à exprimer notre préoccupation quant au devenir de notre société.
Nos analyses et propositions résultent des données de l’Insee dont la mission est « de collecter, d’analyser et de diffuser les informations sur l’économie et la société française sur l’ensemble de son territoire ».
En clair cela signifie que notre responsabilité ne saurait être engagée sur les indices que nous présentons. D’autre part, nous considérons cet organisme comme scientifique et nous faisons confiance à son intégrité.
Avec un taux de chômage de 23% et un halo de13% la Guyane en tant que Région Ultra Périphérique à un taux de chômage élevé par rapport aux RUP portugaise et espagnole. Par ailleurs, 44% des chômeurs sont des jeunes de -25 ans.
La crise économique est beaucoup plus profonde que dans ces RUP. Le secteur agricole est peu développé et la production peu diversifiée.
Le secteur tertiaire est prédominant mais il s’agit du secteur public. Sa part dans la valeur ajoutée est de 15% alors que 40% de la population active occupe un emploi public
La part de la population de 15 ans et plus sans diplôme est de 43,3% alors qu’elle est de 17,7% dans l’Hexagone.
Il n’y a pas de fatalité. Il nous faut arrêter les facteurs de décrochage qui génèrent la pauvreté sur notre territoire. D’ici à l’horizon 2030, il est prévu un accroissement de la population à hauteur de 162%
Nous croyons que la durabilité des emplois passe par la formation en termes de métiers. Le métier est la maîtrise d’un savoir-faire. En tant que tel il est un des facteurs de production qui a pour objectif la création de richesses par le biais de biens nouveaux, de services nouveaux, d’idées nouvelles. Selon nous, il faut prioriser tous les métiers afin de donner une chance à tous les citoyens de pouvoir apporter leur contribution à la création d’activité.
Nous croyons également à une dynamique du secteur tertiaire dans le secteur privé afin d’avoir un meilleur taux de contribution à la valeur ajoutée.
Nous pensons qu’il est nécessaire d’accélérer le développement du secteur agricole traditionnel et surtout de le diversifier. Il nous faut avoir l’ambition de rejoindre les performances de Madère, des Açores et des iles Canaries en atteignant leur niveau de production dans leur secteur secondaire.
Si la Guyane fait partie des pays dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne c’est bien le constat d’une économie sous-développée. En conséquence, la société agit avec violence sur ces membres en étant responsable de sa sous-activité.
Enfin, la réforme du code du travail va impacter le développement prévisionnel du territoire du seul fait du principe d’assimilation générée par l’article 73. Rien ne prouve que la dynamique recherchée par la croissance du secteur privé sera facilitée par cette réforme.
Je passe la parole à Richard
Comme le disait précédemment Katy le travail, c’est avant tout un savoir-faire un métier c’est la création d’un besoin ou d’un service et cette valeur est en train d’être détruite par les projets de loi du gouvernement.
Si cette loi peut être la solution pour la France hexagonale mais j’en doute, pour nous guyanais c’est une aberration économique. Car libéraliser le travail sur un territoire ou Il y a un taux de chômage record, ou les formations ne correspondent pas aux réalités du territoire et ou toute la population ne peut avoir accès à un marché du travail égalitairement c’est mettre des freins encore plus conséquents à un développement économique de la Guyane.
C’est pour cela que nous nous opposons à toute réforme libérale du droit du travail même si nous savons que le silence de nos parlementaires concernant cette loi, le statut qui nous régit, l’article 73 feront que nous appliquerons cette disposition.
Concernant la suppression des effectifs de contrats aidés, nous savons clairement que les contrats aidés ne sont pas une solution durable pour lutter contre le chômage car ils donnent accès à un emploi et non à un travail, c’est plutôt l’arbre qui cache la forêt.
Il n’y aurait pas besoin de contrat aidés si le territoire avait un développement économique suffisant et si la formation professionnelle était efficiente, organisée et bien réfléchie. Mais il faut reconnaitre que ces emplois subventionnés font vivre un grand nombre de famille et sont, malgré tout, une des rares possibilités que les collectivités ont pour maintenir la paix sociale sur un territoire au bord de l’implosion.
Nous nous devons donc de lutter pour une augmentation des effectifs de contrats aidés mais surtout nous devons lutter pour un développement économique sur le territoire afin que chacun puisse y trouver un travail, un métier, un savoir-faire.
Par ailleurs, un développement économique durable et pérenne ne se fait pas avec une Multinationale. Effectivement, ces sociétés transnationales sont là pour la rentabilité extrême et ne respecte que le profit, le travailleur pour eux est déshumanisé ce n’est plus qu’une variable économique.
De plus, tous les emplois promis et consacrés au territoire par le projet de la montagne d’or ne sont qu’à très faible valeur ajouté.
En effet, aucune formation n’a été mise en place en amont pour que l’on puisse développer une expertise et des savoirs faire sur le territoire, pour que l’on puisse former des ingénieurs, des techniciens.
Donc les soi-disant 800 emplois direct promis par la société ne seront que des tâches subalternes ne donnant ni formation, ni émancipation économique et sociale, ni savoir-faire et métier.
Nous ne voulons pas de ça pour notre pays, c’est pour cela que rien que sur l’aspect de la valeur travail nous nous opposons frontalement au projet minier de la Montagne d’or et nous appelons toutes les guyanaises et tous les Guyanais à faire vent debout contre ce projet.
Concernant les accords de Guyane, nous avons vu une Ministre se promener encore une fois sur le territoire à grand coup de communication et amener des réponses qui ne font plus rêver personne et n’amusent plus la galerie.
Les accords de Guyane sont une priorité car ils émanent de la volonté du peuple et il n’est pas normal que l’Etat ne respecte pas rigoureusement ces engagements.
Cependant, nous tenons à rappeler à tous que l’on ne crée pas de l’activité économique avec des subventions, il est fondamental que nous ayons la maitrise du sol et du sous-sol pour enfin mettre en place une politique de développement économique créatrice de richesse pour notre pays et qui génère donc du travail.
Nous invitons donc toutes les forces vives et tous les signataires des accords à redoubler d’effort pour que nous puissions avoir satisfaction très rapidement sur le volet foncier et nous mettons en garde l’Etat quant au respect de ses engagements.
Mesdames et messieurs, la conférence prenant fin, nous vous remercions de votre attention et nous sommes disponibles pour toutes vos questions.
Merci à tous,