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  • : Le blog de Jean-Marie Taubira
  • : Je suis Président du CRAPAG (Cercle de Réflexion et d'Action pour l'Avenir de la Guyane), Depuis le 10/12/2008, je suis le Secrétaire Général du Parti Progressiste Guyanais (PPG). Mon ambition est l'élévation de la conscience collective
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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 16:12

A chaque Pays sa conception de la « démo » « cratie », le pouvoir du peuple. Alors que le dépouillement des voix du peuple n’était encore pas terminé, la victoire de Donald Trump le milliardaire était actée. Il a suffit pour cela qu’il y ait les Grands Electeurs… Ainsi apparut en pleine lumière Donald Trump.

 Associated Press indiquait le 15 novembre 2016 vers 14 heures que la démocrate Hillary Clinton avait une avance de 780 000 voix sur le républicain Donald Trump. D’autre part, plusieurs millions de bulletins restaient encore à dépouiller et que les Etats concernés étaient plutôt favorables  à la démocrate. En gros, cela signifie que dans un pays où la démocratie serait le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, Hillary Clinton serait consacrée  45ème Présidente des Etats-Unis.

Comme nous le savons, dans ce grand pays que l’on nous présente comme la plus grande démocratie du monde, le vote du peuple est secondaire. L’élection du Président des USA repose sur le système des Grands Electeurs qui sont au nombre de 538. Les derniers voltefaces de certains Grands Electeurs nous autorisent à nous interroger sur l’ancrage de l’éthique dans ce système surtout que « absence de preuve ne signifie pas preuve de l’absence ». L’autre défi à la substance de la démocratie est surtout le fait que dans la plupart des Etats, le candidat qui arrive en tête remporte l’ensemble des Grands Electeurs de l’Etat.

Ce rappel nous permet de mieux comprendre les mobilisations populaires post élections. Il nous conduit également à nous remémorer le film de la campagne présidentielle, chacun dans l’angle qu’il le souhaite, et surtout à nous situer dans la prospective.

Donald Trump vient d’être élu dans le pays de la statue de la liberté en tenant, durant la campagne, des propos d’un autre siècle. Il a motivé, entre autres, des racistes, des xénophobes, des misogynes, des antimusulmans, enfin, beaucoup d’intolérants.

Son avènement ressemble à l’annonce du déclin de l’Occident. Il fait exactement l’effet d’un Président du temps de l’isolationnisme américain. C'est-à-dire d’avant la Première Guerre mondiale. Quel recul !!! Il est dépassé. Il se base sur la puissance militaire qui n’est plus un élément primordial de la domination. Il n’a pas compris que nous sommes dans l’ère de la « Soft Power ». Avec la mondialisation universelle et l’émergence des opinions publiques la puissance d’un pays est devenue multipolaire. Ces dernières décennies nous l’ont prouvée.

Avec l’arrivée de Trump, la mère de la civilisation occidentale, l’Europe, aura du mal à se relever de cet événement. S’en est fini de cette hégémonie qu’avait comprise Barak Obama qui s’était orienté vers l’Océan pacifique. Cette Europe dont l’opinion publique avait pensé après l’implosion de l’URSS, la chute du mur de Berlin qu’elle deviendrait la première puissance économique, politique et militaire du monde. Ces événements l’ont tétanisée à tel point qu’elle a tout fait pour abjurer sa légitimité de centre du monde Occidental. Son futur semble passer par la puissance militaire des USA qui tentent par ailleurs de lui imposer une nouvelle convention d’échanges commerciaux en sa défaveur.

Les premières déclarations du nouveau Président des USA promettent l’apparition d’un monde plein d’incertitudes avec sa vision auto-centrée, sa philosophie créationniste, ignorant le reste du monde parce qu’étant lui-même inculte sur l’histoire des autres nations du monde. Il inflige un rapide K.O à la vision géopolitique de l’Occident parce qu’il ignore le poids des images. L’implosion guette cette grande puissance militaire qui ne sera pas de la même nature de celle de l’URSS, mais, elle est là.

Cet événement américain précipite la Chine comme première puissance mondiale (économique, culturelle, spirituelle, militaire etc.). La Chine a une autre conception de la géopolitique dans la mesure où elle dit ne pas être intéressée par l’expansion territoriale ni les conquêtes de type colonial. Elle regarde le monde à partir de sa géographie et définit en conséquence sa géopolitique. Ce qui compte pour elle est l’intégrité de son territoire qu’elle ne négociera avec aucune autre puissance. Elle propose un vrai partenariat à tous les pays avec lesquels elle peut avoir des échanges réciproques. Elle est depuis 2013 la première puissance commerciale du monde. Son modèle économique et son poids démographique nonobstant le principe écologique constituent un atout. Son PIB moyen est supérieur à celui du Japon et en termes de pouvoir d’achat il est supérieur au PIB des USA.

Le centre du monde devient l’ASIE. Il est évident que les nouvelles puissances émergentes se tourneront vers l’Océan Pacifique pendant que l’Occident se meurt dans l’ancienne civilisation mésopotamienne. Le monde change de pôle, tant pis pour ceux qui ne l’auront pas appréhendé.

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